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Europe : politique

La langue anglaise a colonisé l’UE

Jean Quatremer s'inquiète de lhégémonie de l'anglais au sein de l'UE :

A "l’anglais est la «langue source» de 75% des documents rédigés par la commission, contre 8,32% pour le français et 2,74% pour l’allemand. Bien sûr, les documents définitifs seront, un jour ou l’autre, plutôt l’autre d’ailleurs, traduits dans les autres idiomes de l’Union, et notamment en allemand et en français, les deux autres langues de travail de la Commission. Mais, désormais, presque tout le travail préparatoire s’effectue en anglais ce qui oriente évidemment le fond des textes. […]

Cette domination de l’anglais est très loin d’être neutre. Comme j’ai souvent eu l’occasion de le dire, une langue, c’est un moyen de communiquer (argument de ceux qui défendent l’anglais langue unique), mais aussi de transmettre un système de valeurs. […] Or, l’on ne peut diriger un tel ensemble dans une langue, et donc un système de pensée, étrangère à la quasi-totalité de ses peuples (sinon cela porte un nom, le colonialisme). Il faut que les citoyens puissent se retrouver dans les textes qui sont adoptés à Bruxelles, ce qui devient de moins en moins le cas. La langue unique a d’ores et déjà engendré une «pensée unique européenne» […]. Je ne peux m’empêcher d’établir un lien entre le monolinguisme qui règne désormais à Bruxelles, la pensée unique européenne et la montée de l’euroscepticisme."

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13 commentaires

  1. C’est d’autant plus paradoxal que le Royaume-Uni n’est pas un membre “à part entière” de l’UE. Plutôt un pays entièrement à part !
    En fait, ce n’est pas vraiment l’anglais qui est utilisé, mais l’anglo-américain. L’UE est en réalité complètement affiliée aux Etats-Unis.

  2. Dans l’ancienne urss, ils parlaient tous le russe me semble t’il….

  3. Combien de langues dans les 27 pays de l’UE ?
    C’est un des principaux éléments que font que l’Europe ne pourra jamais devenir une Fédération, ce que bien sûr je ne souhaite pas.

  4. C’est tout à fait normal. L’anglais est le latin d’aujourd’hui. Tous les gens le moindrement cultivés connaissent l’anglais.
    J’ajoute que les oeuvres les plus importantes de l’esprit humain se publient de plus en plus en anglais d’abord. Le niveau intellectuel des Anglais et des Américains est incomparablement supérieur à celui des Français.
    De même, si vous voulez être tenu au courant des affaires du monde jour après jour, il est indispensable de connaître l’anglais. N’importe quel domaine spécialisé, n’importe quel pays de la planète a (ou aura bientôt) son média en ligne en anglais.
    Enfin, si vous voulez être tenu correctement au courant de l’actualité française, il devient de plus en plus indispensable de savoir lire l’anglais. Non pas pour lire les médias français, naturellement. Mais pour lire les médias étrangers, qui en disent plus long sur la France que les médias indigènes.
    Qu’est-ce que vous proposez à la place ? Le grec ancien ? L’arabe ?

  5. Tout à fait d’accord avec Marchenoir. Il faut ensuite préciser que l’anglais qui est utilisé le plus fréquemment, c’est un sabir anglo-américain, très éloigné de la noble langue que parle à merveille Mrs Thatcher, par exemple.C’est cela qui est dommage, et je plains les Anglais d’entendre leur langue si mal parlée dans le monde entier.
    Il est regrettable, en effet, que le français ait perdu de sa renommée. A qui la faute?Surtout à la perte d’influence géopolitique de la France consécutive à la dernière guerre mondiale, à la disparition de son empire colonial et à la bêtise de ses élites intellectuelles. Quant à moi, je préfère l’anglais comme langue internationale à l’arabe, à l’hébreu ou au chinois, bien que ces langues aient aussi leurs lettres de noblesse.

  6. @ Robert Marchenoir.
    Merci de votre intervention remarquablement pertinente et bravo d’avoir relevé quelques aspects marqués au coin du bon sens. Un petit bé-mol toutefois au sujet de l’intelligence supérieur des anglais et américains par rapport à celle des français. Mouais… c’était de l’humour sans doute.
    La vraie gravité de la situation est celle-ci: beaucoup en France n’ont visiblement toujours pas compris à quel point il est urgent d’apprendre l’anglais, non pas en vue de le baragouiner mais en vue d’une maitrise la plus parfaite possible. En effet, c’est la seule voie qui nous permettra de défendre au mieux nos intérêts généraux de par le monde.
    Le recul de notre langue maternelle est immensément regrettable: mais c’est ainsi. La France aura lamentablement échoué dans son action pour en assurer et péréniser le rayonnement: on a donc qu’à s’en prendre à soi-même. Plutôt que de pleurnicher, cherchons par tous les moyens qui en valent la peine de sauver ce qui reste à sauver.

  7. Ce que l’on propose à la place? Euh, le latin ou l’espéranto, qui présentent l’immense avantage de n’être la langue maternelle de personne.
    Ou, plus pragmatiquement, de faire aux trois langues citées (anglais, français, allemand) la place qui leur revient vraiment, quitte à ce qu’elles aient chacun leur rôle. Claude Hagège donne quelques pistes à ce sujet dans “Le Souffle de la langue”: ces trois grandes langues européennes ont chacune leurs qualités. Le turc pourrait venir s’y ajouter…
    D’ailleurs, les scrupules du journaliste sont bien venus, mais aussi tardifs: il y a quelques années, une équipe de députés a accepté le Protocole de Londres, qui assouplit les obligations de traduction des textes dans les trois grandes langues mentionnées. J’apprends à l’instant que pour la France, il a été signé par le gouvernement Jospin.
    Là: http://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Londres_(brevet)
    Enfin, il serait effectivement temps que les grandes et petites langues de l’UE se reprennent un peu en main face à l’impérialisme linguistique anglo-américain. C’est une question de responsabilité.
    Et, pour répondre à M. Marchenoir, je ne crois pas que les Français soient d’un niveau intellectuel moindre que leurs congénères anglais ou américains…

  8. Monsieur Quatremer a malheureusement tellement raison. Voilà dix ans au moins que l’anglais se substitue peu à peu aux autres langues de l’Union et que des polyglottes donnent de la voix dans un désert d’inconséquence. Certains se réveillent, mais ils est tard ! Nos politiques signent le renoncement au français, pan après pan (Protocole de Londres pour les brevets, langue de la passerelle…) et l’anglais règne en maître à “Bruxelles”.
    Que M. Marchoir me pardonne, ais à raisonner comme un tambour et à écrire le français comme une vache espagnol, il a bien le profil type des “anglophages”!
    – L’anglais serait le latin d’aujourd’hui voilà qui devrait l’éclairer ! ( Mais en préambule, soyons précis ce jargon actuelle que les anglais appellent eux même “l’atlantique”, n’est qu’un lointain cousin de la langue de Shakspeare !) Pour revenir à la comparaison avec le latin, si je me souviens c’est la Pax Romana, préparée par Claude et réalisée par César qui a installé la langue latine comme langue administrative en Gaule-ROMAINE. Et quand les Francs ont réussi à chasser l’armé romaine ils ont adopté le ..français, pour marquer leur libération, leur territoire et leur identité propre !
    Cela montre bien qu’en adoptant la langue unique (l’anglais) partout en Europe on y renonce nos identités, à notre “être” (Déjà que nous ne frappons plus monnaies!) …De surcroît, le latin était plus précis, plus évoluée avec ses déclinaisons que les langues “communes”. Tandis qu’aujourd’hui on adopte au contraire la langues dite la plus simple et la plus facile !
    -“Tous les gens moindrement cultivés connaissent l’anglais”. A bon ???
    Etes-vous sure que nous ayons tous la double compétence ? La compétence professionnelle et la compétence linguistique ?
    Avez-vous quelque fois pensez que pendant que vous cherchiez comment dire votre idée, votre projet, votre homologue anglophone lui n’a que le soucis de sont projet! Quoi que vous fassiez, quelque soit votre niveau, il aura toujours une langue d’avance, si je puis dire !
    Enfin regardez mieux : les “Oeuvres les plus importantes” sont publiées en anglais,non parce que leurs auteurs sont anglo-saxons, mais par ce que pour être publié il faut rendre sa copie en anglais. Du coup tout ceux qui n’ont pas la double compétence où les moyens d’un traducteur spécialisé, ne sont plus publiés. Est-ce normale pour vous?
    Quand à votre quêtes d’informations, je vous recommande vivement de lire et croiser les presses allemandes, espagnoles et italiennes, au moins n’aurez vous pas qu’un son de cloche !
    Il était faux archi faux qu’il faille adopter l’anglais pour être compétitif :
    pendant que vous vous “mettez” à l’anglais, vos homologues anglo-saxons avancent eux sur leur projet.
    L’argent que vous mettez pour votre formation linguistique, eux le mettent sur leurs travaux !
    Mais voilà où nous ont conduits nos hommes politiques. En 14 ont a envoyé nos soldats faire la guerre avec leurs vestes bleus et leurs pantalons rouges, après avoir reculé les lignes. Aujourd’hui on envoie nos jeunes, sans armes linguistiques (hormis pour le plus nantis) dans une guerre économique, après y avoir signé l’abandon de notre langue ! C’est inconcevable !

  9. “Un petit bémol toutefois au sujet de l’intelligence supérieur des anglais et américains par rapport à celle des français. Mouais… c’était de l’humour sans doute.” (Emmanuel)
    Non. C’est dit rapidement, donc pas tout à fait précis. Je ne parlais pas d’intelligence moyenne, de QI moyen.
    Si l’on prend ce critère, alors l’intelligence des Européens et des Américains est égale (à condition de ne prendre en compte que les Américains — et les Européens — blancs, bien entendu ; le QI des Noirs américains est nettement inférieur, quoique nettement supérieur à celui des Noirs africains).
    Je parlais de l’intelligence agrégée des Américains les plus intelligents et de la pertinence de cette intelligence, telle que mesurée par leur production intellectuelle et leurs activités : inventions scientifiques et techniques, travaux historiques, littérature, créativité commerciale, invention entrepreneuriale, dévouement politique, arts, etc.
    “Le latin ou l’espéranto, qui présentent l’immense avantage de n’être la langue maternelle de personne.” (DF)
    Et qui ont l’inconvénient éliminatoire d’être tout de suite parlés par 100 ou 200 personnes en Europe.
    En quoi le fait de n’être la langue maternelle de personne serait-il un avantage ? Toujours cet égalitarisme ravageur et mortifère des Français.
    Egalitarisme qui ne fonctionne pas, d’ailleurs : quelle société, quel groupe humain (ne parlons même pas d’un pays) parle espéranto ou latin ? Qui peut croire qu’on peut imposer une langue par décret ? Pire encore, une langue parlée par personne ?

  10. Nathalie, quand on prétend reprocher aux autres d’écrire le français comme une vache espagnole, on se doit, à tout le moins, d’écrire impeccablement. Or, votre texte est truffé de fautes.
    Vous n’êtes pas la seule, en France. Je ne vois jamais une telle désinvolture, vis-à-vis de sa propre langue (et vis-à-vis des autres lecteurs), sur les blogs et sur les sites d’information anglo-saxons.
    Puisque vous aimez le latin : quod erat demonstrandum.

  11. Je me souviens de l’époque où un certain M. TOUBON a voulu défendre à tout pris le français. Tout le monde, merdias en tête bien sûr, se sont F…. de sa g…. Souvenez-vous : Allgood.
    Eh bien voilà ! On y est.

  12. Comme le disait W.Churchill (l’inventeur des camps de concentration)”l’anglais est la langue la plus facile à parler…mal!

  13. Et si on remontait un peu plus loin ? Voilà 50 ans que les radios nous bassinent avec 80% des chansons en anglais ! 50 ans aussi que dans les films français il est de bon ton de montrer un max de voitures étrangères. 50 ans que le Français crache sans cesse dans la soupe… qui était pourtant une des meilleures mais qui commence sérieusement à être nauséabonde. Bref, 50 ans que le syndrome de suicide collectif s’est abattu sur la France. La question de la langue n’est qu’un aspect des choses.
    Jusqu’où faudra-t-il aller avant le grand réveil ?

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