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France : Société

La justice, une religion séculière gardienne de la morale

Sous la plume de Rémi Fontaine dans Présent (article en accès libre)

"Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné lundi un homme de 41 ans à trois ans de prison, dont un avec sursis, pour « administration volontaire d’une substance nuisible ayant entraîné une incapacité ou une infirmité permanente ». Il y a huit ans, la plaignante avait été contaminée par cet homme qu’elle aimait et avec lequel elle vivait depuis neuf mois. Lui se savait séropositif et l’avait tu… […] Alors que la justice avait conclu naguère à des non-lieux pour des affaires analogues, le débat a été relancé à Strasbourg en 2004 avec la condamnation à six ans ferme d’un homme qui se savait porteur du virus du sida et qui l’avait transmis en connaissance de cause à deux jeunes femmes. Pour Bruno Spire, président d’Aides, « pénaliser n’est pas la solution » […]

« La loi humaine, explique saint Thomas d’Aquin, ne prohibe pas dans le sens d’une obligation de précepte tous les actes vicieux pas plus qu’elle ne prescrit tous les actes vertueux (…). La loi humaine ne prohibe pas tous les vices dont les vertueux s’abstiennent mais seulement les plus graves, dont il est possible à la majeure partie des gens de s’abstenir, et surtout ceux qui tournent au détriment d’autrui, sans la prohibition desquels la société humaine ne saurait se maintenir. »

Le tout est de savoir quelle société on veut maintenir… La loi humaine touche le for extérieur dans des limites raisonnables, impuissante quant au for interne et incompétente en ce qui concerne une vaste part du « privé ». […] Il n’empêche qu’avec sa consistance propre, la loi positive doit toujours se référer et se subordonner à une loi morale supérieure, dont l’Eglise était hier, chez sa fille aînée comme en tout pays de chrétienté, la garante et la gardienne. D’où l’intérêt aussi de sa propre juridiction, sur le mariage par exemple des baptisés, où l’Etat demeure incompétent. Le malheur du temps est qu’avec la peste du laïcisme, il n’y a plus d’autorité morale légitime pour orienter l’ensemble. Et que la justice française, privée de cette juste distinction du temporel et du spirituel […], oscille ainsi tantôt vers l’influence de plus en plus forte d’une religion théocratique (totalitaire) étrangère à notre culture, tantôt vers celle (concurrente) d’une séculière licence étrangère à nos mœurs.

Michel Janva

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2 commentaires

  1. Ce n’est pas une question de “morale”, c’est une question de Droit.
    Si on avait seulement appliqué le Droit commun de la responsabilité aux criminels qui transmettent le Sida, l’épidémie n’aurait pas pris les proportions qu’on lui connaît.
    Les victimes ce déni de justice au nom de la négation du réel sont les personnes les plus exposées au risque.
    On assiste ici de la part des “autorités” judiciaires au même comportement criminel qui conduit à refuser de combattre la criminalité noire ou musulmane parce qu’elle est noire ou musulmane, et qui a principalement pour victimes des noirs et des musulmans.

  2. Montesquieu disait” il ne faut pas faire par les lois ce qu’on peut faire par les moeurs”; il n’y a plus de moeurs.

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