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Europe : politique

La gouvernance est un euphémisme pour désigner une domination politique

Jürgen Habermas est interrogé dans Le Monde sur la crise économique qui entraîne Bruxelles à confisquer la souveraineté des Etats. Extraits :

"J'ai trouvé intéressant l'instant d'effroi produit au sein de l'élite politique par l'annonce du référendum grec. Car la crainte réveillée brutalement par la décision soudaine de Georges Papandréou fut celle de voir un peuple, auquel on avait imposé une cure problématique, entrer en résistance.

C'est en effet une cure doublement problématique ; elle l'est du point de vue économique – le programme d'épargne sans l'impulsion publique d'un programme d'investissement étrangle l'économie grecque ; et elle l'est aussi du point de vue politique – le droit de contrôle de la "troïka" (Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) entraîne, depuis un certain temps déjà, une perte de souveraineté qui change la donne constitutionnelle, et sur laquelle le peuple n'a pas été consulté. Alors, certes, la Grèce est un cas particulier. Mais ce processus pourrait bien être porteur des prodromes d'un passage d'une Europe de gouvernement à une Europe de la gouvernance. Or le joli mot de "gouvernance" n'est qu'un euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique, qui ne repose que sur le fondement faiblement légitimé des traités internationaux. […]

Les dirigeants européens ont-ils peur de la démocratie ? 

Ils ont peur de ne pas obtenir de majorité ou de perdre le pouvoir."

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6 commentaires

  1. La perte de souveraineté n’est pas principalement le fait d’une troïka. Les principaux fautifs sont les gouvernements (élus) qui ont voulu faire vivre leurs états à crédit et veulent continuer. Les investisseurs sont libres de fixer les taux auxquels ils prêtent. Même si on parvenait à interdire les taux usuraires, on ne pourrait pas les forcer à prêter s’ils estiment que ce prêt est trop risqué. Pour retrouver leur souveraineté, la seule solution est que les états soient en mesure de ne recourir à la dette que pour les investissements.

  2. Je replace ici une citation de l’économiste Elie Cohen que chacun devrait graver dans son esprit tant elle est d’évidence, plutôt que de raconter des c… “Si les gouvernements européens veulent recouvrer leur pleine souveraineté, ils n’ont qu’à voter des budgets en équilibre”.

  3. gouvernance ou Kommandanture?

  4. A l’origine, l’usure désignait simplement l’intérêt, indépendamment de son taux. Aujourd’hui, on appelle « usure » l’intérêt d’un montant abusif attribué à un prêt. Mais l’usure est aussi le procédé qui permet d’emprisonner l’emprunteur dans une dette qu’il ne peut plus rembourser, et de s’emparer des biens qui lui appartiennent, mais qu’il a accepté de donner en garantie. C’est très exactement ce que nous voyons se passer aujourd’hui à l’échelle planétaire, et maintenant vers la France en passant par la Grèce, l’Italie et les autres.
    ~
    La stratégie actuellement mise en oeuvre pour tuer les Etats européens a été la suivante : les encourager à s’endetter au-delà de leur capacité de remboursement, puis, le défaut de remboursement produisant la faillite, les obliger à céder certains de leurs actifs pour compenser le défaut de remboursement. La France devra donc céder ses ports, ses aéroports, ses chemins de fer, ses installations militaires, puis le reste. Les céder à qui ? mais aux créanciers, pardi ! Les créanciers, vous ne savez pas qui c’est ?

  5. @erreipg
    Avez-vous pensé une seconde A QUI on doit tt ce paquet d’argent ? Moi, pas de pb pour monter une entreprise de planche à billet et j’attendrai bien sagement les intérêts à côté en sirotant un café.
    En plus je pousserai même le bouchon à demander doctement à mes débiteurs de rembourser plus prestement leurs dettes.
    Payez bien, moi je ne donne pas un copec à des faux monnayeurs.

  6. @Gradi et erreipg
    C’est pourtant très simple, l’argent que nos pays doivent, c’est à des gens comme vous et moi qu’ils le doivent (peut-être d’ailleurs à vous, certainement à moi). Tous ceux qui ont pris des polices d’assurance, qui ont placé leur argent dans des SICAV ou autre, en France, dans le reste de l’Europe, au Japon, etc. Et puis très très largement les retraités de tous les pays du monde ayant choisi la capitalisation au lieu du Ponzi qu’est la “répartition” pour les retraites.
    Le créancier numéro 1 de nos gouvernements ce sont, directement ou indirectement, les ménages travailleurs qui ont épargné. C’est eux, les vampire assoiffés qui mettent à genoux les gouvernements… Des petites vieilles qui veulent pouvoir payer leur coiffeur en plus de leur loyer. Mais ça, il ne faudrait surtout pas que la population le réalise, elle risquerait de ne plus être pour les “gentils politiciens” qui nous protègent des méchants marchés… c’est à dire de nous même.
    Toujours ce dévoiement de la démocratie où une minorité “élue” (d’entre elle même: de droite à gauche, ils pensent tous la même chose à quelque nuances près, vivent ensemble, mangent ensemble, etc.) s’arroge le droit de “faire le bonheur des gens malgré eux”.

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