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France : Société

La gauche perd la foi dans le progressisme

Dans Valeurs Actuelles, Basile de Koch évoque la confession de Régis Debray, qui analyse dans Un Candide à sa fenêtre, le “retour du religieux” :

"Debray enchaîne stoïquement des constats de plus en plus déplaisants pour lui. Et d’abord le plus évident : le religieux, “de retour”, ne fait que reprendre sa place. Il comble ainsi le vide laissé par le politique, qui lui-même l’avait remplacé triomphalement — avant de perdre peu à peu toute crédibilité (idéologies à court d’idées, pouvoirs impuissants… je ne vous raconte pas tout).

Le vrai paradoxe, pour Régis, c’est la façon dont le progrès technique et scientifique a « balkanisé » le monde à force de l’uniformiser : « Plus on est déraciné, plus on se recherche une identité — quitte à fantasmer un retour aux origines », explique-t-il ; et si vous trouvez ça banal, c’est juste que vous êtes plus réac que lui.

Quand même, notre chercheur est accablé par ses propres découvertes. Il fait son “travail de deuil”, avec une rigueur intellectuelle peu commune chez ses collègues en cour. Attali et Minc, par exemple, n’ont jamais eu tort, du moins à leur connaissance. Debray, lui, reconnaît ses erreurs et les « désillusions du progrès », comme disait Aron. […]

« Toute coordination suppose une subordination ; l’assujettissement à quelqu’un ou quelque chose qu’il est convenu d’appeler “sacré”. » Mais surtout, j’ai apprécié la chute : « C’est une très mauvaise nouvelle, pour un homme de gauche comme moi! »

Dans un one-man show de Gaspard Proust, ça ferait un tabac. Mais Régis ne plaisante pas, et ça peut se comprendre. Pour un intellectuel athée progressiste, perdre en plus la foi dans le salut terrestre, c’est la double peine. Avant moi déjà, le révérend père de Lubac appelait ça le Drame de l’humanisme athée.

Au moins Debray l’assume-t-il comme une tragédie grecque, pour nous changer des comédies germanopratines. Au fond de l’impasse où l’autocar fou du progrès s’est encastré dans le mur de la réalité, il fait avec celle-ci ce qu’on fait dans ce cas-là : un constat."

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2 commentaires

  1. Les plus à plaindre seront les enfants qui seront largués dans ces couples que leur loi aura permit d’adopter. Il ne pourront même pas faire leur arbre généalogique, il ne sauront pas d’où ils viennent et n’auront plus de repaire, pour eux la famille se résumera à deux femmes ou deux hommes, c’est bien connu, on est comme on a été élevé. Quelle tristesse!

  2. “Toute coordination suppose une subordination ; l’assujettissement à quelqu’un ou quelque chose qu’il est convenu d’appeler sacré.”
    Quelle phrase stupide ! La coordination, c’est une chose, la subordination, c’en est une autre, et le sacré, c’en est une troisième.
    Quand je me coordonne avec des amis pour fonder une association de boulistes, c’est du sacré ? Quand je suis subordonné aux ordres de mon employeur, ça a un rapport avec la religion ?
    Je vois dans cette phrase de Debray sa nostalgie de la politique comme religion. Le communisme de sa jeunesse était effectivement une religion (fausse, bien entendu). Il ne s’ensuit pas que toute coordination relève du sacré. Encore un effort pour abandonner tes vieux oripeaux, camarade !

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