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Pays : Etats-Unis

La gauche américaine divisée

La gauche américaine divisée

Aux Etats-Unis, le parti démocrate a obtenu la majorité aux élections législatives du 6 novembre. Mais ce n’est pas gagné pour autant, comme l’explique Christian Daisug dans Présent :

Car, à l’inverse des républicains qui se sentent unis, à quelques rares exceptions près, derrière le président Donald Trump, les démocrates s’aperçoivent qu’ils sont divisés face à un pouvoir d’un seul bloc. A gauche, à un mois d’une rentrée législative capitale, des fractures surgissent.

D’où viennent-elles, ces fractures ? D’une femme de 78 ans, Nancy Pelosi. Fille d’un député, élue de Californie, membre du Congrès depuis 1987, ambitieuse, calculatrice, intraitable, Nancy Pelosi fut, de 2007 à 2011, la première femme speaker (présidente) de la Chambre des représentants. Depuis cette période flatteuse, elle dut se contenter de jouer le rôle, passablement ingrat, de chef de la minorité démocrate dans cette même Chambre. Elle estime avoir suffisamment rongé son frein et claironne qu’une seconde carrière au « perchoir » lui revient de droit. On a donc voté mercredi, entre démocrates, pour scruter les chances de Mme Pelosi. Or, il lui manqua 15 voix pour atteindre le fameux perchoir. Ce scrutin d’essai en dit long sur les problèmes qu’aura à surmonter la Californienne lorsqu’il s’agira, le 3 janvier, de désigner réellement l’un des personnages clés du système parlementaire.

Un handicap de 15 voix dressé par trente-cinq rebelles qui ont refusé de voter. Trente-cinq, c’est beaucoup. D’autant qu’ils formulent trois sortes de critiques qui épinglent parfaitement Nancy Pelosi. Elle fait régner à la Chambre une gérontocratie ombrageuse et sclérosante. Elle assoit son autorité sur un chantage à l’aide financière préélectorale. Enfin, elle limite son programme politique à un anti-trumpisme obsessionnel et stérile. Les trente-cinq rebelles exigent l’effacement de Nancy Pelosi, un renouvellement complet des cadres du parti démocrate à la Chambre, et surtout l’arrivée de jeunes dotés d’idées neuves. Ils réclament aussi un vrai programme de gauche qui ne soit pas forcément la copie conforme, en négatif, de celui du populisme. Ils souhaitent enfin de véritables discussions avec les républicains et non pas cette crispation haineuse qui fut l’attitude systématique de Nancy Pelosi depuis deux ans. Les tacticiens républicains assistent à tout ce déballage avec une jubilation gourmande. Trente-cinq rebelles chez l’adversaire qui pourraient devenir, s’ils sont déçus, trente-cinq transfuges… Juste assez pour bâtir à droite une majorité de circonstance sur les gros dossiers. Pourquoi pas ? Affaire à suivre.

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