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France : Société

La détention à perpétuité, inhumaine

De Bernard Antony :

"J’ai entendu s’exprimer ce jour sur France-Inter à 13h, la mère d’un des criminels évadés de la prison de Moulins-Yzeure, qui fut condamné pour l’ignoble assassinat d’un de ses otages.
Elle développait combien la condamnation à la détention à perpétuité est une chose inhumaine. Certes, madame. Mais alors ? Quel châtiment infliger à ceux qui tuent des innocents, à ceux qui, avec une barbarie sans limite, sont capables de torturer des heures durant une petite fille comme Jeanne-Marie Kegelin ? Le châtiment le plus humain et même le plus chrétien comme l’a développé le Père Bruckberger, cet immense écrivain qui savait de quoi il parlait, n’est-il pas la peine de mort ?"

MJ

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15 commentaires

  1. Je suis étonnée de cette prise de position de Mr Antony que je sais chrétien et qui sait bien que cela va à l’encontre d’un commandement de Dieu.
    Le temps sur cette terre est précieux pour nous convertir et accueillir Dieu. Au Ciel, l’intensité de notre charité n’augmentera pas.
    De quel droit un homme peut-il se permettre d’ôter la vie, don de Dieu, à un autre homme ?!
    Parce que celui-ci l’a fait ?
    Non seulement, il enfreint le commandement “tu ne tueras pas” mais il y ajoute celui de la vengeance.
    Par ailleurs, la peine de mort est contraire à l’enseignement de l’Eglise.
    [Non, c’est une question ouverte dans l’enseignement de l’Eglise. Catéchisme de l’Eglise catholique §405 :
    “l’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas — après qu’aient été pleinement certifiées l’identité et la responsabilité du coupable — le recours à la peine de mort”
    http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html
    MJ]

  2. Uniquement s’il n’y a pas d’autre solution.
    Ce qui n’est pas le cas dans nos sociétés.
    [Comment pouvez-vous affirmer cela ? N’avez-vous pas suivi les innombrables crimes commis récemment par des récidivistes ? MJ]

  3. La peine de mort peut aussi conduire à la conversion (Pranzini, Jacques Fesh), du moins dans une société chrétienne.

  4. Un ministre italien propose de castrer chimiquement les violeurs :
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/16/01011-20090216FILWWW00286-ministre-italien-castrer-les-violeurs.php
    A Béatrice, l’apôtre Paul dans son épître aux Romains dit : “Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal” (Romains 13.4)
    Par ailleurs, quand une société applique la peine de mort, le premier responsable de cette mort est le criminel qui accepte d’encourir le risque de la subir. C’est en quelque sorte un pari. De plus, il y aura toujours la “peine” de mort tant qu’un criminel pourra assassiner d’autres personnes.
    Que la peine capitale soit horrible, je suis d’accord, mais ça ne la rend pas inhumaine. Ce qui est inhumain, c’est de dévaloriser la vie en relâchant des assassins !
    A-t-elle un aspect dissuasif ? Peut-être bien. En tout cas après sa suspension aux Etats-Unis, le nombre de meurtres a explosé. Même si elle navait pas d’aspect dissuasif, reste l’aspect punitif. C’est l’essentiel.
    Maintenant, par précaution, je ne souhaite pas sa réintroduction en pratique en France, à cause des risques d’erreur. Mais dans le principe, elle doit exister, comme un rappel de la sacralité de la vie.
    La guerre aussi est une horreur ! Pourtant des soldats sont prêts à mourir et à tuer pour défendre leur patrie, les leurs. Tuer des soldats qui n’ont pas plus envie qu’eux de tuer. Il y a des actes nécessaires ici-bas. La différence encore est que le soldat d’en face est là avec sa dignité, prêt à mourir pour sa patrie, tandis que le criminel ne fait que payer pour ses crimes.
    Enfin, je terminerai en me souvenant du message de Karla F. Tucker disant qu’elle aimerait être grâciée, mais qu’elle savait mériter la peine capitale…

  5. Bonjour,
    Le vrai problème de la peine de mort c’est quelle est irréversible ! Suite aux récentes erreurs judicaires dans notre pays imaginons un instant si Patrick Dils avait été mis à mort ?
    La perpétuité est une bonne solution, toutefois il faut quelle ne soit pas dénué de son sens comme en France. En effet Perpétuité = 35 ans maximum pour la France ! Alors condamnons à la perpétuité réelle, c’est-à-dire jusqu’à la mort.

  6. @ MJ
    La question n’est pas si ouverte que cela : le paragraphe que vous citez dit exactement le contraire de ce que vous affirmez.
    Encore faudrait-il citer l’ensemble du paragraphe et non une partie tronquée et sortie de son contexte.
    Icks PEY
    [N’écrivez pas n’importe quoi. Le paragraphe cité met en référence ce paragraphe du catéchisme de l’Eglise catholique (n°2267) :
    “L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.”
    Si la peine de mort était contraire à l’enseignement de l’Eglise, cette phrase ne serait pas écrite dans le catéchisme.
    Tant qu’on peut éviter le recours à la peine de mort, il faut le faire. Mais ce recours n’est pas exclu.
    MJ]

  7. A Michel Janva,
    l’autre solution est la prison à perpétuité.
    Bien à vous
    [C’est justement tout l’objet de ce post ! La (vraie) perpétuité, est-ce bien humain ?
    MJ]

  8. “Le vrai problème de la peine de mort c’est quelle est irréversible ”
    CELLE DES VICTIMES AUSSI !

  9. @ MJ
    Merci de citer certains autres propos du paragraphe 405 qui précise, justement, que la peine de mort, même si elle a été admise par le passé, n’a plus lieu d’être dans nos sociétés modernes qui disposent, justement, des moyens de l’éviter :
    “L’Église voit comme un signe d’espérance « l’aversion toujours plus répandue de l’opinion publique envers la peine de mort, (…), en raison des possibilités dont dispose une société moderne de réprimer efficacement le crime de sorte que, tout en rendant inoffensif celui qui l’a commis, on ne lui ôte pas définitivement la possibilité de se racheter”
    Dans votre lecture, vous négligez le “même si” qui commence la phrase suivante :
    “Même si l’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas (…) le recours à la peine de mort, (…) les méthodes non sanglantes de répression et de punition sont préférables dans la mesure où elles « correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
    Et le paragraphe 405 finit en disant :
    “L’aversion croissante de l’opinion publique pour la peine de mort et les diverses mesures en vue de son abolition, ou de la suspension de son application, constituent des manifestations visibles d’une plus grande sensibilité morale.”
    Donc le catéchisme de l’église catholique affirme haut et fort que la peine de mort peut et doit être évitée :
    – primo pour offrir au coupable la possibilité de se racheter,
    – et secundo car cela est plus conforme à la dignité de la personne humaine.
    Icks PEY
    [Oui mais n’en faites pas un absolu : la peine de mort demeure un recours possible, sinon le CEC aurait écrit que son recours est immoral.
    Maintenant, concrètement, demandez-vous comment notre société moderne réprime efficacement le crime… MJ]

  10. En tant qu’ancien avocat pénaliste, je suis complètement d’accord avec Michel Janva.
    La peine de mort devrait rester dans l’arsenal des peines possibles, le but étant bien sûr qu’elle ne soit pas utilisée. Mais pourquoi ne fait-on plus confiance aux jurés, qui à leur création étaient pensés comme l’émanation de la volonté des citoyens et donc souveraine ?…
    On ignore trop que les détenus à perpétuité sont souvent drogués, shootés exprès par la direction pénitentiaire parce qu’ils ne supportent pas leur détention à vie, et que certains en arrivent à exiger…d’être exécutés !…
    La suppression de la peine de mort est purement idéologique , cessons de faire les autruches et les vierges effarouchées et faisons fonctionner notre raison.

  11. Peine de mort ou perpétuité, c’est un marronnier.
    Le CEC cité émet des arguments de deux ordres, à ne pas confondre si on veut éviter l’apparente contradiction.
    La peine de mort, in se, est légitime, moralement acceptable, bien que grave, radicale, et réservée à des cas graves et d’assurance certaine, appliquée par l’autorité légitime, après un procès contradictoire etc. C’est l’enseignement traditionnel de l’Eglise, contre lequel le CEC ne peut aller.
    Ce que l’on peut juger plus aventureux, mais convient aussi à un catéchisme qui est aussi une expression “pour notre temps” de la foi et de la morale, c’est la contextualisation qui en est faite : aujourd’hui, dans les circonstances qui sont les nôtres, il est fort probable que l’on puisse avoir recours à d’autres peines qui permettraient ainsi de se passer de la peine de mort.
    Mais c’est une contextualisation, c’est – volontairement – une appréciation des circonstances présentes. Lesquelles circonstances peuvent changer, voire changer rapidement. Laquelle appréciation n’est pas infaillible et universelle pour la terre entière. C’est pourquoi je la considère aventureuse, mais à entendre tout de même, et à peser avec discernement.

  12. Derrière le refus de la peine de mort, n’existe-t-il pas, enfoui au plus profond de l’inconscient, l’idée inavouable que la mort est une sanction bien trop douce et que les criminels méritent de crever à petit feu dans des cages sordides ?
    L’enfermement à vie ne relève-t-il pas plus de la vengeance que d’un objectif de protection de la société ?

  13. @yiannis
    Derrière le refus de la peine de mort, il y a l’espérance (certes peut-être utopique dans certains cas mais qui peut en juger ?) qu’un homme n’est jamais enfermé dans ses erreurs et qu’il peut renaître dans la Foi en la miséricorde du Christ.
    Se protéger, oui. Détruire la vie, non.
    Icks PEY

  14. Peut-être faudrait-il que la prison à perpétuité le soit réellement et qu’elle soit organisée avec un travail. Il me semble que cela serait le moyen de la rendre efficace pour protéger des récidives tout en la rendant “humaine” : le fait de travailler rend de la dignité, et puis, peut-être, le temps permet-il de réfléchir, voire de se repentir.

  15. Pour enrichir le débat, environ 7% des condamnées pour des affaires de “moeurs” récidivent par une infraction de même nature. (source prison.eu.org).
    Alors aplliquer la peine capitale à 100% d’entre eux est il justifié ?
    Dieu nous pardonne les fautes que l’on regrette et répare. Ne doit on pas appliquer la même régle ?
    La peine de mort en cas de récidive n’est elle pas une bonne alternative ? (Meme si l’on peut épargner les victimes de la récidive en eliminant l’auteur à la premiére infraction).
    @ grrr
    Tuez des innocents ne feras pas revenir les victimes !

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