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Pays : Italie

La crise économique vient à peine de commencer

Frédéric Mounier rapporte la rencontre, hier soir, au siège de « Communion et Libération », à Rome, autour d'un livre intitulé « Les catholiques et l’économie globale » (Ed. Lindau), dont l’auteur est Ettore Gotti Tedeschi, président de l’IOR (la banque du Vatican), conseiller du ministre des finances italien Tremonti, président de la Banque espagnole Santander en Italie. ll a déclaré :

T "En fait, la crise économique vient à peine de commencer. Elle est avant tout morale. Alors que les évolutions technologiques croissent sans cesse, la sagesse humaine ne suit pas. On veut nous faire croire que l’homme n’est qu’un « animal intelligent ».  Mais la globalisation a profondément affecté l’homme dans l’équilibre entre ses trois dimensions : producteur, consommateur, investisseur. L’Asiatique produit sans consommer, tandis que l’Européen consomme sans produire. La croissance américaine n’a été fondée que sur l’endettement des ménages. Désormais, il n’y a plus d’argent à investir. La chute de la natalité est à la source du blocage de l’économie. Nos populations vieillissent, ne peuvent plus investir et innover. L’actuelle tentation de l’euthanasie trouve sa source dans cette tension : les plus âgés coûtent trop cher à l’économie ! La doctrine sociale de l’Église, troisième voie entre capitalisme et socialisme, concilie la liberté individuelle, le souci du bien commun, et une juste place accordée à l’État. Mais sa mise en oeuvre suppsoe que l’Eglise soit reconnue dans ses fonctions caritative, maternelle et enseignante. Ce qui est de moins en moins le cas. Sur ce plan, l’encyclique de Benoît XVI « Caritas in veritate » est un véritable « Manuel de survie pour l’homme du 21 éme siècle »

Comment un riche peut-il entrer dans le Royaume des Cieux ? En devenant plus riche ! Et en en faisant bon usage. Si on ne crée pas de richesses, on ne peut que distribuer la pauvreté. Les deux vraies questions sont l’origine de la richesse, et l’usage qu’on en fait.  Jean Guitton disait : « L’homme ne peut posséder que les choses dont il peut faire du bien. S’il n’en fait pas du bien, ce sont les choses qui le possèdent.»

Historiquement, bien avant les protestants, ce sont les catholiques, les franciscains, les dominicains, les jésuites qui ont créé l’économie moderne, en luttant contre l’usure, en légitimant le prêt à intérêt, en créant des banques coopératives, en prenant en compte la loi de l’offre et de la demande. Le marxisme s’est construit contre le capitalisme protestant, pas contre la doctrine sociale de l’Église.»

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12 commentaires

  1. La suite du débat est intéressante, pour réfléchir au rôle de l’Etat en temps de crise : interlocuteur indispensable pour permettre l’émergence du Bien commun.
    « Nous devons nous poser de nouvelles questions. L’exemple chinois nous montre que l’économie libérale ne rime pas forcément avec démocratie. Quelles conclusions en tirer ? Et que se passe-t-il si nos États ne sont plus à même de réguler l’économie, de s’interposer entre capital et travail ? Que devient un capitalisme sans interlocuteurs ?”
    Seule erreur de ce passage : l’économie chinoise n’est pas libérale. C’est une économie dirigiste, qui sous-traite à des entreprises dirigées par des capitalistes agréés par le parti unique l’exploitation optimale d’une main d’oeuvre asservie. Les communistes ont compris que la direction privée des entreprises est plus efficace que par l’administration étatique totalitaire : ce n’est pas la définition du libéralisme mais bien celle du socialisme.

  2. Constat établi.
    Tout est à recommencer.
    Retrouver le plein emploi!
    Ce n’est pas une incantation, c’est une imperieuse necessitè. L’exemple de civilisation n’est pas ROME, qui avait une plébe et des esclaves.
    Civilisation rime avec plein emploi, que cet emploi ne soit plus sujet à pouvoir.
    D’abord et avant tout, retour au droit à la propriété privèe, inalienable.
    En cas de dettes pas de prison, on saisit si on nepeut faire autrement, la seconde maison, la seconde auto, … si le couple n’est pas handicapé sinon…. Faillitte privée.
    Que l’arisan puisse ouvrir sa boutique dans lles regles de loi : hygiéne, surface minimum, ventilation et que la Taxe soit mantenue très loin.
    Que l’ingénieur puisse construire son proto dans son garage, sans ennui.
    Que l’on revienne à l’idèe qu’il faut des maisons individuelles privées peu chères.
    Quon reprenne le goût de l’architecture monumentale, par exemple contruire CLUNY IIII, soixante dix ans de travaux….
    Qu’on sponsorise le Brevet d’Invention à cinq ans.
    Qu’on supprime l’impôt sur le revenu, les charges sociales suffisant à nous appauvrir durablement.
    LA CRISE, je n’y crois pas, ce ne sera UNE CRISE, ce sera LA CRISE l’accélération centrifuge qui disloque tout y compris les artifices politiques et culturels. cf prix du brut, installation d unités deproduction a l ‘etranger en remplacement, car arrêt de nos usines trop vieilles….
    CF le Blog la ligue chretienne
    tenez vous informé
    Une seule alternative à la crise le Plein emploi et pas le STO un pouvoir LIGHT qui saura se faire oublier, sauf pour proteger le travail des personnes de FRANCE…
    KNOTYS SEUTON

  3. Pardonnez moi de mal comprendre cet engouement pour le libéralisme économique mondialisé, mais il me semble correct de rappeler également que l’existence même de l’économie chinoise dans l’état actuel serait impossible, sans ce libéralisme économique qui permet la formation d’entreprises transnationales, d’ententes entre entreprises plus riches que des états, en situation d’oligopole, qui sous-traitent dans des conditions indignes. pensez-y la prochaine fois que vous songerez à acheter un I-pad, un plat cuisiné ou une simple paire de chaussette.
    le libéralisme n’est pas une garantie de respect du prochain, par sa seule vertu. il y a un juste prix, un juste profit et puis il y a le vol, la privation de dignité de populations entières pour la satisfaction d’une fiction boursière, ou des impératifs de “croissance” qui ne sont jamais que l’autre nom que l’on donne de nos jours à la démesure et au chaos.
    oui, au chaos ! je ne vois pas l’intérêt à ce que mes chaussettes soient toutes fabriquées dans des conditions impossibles à vérifiées à l’autre bout de la terre, sinon pour spéculer et “maximiser des profits” qui ne sont jamais que le prix de la déchéance et de la torture que l’on inflige à des gens qui n’ont rien demandé.
    qui ne voient que c’est en démembrant les capacités d’autonomie, de réflexion, que le soit disant libéralisme, libère des capitaux et des marchés qui ne font que rapetisser l’humain et interdire l’élévation morale et surnaturelle ?
    vous n’avez pas besoin de deux ordinateurs, d’un téléphone portable ou de faire un voyage tous les six mois à 3000 kilomètres de chez vous pour être humain !
    je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit plus haut, ce n’est pas l’innovation, ou la course à la “richesse” qui sont évangéliques ou Traditionnels, c’est l’amour du prochain et le souci premier de Dieu. La richesse n’est en soi ni bonne ni mauvaise, du moment que son acquisition ne fut pas malhonnête, mais précisément toute cette virtualité économique, ces techniques de ventes et de management qui font fond sur des techniques de manipulation ou de suggestions plus ou moins violentes, n’ont rien de respectueux, de libérateur, et sont les conditions même de ce libéralisme qui fait du “enrichissez-vous” une pensée soi-disant profonde, autant utilisable en pays totalitaire capitaliste (la chine est capitaliste et marxiste, et oui! il faut ne jamais avoir lu Marx de près pour s’étonner de cela.), que dans les “prestigieuses” écoles de commerce.
    Et bien non, le type même du gentilhomme, et de l’humain, ce n’est pas l’entrepreneur qui se moque de ses collaborateurs, ce n’est pas le paternalisme qui établie une sujétion sans le dire, et si le prêt à intérêts a été finalement accepté par les instances ecclésiastiques, ce n’est pas autre-chose qu’une concession, face à la dureté de coeur.Ici je reste aristotélicien, je suis contre la chrématistique, l’argent en lui-même n’est pas un bien, il n’est rien d’autre qu’une convention, aussi l’argent qu’il peut produire par jeux d’écritures, ne correspond à rien de réel. l’argent, tire sa valeur de biens réels, et de capacités de travail et de savoir réels, de gens réels. les spéculations boursières, comme les futurs, les warants etc, ne sont pas nécessaire au bonheur des gens.
    je suis las, de ces nouveautés qui n’en sont pas, de ces innovations d’emballages et de ces dissections des comportements humains pour créer des besoins, là où l’harmonie et l’équilibre naturel – et surnaturel – feront toujours mieux les choses.
    Le communisme marxiste-léniniste n’est pas le produit du capitalisme catholique ? sans doute, mais le libéralisme n’est pas le capitalisme, et si le protestantisme selon Max Weber est à la base des problèmes que soulignait Marx, il ne s’y réduit pas, surtout en terre Russe.
    c’est l’Angleterre qui selon Marx devait devenir le premier pays socialiste.
    la doctrine de l’Eglise en matière économique ou sociale, n’a pas à être la troisième voie. le rôle des instances religieuses, le rôle du Pape est de rappeler de confirmer les principes et les fondements philosophiques ou doctrinaux découlant de la Révélation et non d’être l’unique source de réflexion et d’applications de l’humanité.
    Penser le politique ne revient pas à faire de la politique !
    Saint Louis ne tint pas compte pour le bien de son royaume des intérêts seuls de la composante cléricale ou religieuse du pays (voyez joinville).
    je suis excédé par ces péroraisons pour “managers” catholiques, selon lesquelles le commerce serait la vie et le sang de la patrie et la raison même de toute activité sociale. je ne suis pas un homo oeconomicus, je suis un homo sapiens sapiens.
    vouloir être riche, n’est ni un péché, ni une vertu, du moins tout dépend ce que l’on regarde comme étant la richesse.
    il n’y a pas de vie sociale sans économie ? sans contredit, mais rien, vraiment rien ne prouve que la guerre économique, et l’asservissement de l’humain soit une apothéose.
    Une richesse qui n’aime pas son prochain réellement comme un autre soi-même, qui n’aime pas Dieu par dessus tout et pour lui-même. n’est pas une richesse, mais une chose qui rend complètement idiot.

  4. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer le distinguo entre usure et prêt avec intérêt?

  5. “Le marxisme s’est construit contre le capitalisme protestant, pas contre la doctrine sociale de l’Église” Car le signe de la réussite matérielle est pour le protestant le signe de la prédestination, c’est déjà un matérialisme.

  6. Cet article est truffé de multiples remarques très intéressantes.
    Il faut néanmoins relever une ineptie: “La doctrine sociale de l’Église, troisième voie entre capitalisme et socialisme, concilie la liberté individuelle, le souci du bien commun, et une juste place accordée à l’État.”
    Si on peut considérer que la DSE “concilie la liberté individuelle, le souci du bien commun et une juste place accordée à l’Etat”, cela n’en fait très certainement pas une “troisième voie” pour autant.
    En effet, le capitalisme et le socialisme d’une part, et la DSE d’autre part, relèvent de deux ordres bien distincts.
    Le capitalisme et le socialisme ne sont que des mécanismes, la DSE est une réflexion et une morale. Par la DSE, l’Eglise propose des critères de discernement éthique en vue du bien commun.
    Il est donc tout à fait inexact de dire, et illusoire de penser, que la DSE constituerait une troisième voie entre capitalisme et le socialisme lesquels ne sont que des mécanismes qui par définition sont dénuées de toute réflexion et morale.
    Je demande à ma fourchette que je puisse m’en servir pour amener la nourriture de mon assiette à mes lèvres dans de bonnes conditions. Que je puisse aussi me servir de ma fourchette pour piquer ma voisine dans le bras n’est pas lié à la conception de ma fourchette.

  7. @Un passant
    D’accord avec vous sur l’idéal artificiel de surconsommation et le matérialisme qui en est à l’origine.
    Mais la mondialisation est la marche logique de l’humanité : si le christianisme était demeuré dans la seule Palestine, ou dans la seule Europe, cela n’aurait pas correspondu aux plan du Salut.
    Et s’il y a eu expansion européenne, ce fut sur des bases capitalistes, de financement de cette expansion, avec de l’accumulation de capital pour financer les innovations techniques, maritimes et autres, nécessaires à l’expansion européenne de la fin de ce qu’on appelle le ”Moyen Age”. Et avec l’attente d’un retour sur investissement : l’angélisme du désintéressement dans la vie des sociétés est une utopie.
    De la même manière dès le Moyen Age, les techniques financières qui ont connu un développement généralisé et ont fait de l’Europe un espace économique, avec des flux commerciaux et des spécialisations pré-industirelles créées en Italie du Nord et en Flandres, et il est vain de prétendre réécrire l’histoire : la puissance financière et matérielle de l’Europe explique l’expansion du christianisme.
    Quant au modèle du gentilhomme français, il a ses limites : ce personnage détaché (parla faute des derniers Bourbons) de l’administration et de l’économie, a justifié la diffusion d’idées nouvelles et non chrétiennes, qui en remettant en cause la société d’ordre devenue obsolète, remettaient en cause le modèle catholique français. D’où le succès stupéfiant, en 3 ans seulement, de la Révolution Française.
    Nous cathos de droite, nous avons une ”histoire sainte” du passé catholique et monarchique qui nous empêche souvent de comprendre le présent.
    D’où ces théories de la ”troisième voie”, mêlant un moralisme théoriquement catholique à des solutions socialistes. Or, la DSE est avant tout une doctrine qui met en avant l’individu, et les corps sociaux naturels, dans leurs responsabilités et libertés propres. Ce n’est pas un moralisme d’Etat, et en cela -@ Emmanuel a raison- elle est plus proche de certaines pensées économiques libérales classiques françaises et autrichiennes- que du socialisme dont elle ne partage aucun principe.

  8. @ K,
    le prêt à usure ou à taux usuraire se différencie du prêt à intérêts par la proportion de ce qui est exigé en retour.
    dans le cas de l’usure, l’usurier considère qu’il peut demander beaucoup, puisque la nécessité presse l’emprunteur.
    l’usure a été interdite, comme le prêt à intérêt pendant des siècles, entre chrétiens, car au fond il ne saurait y avoir d’intérêt au malheur ou à la nécessité entre frères.
    si l’argent ne représente qu’une convention régulant des échanges, alors on ne peut exiger d’intérêt sur du vent. il n’y a aucun effort consentie par le préteur sur des possibilités d’achats qui restent de l’ordre du virtuel. si l’argent est un bien susceptible d’un travail alors les taux d’intérêt ont un sens.
    on attribue de nos jours, à la lettre de change (ancêtre du chèque) et au prêt à intérêt l’essor économique prè-capitaliste et capitaliste du bas moyen-âge.
    ce qui a varié c’est le rapport à l’argent, le prêt d’argent est devenu une marchandise, là où les grecs et les premiers chrétiens pouvaient voir une folie.
    Le Seigneur lui parle d’amour du prochain comme d’une autre soi-même et déclare que l’on ne peut servir Dieu et Mammon (l’argent.)et s’il parle d’intérêt bancaire, à celui qui n’ayant qu’un talent et qui par méfiance l’avait enterré, c’est par défaut, devant autant de manque à la confiance et à l’amour. La banque Ambrosiani n’est pas de fondation apostolique.
    de nos jour il y a la banque et le prêt islamique. sans intérêts ! une bonne gifle providentielle pour les adorateurs du veau (d’or), comme dirait Frossard.
    @ LB,
    ce que vous dites, c’est du Max Weber. Question, et si Max Weber s’était trompé ?
    @ emmanuel,
    Il me semble que vous vous trompez, le socialisme n’est pas un simple mécanisme, pas plus que le capitalisme d’ailleurs.
    comme toute construction humaine chacun implique des présupposés, des conceptions basées sur autre-chose que leurs opérations propres.
    le socialisme admet des éléments moraux, c’est d’ailleurs si vrai que dans les représentations populaires et médiatiques, la gauche a “le monopole du coeur”.
    c’est sur la promotion de la solidarité ouvrière et de classe que s’est affirmé surtout le communisme moscoutaire ou pas.
    si ce n’était pas la morale surnaturelle, c’était tout de même, intrumentalisées peut-être, selon des conceptions morales.
    la différence spécifique de la doctrine sociale de l’Eglise n’est donc pas là.
    Il me semble imprudent de considérer la doctrine sociale de l’Eglise comme un bloc, nécessairement homogène, surtout dans ses derniers développements. de fait en tant que telle elle n’est pas directement la Révélation, mais un souci d’élaboration du politique à la lumière de la révélation.
    elle rappelle surtout des principes et vouloir y voir une troisième voie, c’est être dogmatiste, car précisément cette doctrine admet principalement la subsidiarité. on ne peut confisquer l’usage le respect de la morale évangélique et des intelligences crées, au nom de cette doctrine.
    ce qu’il y a de meilleur dans la doctrine sociale de l’Eglise ne relève donc pas de l’idéologie et de la propagande.
    il n’y a pas de prêt à penser et si tel commentaire ou tel développement y prétend, c’est en contradiction avec les principes même de cette doctrine.

  9. je mentionne le prêt islamique, non pour en faire la promotion – ce serait encourager une religion fausse et une vision totalitaire de la vie sociale et psychologique – mais par contraste avec la course à la croissance qui prétend au réalisme lorsqu’elle méprise l’homme et sa fin surnaturelle.

  10. @ K et “un passant”
    “Un passant” définit l’usure comme un intérêt excessif. C’est la définition moderne qui remonte à Calvin (dans sa lettre à Claude de Sachin de 1545). Au Moyen Age, on ne distinguait pas entre intérêt et usure. “Usura” n’est rien d’autre que le terme latin pour dire “intérêts” (voyez S. Thomas d’Aquin, Somme théologique, partie 2-2, question 78, articles 1 et 2).
    Si le magistère a condamné le contrat de prêt à intérêt en tant qu’il répartit inéquitablement les profits et les risques entre le prêteur et l’emprunteur, il n’a jamais contesté que le capital (la propriété) soit un facteur de production qui mérite rémunération (comme le travail). C’est pourquoi il admet que l’investissement dans une société (qui est un contrat distinct du prêt, conclu à d’autres conditions) rapporte des dividendes (voyez l’encyclique “Vix pervenit” du pape Benoît XIV en 1745).
    Vous trouverez de plus amples explications dans un article que j’ai rédigé dans le cadre de mon doctorat sur cette question :
    http://www.salve-regina.com/Chretiente/Le_pret_a_interet_Ramelet.htm

  11. Je ne peux qu’être d’accord!
    On a fait malheureusement de la politique, autrement dit de la dérive, alors qu’il s’agissait seulement de se rapporter à l’économie et d’en discuter les lignes de sagesse.
    On notera en complément que le capitalisme ne peut être une finalité : il s’agit d’un simple processus de transition pour pays émergeants.
    Un des pièges de Marx est là, qui consite à le prendre comme un état possible permanent.
    Nous serons pour l’avenir dans une relation dont il faudra se méfier de la dérive (une autre bien plus terrible) écologiste, de la relation de l’homme au monde, défini comme l’ensemble des choses existentes, connues ou ressenties.
    Cette relation bien entendu peut être religieuse puisque la religion est l’anticipation de cet état, sa préparation universelle dans le sens bien compris, elle se doit aussi d’accepter d’être multi religieuse voire civile.
    Car chacun a le droit à la liberté que Dieu nous a donné.

  12. Merci Monsieur Ramelet, pour vos précisions éclairées. Il me semble que le problème de “l’économie virtuelle”, tient à l’effacement de la distinction entre une vraie prise de risques dans un travail réel et distinct et une valeur en soi de l’argent. Il y a bien un glissement de conception entre l’époque apostolique et l’époque classique ou moderne à mesure que la compréhension catholique du monde recule. l’encyclique vix pervenit ne fait que suivre cette tendance tout en voulant limiter les dégâts. un talent pesait au moins trente kilo d’or, faute de mieux le divin maître aurait souhaité qu’on le mette à la banque, pour y trouver des intérêts, mais cela ne veut pas dire que le capitalisme soit le sommet de la vie surnaturelle, ce n’est qu’une concession, devant la dureté.
    @ emmanuel,
    vous dites que c’est l’essor économique qui a permis l’extension du catholicisme. cela me semble très vrai si l’on considère l’extension des cultures dominantes marquées par le christianisme et qui l’on transporté avec elle, mais cela me semble faux pour le catholicisme- la vie surnaturelle – en tant que tel.
    Il me semble que la vérité n’a que faire des moyens humains, tout est au principe une question de conversion personnelle et non de richesse ou de puissance accumulées qui seraient assez séduisante pour faire triompher la vérité.
    l’angélisme n’est pas de mise face à la réalité ? je ne crois pas que vouloir considérer que l’esprit de volonté de puissance et de division comme autre chose que l’esprit mauvais, soit différent de l’enseignement du Christ et de la Tradition qu’il nous a laissé.
    Machiavel était cynique, et son propos systématisé, qui est à l’origine de toutes les real politik moderne, est le contrepied exact de l’évangile. est-ce que la hanse, l’empire portugais, l’empire espagnol ou anglais ont été meilleurs propagateur de la foi que les douze apôtres, bien que disposant de moyens plus conséquents, je me permets très sérieusement d’en douter.
    l’angélisme serait de rêver d’un monde de bergers d’arcadie, alors que c’est à la déconstruction de l’humain que nous assistons (théorie du genre, idéologie de mondialisation qui détruit les corps intermédiaires, explosion des relations virtuelles superficielles, manipulation de fait du vivant, ingénierie du comportement qui robotise jusqu’à notre intimité, triomphe de l’économie opaque et off-shore).
    je considère donc Machiavel comme ce qu’il est, un grand malade, et je considère que l’humanité se trouve de manière exemplaire dans le Christ.
    Je ne crois pas à la notion de progrès, cela me semble très difficile, surtout après le XXe siècle et ses tueries industrielles, économiquement souhaitée. il y a encore des guerres sans nom en Afrique et ailleurs pour de l’huile de palme, du coltan ou autre, la notion de progrés concomitante à l’extension de l’économique pur, le “doux commerce” de Montesquieu, est un facteur de ruine.
    je considère qu’il y a une autre sorte d’angélisme, un angélisme déchu, qui comme les esprits au même adjectif qualificatif, ne se réjouie que de ce qui est naturel et centré sur soi.
    cet angélisme croit que l’efficace est égal à l’amoralisme, l’efficace de la production tenant lieu d’accomplissement.
    les martyrs se faisaient trucider pour ne pas être convertis de grès ou de force à l’esprit du monde, aussi faisait-il et font-ils encore aussi des miracles.
    nous, nous avons des dividendes et nous croyons au marché comme à l’explication de l’agir humain.quant au miracle, nous préférons ceux de la technique, qui précisément n’en serons jamais.
    la foi ne consiste pas pour moi à trouver des générations passée ayant bâtie des cathédrales au quatre coin du monde, mais dans l’extension réelle de la charité surnaturelle (vertu théologale qui couronne et rend raison de toutes les autres, aussi bien naturelles que surnaturelles), dès que la foi est vivante, la charité devrait nous donner de vivre avec des faces de ressuscités.
    à cette mesure qui est je crois celle de Dieu, l’extension de l’évangile n’a pas vraiment commencée et nous sommes en pleine barbarie, aussi raffinée, qu’avide et furieuse.

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