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Europe : politique

La crise de la Grèce, prétexte à la mise en place d’un gouvernement économique

Lu sur ce blog européiste :

"Jour après jour, il apparaît de plus en plus clair que des banques et des fonds spéculatifs américains jouent l’éclatement de la zone euro : d’abord la Grèce avant le Portugal, l’Espagne, etc. […] Les marchés sont entrés dans une zone où la rationalité n’est plus de mise. Les rumeurs les plus folles circulent, les banques calculent déjà leurs pertes en cas de défaut de la Grèce, la panique s’étend d’heure en heure, alimentée par des déclarations boute feu, telle celle du gérant obligataire américain, Pimco, qui recommande « de se tenir à l’écart de la zone euro »… Résultat : l’euro et les bourses plongent et la Grèce et ses citoyens payent le prix fort. […] Les marchés exigent désormais d’Athènes des taux d’intérêt deux fois supérieurs à la moyenne des pays émergents… […]

Que se passe-t-il réellement ? Selon des informations fiables que j’ai obtenu vendredi, émanant à la fois d’autorités de marché et de banques, une grande banque d’investissement américaine (qui a bénéficié du plan de sauvetage des banques US) et deux très importants hedge funds seraient derrière les attaques contre la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Leur but ? Gagner un maximum d’argent en créant une panique qui leur permet d’exiger de la Grèce des taux d’intérêt de plus en plus élevés […] Si l’euro baisse, n’est-ce pas parce que la zone euro va éclater ? Ce qui justifie que l’on exige des taux d’intérêt toujours plus hauts de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne… […]

L’heure n’est plus au rappel du traité de Maastricht qui interdit que l’on vienne au secours d’un État membre de la zone euro. Si les investisseurs ont la garantie absolue que la Grèce ne coulera pas, le calme reviendra. L’Allemagne, jusqu’ici très réticente à affirmer cette solidarité, commence à comprendre que l’euro est désormais en danger : jeudi, Angela Merkel, la chancelière allemande, a estimé, à Paris, qu’il fallait mettre en place «un gouvernement économique de Vingt-sept». Berlin et Paris feront donc des propositions communes lors du sommet du 11 février."

C'est de la pure idéologie : si une monnaie unique ne peut pas faire fonctionner 16 pays différents, il ne faut pas supprimer la monnaie unique mais supprimer les diversités étatiques…

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12 commentaires

  1. C’est insensé! Et il parle de rationalité! La Grèce ne sait même pas combien elle doit! On parle de 80 milliards de plus! Cela signifie que des fournisseurs ne seront pas payés, et c’est irrationnel?
    Il parle de spéculation, et bien sûr dans ces temps de vérité, la spéculation va bon train, mais pour mettre les gains dans quel hâvre de paix?
    A-t-il vu les pertes de Wall Street? Si on spécule contre l’Europe on fait de même contre les USA. Mais en fait quand ces grands idéologues verront-ils la réalité: la masse de dettes mondiales supérieure de plusieurs fois au “produit intérieur brut” mondial, calculé dans certaines zones par on ne sait qui ni on ne sait comment.
    Il n ‘est pas vrai que tout le monde ait la possibilité d’avoir accès à tous les biens du monde sans discrimination: c’est la faillite générale.
    Nous y sommes. Il faudra de tout: de la déflation des actifs (A commencer par l’immobilier) de l’inflation des biens de consommation, un appauvrissement relatif et surtout, surtout, un changement de moeurs. Qui s’inquiète de cette ruée vers les pistes de ski qui ne tient aucun compte des risques économiques?
    Quant à l’Euro, il était une folie, il était idéologique, il va prendre fin au moins sous sa forme actuelle.

  2. Quoi qu’on pense du fond, le caractère spéculatif de l’attaque actuelle semble assez incontestable. BFM évoquait ce matin 7 milliards de positions short prises par la banque et les deux fond concernés.

  3. Quoi qu’il en soit, et abstraction faite des néfastes conséquences de cette instabilité, la baisse de l’euro est une bouffée d’oxygène pour les entreprises qui vendent à l’export.
    En gros, les prix à l’export ont baissé de 10% en quelques semaines, rien que sous l’effet des taux de change, je ne sais pas si vous imaginez l’impact sur les ventes !
    (En revanche, pour le prix du carburant à la pompe, ça va être désagréable…)
    [A ceci près que le cours du pétrole baisse aussi MJ]

  4. On mesure enfin qui sont les vrais responsables de la crise : les états et leur étatisme socialisant.
    Outre qu’ils ont créé de la dette publique de manière constante depuis les années 70, ils ont, pour compenser, poussé le système financier auquel ils empruntaient leur dette, à créer de la monnaie par les prêts et des produits dérivés complexes, sans considération de contre parties, tout en pratiquant une forte fiscalité pour financer le socialisme redistributeur.
    Et s’il est vrai que les USA, particulièrement sous Clinton, ont poussé le système très loin, comment nier que tous les autres pays dits riches ont fait de même, ont également profité de la folie dollar, et des produits financiers américains que les banques européennes ont acheté pour des montants très importants.
    Le système financier fondé sur des prêts pourris titrisés s’est effondré, mais les états, dépendants par leurs emprunts et leurs dettes du dit système, l’ont sauvé……en empruntant au même système.
    Il était fatal -et hautement moral- qu’après les faillites de certaines banques arrivent celles des états socialistes. Car comme le disait Margaret Thatcher : “l’ennui avec le socialisme, c’est qu’on finit par être à court de l’argent des autres”.
    Le drame, ce n’est pas la fin éventuelle de l’Euro, c’est la troisième étape de la crise : après la faillite de la finance, puis des Etats, ce sont les citoyens lambdas, les petites entreprises, etc…. qui risquent de subir le contrecoup terrible de la dette publique, de l’effondrement monétaire de la zone européenne, avec la crise sociale et politique qui en découlera.
    Mais là encore bonne nouvelle : l’Etat ruiné par sa faute devra cesser ses pratiques de redistribution socialisantes, et les citoyens vont devoir subir une cure de désintoxication, après 50 ans d’addiction à l’état keynésien. C’est toujours dur d’arrêter la consommation d’un psychotrope.
    Il faut relire la Doctrine Sociale de l’Eglise sur la responsabilité des personnes et des corps sociaux : ils vont devoir relayer la faillite conceptuelle, mais aussi bien réelle de l’Etat, et ceci dans des sociétés en crise morale autant qu’économique profonde.

  5. La réalité économique est plus compliquée.
    L’€ se heurte à deux difficultés :
    1/ La zone € n’est pas une zone monétaire optimale (en gros, parce que les travailleurs ne se déplacent pas sans contrainte : un portugais ne peut aller travailler en Finlande aussi facilement qu’un habitant de Floride va en Californie, en raison des barrages linguistiques, culturels, etc.). Donc il y aura tjs des Etats lésés car on ne peut plus faire de politique monétaire nationale.
    2/ Une politique monétaire unique suppose pour être efficace une politique budgétaire unique. Donc soit on créé un super-Etat avec un vrai budget européen, soit on reviens aux monnaies nationales… mais la solution actuelle est nécessairement boiteuse.
    C’est la vraie révélation de la crise grecque.

  6. @ Olivier Saumur,
    Il faut un cataclysme sans nom pour que la manne officielle du gouvernement – l’essence – baisse vraiment.
    Tout est bon pour justifier des prix artificiellement gonflés, des plus fumistes au plus farfelus.
    Tant qu’on peut presser une orange, on le fait.

  7. Il faut arrêter de dire “les banques”, les “hedge fund”, les “ci”, les ça”.
    Il faut des noms, savoir qui fait quoi. Vous avez remarqué comme il est difficile de connaître l’actionnariat des banques ?
    [Si vous lisez le texte en lien, vous avez l’explication : Jean Quatremer refuse de donner des noms pour éviter tout procès. MJ]

  8. En France aussi, beaucoup de salariés refusent d’aller travailler au-delà de 200 km de chez eux. Essayez d’envoyer un maçon basque s’établir en Alsace… Combien refuseront ?
    La Grèce n’a été incorporée dans l’euro que pour des motifs idéologiques, alors qu’il aurait d’abord fallu faire des réformes structurelles dans ce pays. Cela va peut-être être l’occasion.
    L’Europe a eu au moins un mérite, forcer certains états (dont la France) a une vertu dont ils ne voulaient pas : “Messieurs les syndicats, nous aussi nous sommes contre, mais c’est l’Europe qui nous y oblige…”, (particulièrement sous Lionel Jospin).
    Si l’euro baisse c’est une très bonne nouvelle pour l’exportation, sauf que la France n’a pas une économie exportatrice comparée à l’Allemagne (les Renault Peugeot se vendent moins bien à l’étranger que les BMW Mercedes), mais bon quelques entreprises françaises devraient en profiter ; par contre, c’est mauvais pour l’investissement. La baisse du prix du pétrole est une bonne nouvelle pour tout le monde.
    Jean Quatremer n’a jamais vraiment été un spécialiste d’économie. Et les banques ont toujours spéculé sur le malheur des autres, mais également sur leur bonheur (spéculation à la baisse, spéculation à la hausse)

  9. La spéculation sur les monnaies a toujours existé, et existera longtemps.
    L’Europe n’a qu’à s’en prendre à elle même, si, malgré 4 têtes (!), elle a laissé les pays membres de l’Eurogroupe n’en faire qu’à leur aise, et si l’Euro est attaqué.
    La politique économique de la France sous Chirac aurait du l’amener à des dévaluations du franc, à cause de ses déficits commerciaux, du déséquilibre des systèmes sociaux, de l’endettement etc…Merci l’Euro.
    Sous Sarkozy, la crise de fin 2008 a eu bon dos, et le déficit est passé (en gros) de 30 milliards d’€ à 140.
    Au milieu de ce chaos, les français essaient de tirer leur épingle du jeu, et ils y arrivent.Un exemple : la voiture moyenne en 2009 vaut 19 153 €, est une diesel de 96 ch, et n’a ni malus, ni bonus.On voit mal en effet, pourquoi les français se précipiteraient sur les voitures à malus produites à Sandouville ou à Rennes !
    Mais ensuite, il ne faut pas déplorer le déséquilibre de la balance commerciale, et s’en prendre aux spéculateurs !

  10. Une chose est sûre, tous les économistes se trompent toujours.
    Je me souviens, quand l’Euro a été créé, on nous expliquait que sa valeur avait été fixé pour avoir une parité 1 Dollar 1 Euro.
    Rapidement l’Euro est monté autour des 1,15 face au Dollar et d’entendre alors tous les économistes sans exception nous expliquer que tant que l’Euro n’était pas au delà de 1,20 cela était tenable pour nos économies européennes. Sous entendu qu’au-dessus d’1,20 cela mettait nos économies en danger.
    Puis, l’Euro à largement dépassé les 1,20 et depuis ce jour, je n’ai plus jamais entendu un économiste se risquer à faire le moindre commentaire sur la parité Dollar Euro…
    Voilà des années que nous tournons à 1,50.
    Nous économies tournent plus ou moins bien, voire mal, mais elles tournent.
    Et voilà qu’on voudrait nous faire croire maintenant que l’Euro baisse que cela va menacer l’Euro?
    Mais même si demain l’Euro était à 0,5, l’Euro continuera d’exister.
    Cela aura des inconvénients et des avantages.
    Les mécanismes internes à l’UE pour régler les questions de déficit de chaque pays vis-à-vis de la zone Euro relèvent d’un autre problème.

  11. “des banques et des fonds spéculatifs américains jouent l’éclatement de la zone euro” : à d’autres époques, ils ont attaqué le dollar, le yen, le rouble… Arrêtons la paranoïa, cela a toujours marché ainsi
    @ PG et Lama, limpide, rien à ajouter. Le problème, c’est d’abord l’incompétence de la classe dirigeante française (ainsi que de la plupart des pays européens avec quelques exceptions) qui a toujours une bonne excuse pour justifier incurie et gabegie

  12. Pour faire payer l’Allemagne on avait toujours besoin des contrats:
    Versailles, Maastricht, Lisbonne…
    Maintenant l’Allemagne paye sur simple demande.
    ça nous fait un grand plaisir!
    Nous, on adore “l’idée européenne”, de plus en plus!!!

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