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Institutions internationales

La bureaucratie pléthorique du FMI

L'économiste Guy Sorman tire un bilan sans concession du passage de Dominique Strauss_Khan au FMI :

F "DSK […] s'est attaché l'affection du personnel en restaurant le FMI comme vaste bureaucratie internationale. Crise ou pas crise, et politicien avant tout, DSK voyait grand. La crise fut une aubaine : DSK essaya de positionner le FMI en gouvernement économique mondial. Bloqué par les Américains, les Chinois et les Allemands, il n'y parvint pas mais, grâce à un lobbying actif, il obtint le renforcement de ses ressources. Sous DSK, le FMI prospéra. Au bénéfice de qui ? De lui-même et de son Directeur général. Mais contribua-t-il à résoudre, voire à limiter, la crise financière mondiale ? DSK aurait voulu prêter tous azimuts aux pays en difficulté : à l'exception de petits pays comme la Hongrie, cela lui fut justement refusé par le G8 et le G20. Les gouvernements se sont opportunément souvenus que les prêts du FMI sont rarement remboursés et qu’ils perpétuent donc les causes foncières de la faillite.

Faute de prêter directement, DSK aura beaucoup encouragé les gouvernements et les banques centrales à secourir les pays les plus mal gérés, la Grèce en particulier. Or, on savait au FMI depuis des années que les comptes grecs étaient truqués : sauver les Etats voyous par des prêts de faveur, ce fut la politique du FMI dans les années 1980, avec laquelle DSK voulait bizarrement renouer. Certes, le FMI posait des conditions à ses prêts mais ces conditions n'étaient jamais respectées (sauf par des gouvernements très sérieux comme la Corée du Sud) et le FMI n'avait aucun moyen de les imposer.

Au total, on comprend comment le management du FMI par DSK servait DSK et sa bureaucratie : on ne voit pas en quoi il conduisait vers un régime financier mondial plus rationnel ? Et DSK, politique oblige, n'osa jamais s'attaquer aux manipulations du Yuan par le gouvernement chinois, bien qu'il s'agisse là d'un facteur essentiel des déséquilibres mondiaux. […]  le FMI est avant tout une bureaucratie en quête désespérée d'une mission."

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16 commentaires

  1. lebourg
    les forces du mal qui règnent sur le monde n’auront pas d’autres solutions pour redorer leur “blason” que de faire disparaitre par suicide dsk, qui apparaitra alors comme une malheureuse victime.

  2. « le FMI est avant tout une bureaucratie en quête désespérée d’une mission. »
    C’est amusant car ça s’applique aussi à tant d’administrations… en France.

  3. Une réflexion en passant. Cet homme, au poste qu’il occuppait, pouvait être interpellé discrètement et renvoyé en France sous un prétexte quelconque… D’autant qu’aucune plainte n’a été déposée par la victime.
    Cet homme est le directeur du FMI. Le chef de la police de New York n’a pris aucune décision sans en avoir référé PREALABLEMENT à une autorité supérieure. Et c’est une autorité politique aux USA qui a pu prendre une telle décision envers une homme public aussi important.
    Conclusion : Ne peut-on voir dans cette décision une humiliation directe faite à la France et donc un premier signal donné pour indiquer que l’Amérique n’autorise plus la France à prendre des décisions.. unilatérales ? … Sans en avoir référer auparavant aux USA et discuter avec eux de la politique mondiale à tenir ?
    N’est-ce pas le premier signe que la France… ne représente plus grand-chose ?

  4. jejomau
    En effet pour vos premiers chapitres.
    Rien n’a pu être décidé par un commissariat de quartier. Ni par le chef des commissariats de quartiers.
    La conclusion que l’on peut en tirer, il me semble, dépasse TRES largement la préocupation que les puissants ont de la France.
    Notre pays est, au mieux, une rustine sur la dixuitième roues de secours.

  5. Le FMI est l’une des soupapes d’un écrasement monétaire ancien que j’ai nommé “effet Veblen” consitant à maintenir les pays du monde non occidental à pratiquement zéro.
    Ceci nécessite une régulation prenant différentes formes dont celle monétaire du FMI donc.
    Le phénomène de soumission monétaire extérieure étant terminé depuis 2004, le FMI ne trouvait plus d’utilité et devait disparaître, mais…
    …survint la crise et l’on vint à imaginer que dans le système européen en construction hasardeuse, les grands pays prometteurs de richesses pour tous qui s’étaient aussi transformés en préteurs imprudents ne seraient pas les payeurs en dernier ressort de leurs folles promesses et que le FMI pourrait dans une nouvelle mission y aider.
    Cet orgnanisme revivifié se chargea donc de lever des fonds dans le monde entier afin de les préter aux débiteurs ou pays cible européens de telle façon que leurs créanciers, les grands pays européens, récupèrent leur mise à fort taux de crédit…. se sauvant eux mêmes par le fait.
    Se mit alors en place un stratagème dans lequel plus l’on charge les pays cible plus les grands pays gagnent (par exemple ils prétent à 7% ce qu’ils ont emprûnté à 3%).
    D’évidence des voix s’élevèrent pour réclamer que les préteurs “participent” à savoir qu’ils réduisent leurs gains (ou ceux des banques qui sont leur bras armés).
    Une autre version apparue qui voulait un traitement “plus humain” de la crise des pays cible ce qui se traduisait par un étalement long du processus des préts qui se poursuivraient ainsi avec les mêmes avantages pour les grands pays.
    La vérité de ce bras de fer sera certainement dans un mix de ces deux versions : le retour d’un certain protectionnisme pour les pays cibles, la mise en place d’un mineuro interne variable (mini euro), la baisse ou l’adossement des taux, des mesures fortes de recouvrement de l’impôt, de nouvelles élections rapides, la privatisation négociée d’un certain nombre d’entreprises et des engagements d’investissement des grands pays.
    Pour sa part le FMI devrait veiller à son démantellement avec à sa tête une personne d’expérience mais en fin de carrière qui pourrait être Monsieur TRICHET désormais disponible.
    Toute en cynisme et en petits et grands secrets, la politique monétaire mondiale.

  6. Signez la pétition pour défendre Nafissatou Diallo, la jeune femme violée par Dominique Strauss-Kahn et que l’establishment socialiste continue à défendre.
    http://24heuresactu.com/blog/2011/05/18/dsk-signez-la-petition-pour-defendre-nafissatou-diallo/

  7. @Majeur @jejomau
    La justice américaine ne fonctionne pas comme la justice française. Evitons le délire et les thèses de conspiration des amis socialistes.
    DSK n’est pas la France, comme le dit justement le gouvernement (Coppé et NKM)
    Un commisseriat dès lors qu’il dispose d’éléments constitués d’un crime, transfert le dossier librement sans en référer à qui que ce soit au juge.
    Ce dernier valide les pièces ou non hors les parties puis à l’audience en leur présence pour recueillir les positions de plaidoierie, c’est un premier jugement par le fait en présence des parties.
    Si l’on plaide coupable, on discute des moyens de représentation. Le criminel peut être libéré sous garanties et préparer sa défense pour le jugement final.
    Si l’on plaide non coupable on constitue un dossier de “clause probable” (en anglais différent d’une traduction française) c’est à dire de crime constitué qui est transmis dans les 5 jours au grand jury (populaire) qui valide le niveau de qualification du crime à appliquer de manière contradictoire et que les parties devront ensuite respecter.
    Durant cette période le criminel peut ou non être libéré provisoirement sous différentes formes et garanties. Le “non coupable” doit démonter toutes les pièces de l’accusation, c’est une position difficile.
    La culpabilité est donc décidée au niveau du commissaire de police avec l’aide des moyens scientifiques éventuellement, des pièces qui lui sont apportées et de ses constatations puis par le premier juge puis par le grand jury et le juge du tribunal qui qualifie précisément le niveau et enfin par le jugement définitif en général dans les 3 mois qui détermine la peine à appliquer et enregistre éventuellement tout fait ou document pouvant disculper (ce qui est rare) ou amoindrir la sentance en cours de route.
    Le travail des défendeurs consiste à obtenir la liberté à tous les niveaux, la caution de représentativité la plus faible possible (ou sur parole), de minimiser à chaque instant les pièces fournies par l’accusation et d’en apporter d’autres afin d’obtenir la peine la moins lourde.
    Il n’y a pas de présomption d’innocence au sens français car l’on ne fait pas durer le plaisir, le crime est validé ou pas à chaque étape et le jugement final est une sorte de complément de l’ensemble du processus.
    DSK est donc traité comme un criminel parce qu’il l’est !
    La femme de ménage autrement parce qu’elle est la victime. A ne pas confondre.
    Le système américain a bien des défauts mais à mon avis le notre encore plus.
    En tous cas ce type de dossier n’aurait pu être sorti en France. Une preuve s’il en est !

  8. Quoi c’est pas pareil RMI et FMI?
    Je trouvais étonnant qu’un gars a qui on cherche bien des poux sur sa pauvre etête, et qui est au rmi, ait pu avoir une chambre à 120% de son rmi 525$ la nuit …
    Alors que l ermi est à 450 €uro par mois.
    FMI en voila qui vivent bien de l assistanat!
    KNOTYS SEUTON

  9. @ Sanpierro
    Oui. Aux USA : ils sont des saints et nous… des clowns. C’est çà ?
    Je ne cherche pas à présenter un DSK envers qui j’aurai quelque complaisance !
    Je pense simplement que les frasques de ce monsieur était connu depuis longtemps là-bas. La police, chez nous comme chez eux, sait faire son travail. D’ailleurs l’allusion du juge envers la défense a surpris tout le monde quand elle a dit qu’il y avait d’autres affaires en plus de celle qui venait de faire tomber notre DSK.
    Vous le voyez : le statut de DSK le “protégeait” donc.. plus ou moins… Ce que je veux dire, c’est qu’il y a eu un moment ou soudainement, l’ordre fut donné de le “lâcher”.
    Il y a donc une raison qui nous “échappe” un peu pour l’instant.
    Je retiens l’idée de Majeur qui pense quant à lui que mon raisonnement ne tient pas dans sa deuxième partie. C’est vrai : j’émets une hypothèse. Laquelle est gratuite. J’ai peut-être tort .. On verra la suite !

  10. @ Jejomau, en parlant d’autres affaires, le juge pensait peut-être à la plainte qui doit être lancée en France contre DSK. Je n’ai pas tout lu de la presse américaine à ce sujet, mais il est possible que les journalistes de là-bas aient aussi rapporté cela.

  11. @Sanpierro
    Nous sommes d’accord, mais je ne discute pas “technique”.
    Je fais mienne la réponse de jejomau.
    La justice est une chose.
    La vérité en est une autre.

  12. lire:
    La “Justice”…
    La vérité…

  13. @Majeur
    Vous avez raison, question de discernement.
    Comme vous, à moins que ce ne soit le contraire, l’écrivain disait déjà :
    “Il y a deux Histoires; l’Histoire officielle, menteuse, puis l’Histoire secrète, où sont les véritables causes des évenements…”
    [Honoré de Balzac]

  14. @ Sanpiero
    Vous êtes dans le vrai : aux USA, c’est la loi qui prime contre quiconque, même si le poids des l’argent, officiel et exposé, joue un rôle dans la justice.
    Mais en France également : avoir un ”grand avocat” parisien aide plus pour ce qui est des médias et des réseaux d’influence que de se faire défendre par un cabinet local, aussi méritant soit-il.
    Là où le complot a pu exister, c’est au travers des propos de Bernard DEBRE qu’on peut l’entrevoir.
    Il a dit séjourner souvent dans ce Sofitel lors de congrès médicaux et avoir su depuis 2 ans par des membres du personnel français en contact avec l’ensemble des autres employés, que DSK était un client connu pour être très entreprenant pour les jeunes femmes, joignant facilement les gestes les plus déplacés aux propositions les plus osées. Cela se savait donc.
    Et le délai mis par la direction de l’hôtel à avertir la police – 1 heure- a pu être utilisé pour obtenir un feu vert soit de la direction internationale d’Accor, qui est en France, et très proche de N. SARKOZY, soit d’autres considérants.
    Mais c’est logique : une personnalité comme DSK est forcément observée dans toutes les facettes de son comportement, y compris les plus délinquantes ou criminelles.

  15. “Comme vous, à moins que ce ne soit le contraire, l’écrivain disait déjà :”
    Je l’ai bien connu. Nous en parlions autour d’une soupière de café.

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