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Pro-vie

Jérôme Lejeune, le Thomas More de la médecine

Jérôme Lejeune, le Thomas More de la médecine

Aude Dugast a été interrogée dans Présent à propos de sa biographie sur Jérôme Lejeune. Extrait :

On voit dans la biographie qu’il nourrit une grande admiration pour saint Thomas More. Est-ce justement pour la liberté intérieure manifestée par ce grand saint ?

Les similitudes entre saint Thomas More et Jérôme Lejeune sont nombreuses. Tous les deux considèrent que le respect de la conscience humaine est primordial. C’est le signe de l’importance qu’ils accordent à la liberté de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et responsable de ses actes. C’est la manifestation de leur propre liberté intérieure. De ce fait Jérôme Lejeune dit « non possumus » quand sa conscience le lui commande, dans une forme élevée de liberté : ni l’Etat, ni ses pairs, ni aucun pouvoir humain ne peuvent l’entraîner sur une pente que sa conscience réprouve. Mais Jérôme Lejeune ne confond pas conscience éclairée et opinion subjective. Au contraire. Parce qu’il a une solide formation religieuse et morale et une docilité totale au magistère dont il accueille les règles avec amour et avec l’obéissance la plus totale. Sa conscience s’exerce donc dans le champ de l’agir au regard de la morale chrétienne, et non dans une tentative de redéfinition de la morale comme il arrive parfois.

Le professeur Lejeune s’est retrouvé à un moment charnière de notre histoire : celle d’un monde qui se dirige consciemment vers l’eugénisme et n’utilise plus la médecine exclusivement pour soigner et sauver mais aussi parfois pour tuer. Quels moyens le Professeur a-t-il utilisé pour combattre cette idéologie ?

Il invite les médecins à suivre leur conscience qui leur dicte de respecter le serment d’Hippocrate, rédigé 400 ans avant Jésus-Christ. Or que dit ce serment, qui oblige tous les médecins qui ont juré de le suivre ? « D’abord ne pas nuire », « puis soigner ». Et le serment précise : « Je ne donnerai pas de poison même si l’on m’en priait, ni ne suggérerai pareil usage (…) et je ne donnerai pas de produit abortif à une femme. » Tous les médecins ont prêté ce serment – serment qui a été modifié après la loi Veil… Ils sont donc tenus par cet engagement. Jérôme Lejeune voit donc dans l’avortement un reniement de l’acte médical. Et quand les journalistes lui disent « mais vous êtes contre l’avortement parce que vous êtes catholique », il répond : « si l’Eglise catholique était pour l’avortement je ne serais plus catholique ». Bien sûr la foi catholique donne une raison supplémentaire de respecter son « frère humain », puisqu’il est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, mais point besoin d’être catholique pour respecter la « fraternité biologique ». Jérôme Lejeune s’adresse à la raison, avec des arguments de raison. Et il invite à dire la vérité, toute la vérité, sans relâche et sans peur : « L’immense tâche, toujours à recommencer, est de reconstruire les intelligences car une raison faussée rend l’homme insensible aux appels du cœur. » Sa méthode est d’une simplicité biblique : annoncer la vérité, toujours et partout. « Nous n’avons qu’un adversaire : l’ignorance. » Il en appelle au bon sens et au cœur de chaque homme, de chaque femme. « La compassion vis-à-vis des parents est un sentiment que tout médecin doit avoir. L’homme qui pourrait annoncer à des parents que leur enfant est gravement atteint et qui ne sentirait pas son cœur chavirer à la pensée de la douleur qui va les submerger, cet homme ne serait pas digne de notre métier. Mais on ne protège pas d’un malheur en commettant un crime ; on ne soulage pas la peine d’un être humain en tuant un autre être humain. » Il utilise des propos simples et vrais. « Le petit de l’homme est un homme petit. » Ou encore : « Le racisme chromosomique est horrible comme toutes les formes de racisme. »C’est ainsi, que peu à peu il est évincé des congrès scientifiques où il témoigne en faveur de ses patients, mais dans un mouvement inversement symétrique, il est toujours plus invité dans le monde entier à témoigner devant les tribunaux et les parlements. De l’Australie aux Etats-Unis, en passant par le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Amérique latine et bien des pays européens. Ce qui explique qu’aujourd’hui, je reçoive des courriers et des demandes de reliques du monde entier. C’est un pan de sa vie peu connu en France.

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