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Culture de mort : Avortement / France : Politique en France

Jean-Baptiste de Scorraille (LR) opposé à l’instauration d’un délit d’entrave numérique à l’IVG

De_Scorraille_Jean_Baptiste_2Le 20 octobre dernier, le Salon beige s'était fait l'écho du refus de deux élus LR, lors du conseil départemental de la Haute-Garonne, de voter un vœu en rapport avec le droit à l'IVG et à l'instauration d'un délit d'entrave numérique à l'IVG. Parmi ces deux élus, Jean-Baptiste Scorraille, membre de Sens Commun, avait fait l'objet d'attaques de la part de la gauche locale, toujours très tolérante dans le cadre d'un débat public.

"L’extension du délit d’entrave au numérique est une avancée pour les femmes et toutes tentatives pour la rejeter constitue pour nous un retour en arrière très inquiétant. En prenant cette position, vous participez à la dégradation des services dédiés à l’IVG" [Marina Lergenmuller, représentante syndicale Sud]

"Vouloir restreindre le droit à l’avortement, c’est remettre en cause le droit universel des femmes à disposer librement de leur corps. La majorité départementale déplore l'abstention de deux élus de l'opposition concernant notre soutien à ce droit" [Sébastien Vincini, président du groupe socialiste]

La Dépêche.fr a interrogé Jean-Baptiste de Scorraille sur le sens de son vote :

Avez-vous voté contre un vœu relatif au droit à l'IVG ?

J'ai voté contre le «vœu» du groupe socialiste formulant «le souhait que les députés instaurent un délit d'entrave numérique» à l'IVG, et je me suis abstenu sur celui tendant à «réaffirmer le soutien» au droit à l'IVG. Voter un «vœu» pour émettre un «souhait», cela ne sert à rien, c'est de la pure communication. Cela ne correspond pas à ma conception de l'action politique. Nos électeurs ne nous élisent pas pour former des «vœux», a fortiori concernant un droit qui n'a jamais été aussi protégé et aussi peu menacé qu'aujourd'hui. J'ajoute que derrière ce droit, il y a souvent des situations complexes, des décisions difficiles, des drames personnels, qui sont trop délicats pour être utilisés à des fins de communication par une majorité en mal de projets.

Logo-sens-communVous estimez que ce genre de vœux dépasse les compétences du Département ?

En effet, et c'est ce qui renforce le sentiment d'une opération de communication : l'IVG ou la création d'un nouveau délit sont des sujets qui relèvent de la loi, nullement d'un conseil départemental. En revanche, je serai toujours disponible pour une politique départementale favorisant les droits des femmes sous toutes leurs formes, je pense notamment à l'accompagnement des femmes enceintes en difficultés.

En quoi le délit d'entrave constituerait un motif d'inquiétude ?

Ce projet permettrait de sanctionner pénalement les sites qui donnent une information différente de l'information gouvernementale. Qu'un gouvernement paraisse vouloir imposer une information unique et officielle, cela devrait préoccuper tous les défenseurs de la liberté d'expression. Aujourd'hui c'est sur l'IVG et demain ? Je trouve également qu'il y a derrière cette idée une formidable infantilisation des femmes, jugées incapables de distinguer une information objective d'un discours militant.

En octobre dernier, les responsables de Sens Commun s'étaient émus que le Salon beige ne précise pas l'appartenance de Jean-Baptiste de Scorraille à Sens Commun et Christophe Billan, son président, nous avaient même accusé de procéder à une communication totalitaire et de faire preuve d'anathèmes à leur encontre… Il faut dire qu'à aucun moment la Dépêche.fr ne mentionnait et ne mentionne toujours pas cette appartenance, que nous ne pouvions donc pas connaître

Sans-titreNous précisons donc à nouveau l'appartenance de Jean-Baptiste de Scorraille à Sens Commun et le courage de son vote, tout en regrettant, sur ce sujet précis, que sens Commun soutienne François Fillon, qui a voté le 26 novembre 2014 pour la résolution parlementaire réaffirmant le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe, conviction confirmée dans son dernier livre :

"Je crois au caractère sacré de la vie que m’a enseigné le catholicisme, mais je considère l’interruption volontaire de grossesse comme un droit fondamental" [Faire de François Fillon, page 169, Albin Michel]  

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4 commentaires

  1. Concernant le prétendu “droit à l’avortement” il ne fallait pas s’abstenir , mais voter contre. C’est un mollasson, comme la quasi-totalité des hommes politiques.
    Notre société veut nous faire croire que le meurtre d’un enfant dans le ventre de sa mère est un droit de la mère??

  2. Citation : “Je crois au caractère sacré de la vie que m’a enseigné le catholicisme, mais je considère la peine de mort comme un droit fondamental” [Machin Truc-Bazar]

  3. @ Meltoisan :
    rendez-vous compte, ce pauvre homme, ce qu’il est obligé de “dire” s’il veut avoir le maximum de voix ? C’est dur, vous savez, de survivre en politique dans une démocratie molle…
    Et pour revenir à ce principe de “droit à l’avortement” que d’aucuns croit inscrit dans le marbre, je crois pour ma part qu’il est difficile de le supprimer comme ça d’un trait, j’estime qu’il peut y avoir 2 ou 3 cas où une femme pourrait y avoir recours :
    – l’enfant est trop gravement handicapé (j’ai bien écrit “trop gravement”)
    – le déroulement de la grossesse devient un risque grave pour la mère (là aussi, j’écris “risque grave”)
    – suite à un viol.
    Ces 3 cas devraient s’appeler non pas “droit à”, mais porter légalement le nom d’ “autorisation exceptionnelle”, compte tenu de la gravité de l’acte : supprimer une vie.
    Je suis partisan d’un retour à la loi Veil de 1975, (pour rappel : cette loi portait sur la dépénalisation de l’avortement) avec un encadrement strict, ou même plus sévère, sur les possibilités de recourir à un avortement ; et pour moi bien entendu plus question de remboursement par la sécu, par exemple !
    En parallèle, il serait grand temps de créer un fonds d’entr’aide sociale pour permettre aux jeunes femmes dans le besoin de pouvoir garder leur enfant (logement, soins, habillement etc…)
    C’est pas les gauchistes nihilistes du Planning familial qui ont besoin de l’argent des contribuables, mais bien les mères en difficulté !

  4. “Je crois au caractère sacré de la vie que m’a enseigné le catholicisme, mais je considère l’interruption volontaire de grossesse comme un droit fondamental”.
    Comment un catholique peut dire une chose pareille ?
    Si le catholicisme lui a enseigné le caractère sacré de la Vie pourquoi considère t-il le crime des petits comme droit fondamental et au dessus des lois divines ?
    Quelle suffisance de se présenter en bafouant les lois de Dieu !
    Un tel homme ne peut gouverner le peuple de France.

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