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Europe : politique / Pays : International / Religions : L'Islam

Ils ont des yeux pour voir, et ils ne voient pas

IndexBéatrice Delvaux est une journaliste belge. Dans le journal belge Le Soir, elle écrit une lettre à ses enfants, où elle leur demande pardon de leur avoir menti, de s'être menti à elle-même, depuis tant d'années. Elle frôle la vérité. Elle y parviendra peut-être un jour, encore un petit effort (via) :

"Cela fait 20 ans que je te mens. Je n’ai qu’une excuse : cela fait 20 ans que je crois mon mensonge. Je t’ai vendu ce monde comme celui des possibles, du grand voyage, de ces espaces que tu allais, toi, pouvoir arpenter, de ces peuples que tu allais, toi, rencontrer.[…]

Moi qui étais certaine que nous t’avions épargné la guerre, en la rangeant dans les livres d’histoire ou dans les anecdotes que ta grand-mère ou ton grand-père te racontait depuis leur village natal. Nous étions tellement certains de les avoir enterrés, les démons qui avaient fait les camps de concentration, les génocides, le napalm, le goulag. Goulag ? Tu as même cru que je parlais d’un plat hongrois. On en a tant ri, tu te souviens ?

Pourquoi aurions-nous eu peur? Nos parents l’avaient faite, eux, la guerre, mais ils avaient aussi, dans la foulée, fait la paix. Elle avait même pris la forme de cette Europe qui devait être le garde-fou en béton de nos folies, de nos dérives. Ce monde que nous t’avons promis, nous y croyions vraiment, pour la bonne raison que nous l’avions vu advenir. Nous avons vu tomber les murs, les idéologies, les barrières et pas que commerciales. Moi, ta mère, j’ai profité de l’égalité croissante avec les hommes, de ces droits conquis et transcrits en lois. Moi, ton père, je n’ai pas dû faire mon service militaire dont j’ai vécu les derniers spasmes. Car l’heure n’était plus aux armées, mais aux consciences. L’heure n’était plus à envahir le voisin pour le soumettre, mais à y séjourner, à y séduire, à apprendre la langue de l’autre, en tente, en caravane ou en camping-car d’abord, sac à dos façon Routard ensuite et puis sous le couvert de cet Erasmus que tu devrais – devais ? – enfourcher dans quelques mois.

Nous avions vaincu les haines – « plus jamais ça », c’était plus qu’un slogan, c’était devenu une charte, une convention, des lois, le droit.

Nous avions vaincu les diktats de l’Eglise et de la religion – l’avortement, l’euthanasie avaient gagné petit à petit droit de cité.

Nous avions vaincu les tabous et les morales étroites – tu peux être homosexuel(le), te marier, te pacser, adopter.

Nous avions vaincu les préjugés et les racismes[…]

Alors, non ! Je ne voulais pas que tu penses qu’on pouvait mourir dans ta ville et que ton innocence s’arrête à cette date – 22 mars 2016–, à ces ceintures de la mort, à ces détonateurs tenus dans la main de garçons perdus qui, et c’est là tout le tragique, ont ton âge.[…]

Nous allons essayer de fixer ce b…, mais cela nous paraît de plus en plus clair : tu ne pourras y échapper, tu vas devoir te battre. Au moment où j’écris ces lignes, je croise simplement les doigts pour que ce ne soit pas au sens premier du terme. Comme avant

La guerre? Je me refuse à prononcer le mot, je me refuse à dire que c’est notre état aujourd’hui. Je me refuse à tomber dans la haine, je me refuse à désigner les boucs émissaires que les prêcheurs de haine, dans les deux camps, nous proposent et imposent.

C’est tout ce que j’ai à t’offrir aujourd’hui : être à tes côtés et te protéger du bouclier des valeurs auxquelles je crois et que nous devrons tous protéger.

Nous devrons être forts, mon fils. Nous devrons être résistants, ma fille.[…]"

Il y a un très léger progrès, mais si ma mère m'avait écrit ces mots, je lui aurais quand même pris un rendez-vous d'ophtalmo.

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14 commentaires

  1. Oui, apparemment la leçon cruelle n’a pas suffit à lui déciller totalement les yeux, il y a encore beaucoup de chemin à faire, on est pas rendu !

  2. Intéressant. Comme vous dites, peut-être qu’un jour elle fera le lien entre la chute et l’abandon de toutes les règles (qu’elle appelle “diktats”) et l’état de guerre actuel.
    Ce que je n’apprécie pas c’est le “je me refuse à…” : il n’y a donc plus de nation, de communauté? Juste un ensemble de “je” qui peuvent claironner “je me refuse à” (ceci ou cela) sans prendre en compte l’intérêt général?

  3. C’est très bisounours, encore…
    Il n’y a aucune valeur de fond. Tout est centré sur le “moi” et “mon bien-être” et “mon pouvoir”.
    Pas étonnant qu’elle ne puisse se remettre de ce qui arrive, et alors, ce qui va arriver, mieux vaut ne même pas lui en parler !

  4. Eh oui ! elle refuse de prononcer le mot “guerre” … contrairement à ce que pense cette dame, il suffit d’un seul protagoniste pour que la guerre existe bel et bien !
    Ces gens n’ont pas compris que l’ennemi, lui, n’attend rien de nous !
    “je me refuse à tomber dans la haine…” mais ma petite dame, la légitime défense ne demande pas de haine, c’est même un vieux principe chrétien ! se battre sans haine, tout un programme que, aveuglée par la pensée unique, vous ne pouvez certainement pas comprendre. Mais lorsque vous vous réveillerez, croyez-moi, là, vous en aurez de la haine!

  5. Elle ne veut pas désigner” les bouc – émissaires que les prêcheurs de haine, dans les deux camps ”
    Elle n ‘ a pas changé d ‘ un iota.
    Elle tente seulement de sauver un peu la face.

  6. Nous devons être forts ,nous devons être résistants ……..et cette journaliste n’ose et refuse à parler de guerre !!!!
    Complètement ” à coté d’ses pompes ”
    Elle croit peut-être que c’est allumant des bougies et en entonnant chantant les Beattles “imagine ” que les peuples européens vont retrouver le calme ,la sérénité et la continuité de nos mœurs et
    de nos coutumes.
    Dommage ,l’article avait bien commençé puisque cette journaliste DEMANDAIT PARDON A SES ENFANTS DE LEUR AVOIR MENTI DEPUIS 20 ANS.
    Encore une qui n’a encore rien compris au film !!!
    https://www.youtube.com/watch?v=Sqy5oep9ZGk

  7. La haine des autres est destructrice et un catholique ne peut que haïr le mensonge tout en aimant ses ennemis…Mais est-il encore légalement permis d’être islamosceptique?

  8. Entre
    “Nous avions vaincu les diktats de l’Eglise et de la religion – l’avortement, l’euthanasie avaient gagné petit à petit droit de cité.”
    et
    “Nous avions vaincu les tabous et les morales étroites – tu peux être homosexuel(le), te marier, te pacser, adopter.”
    elle pourrait ajouter
    “nous avions aboli la peine de mort, sauf pour les plus faibles, à commencer par certains enfants à naître, qu’au non du confort des adultes on n’hésite pas à tuer”.
    Encore bien des écailles sur les yeux.

  9. Mais ce sont justement l’avortement, l’euthanasie, et la libéralisation de mœurs qui font que l’Islam se sent supérieur à nous.
    Pour eux : l’Occident EST chrétien, nous savons que ce n’est plus vrai, mais pour eux, ce que nous sommes : (avorteurs, trouillards, dégénérés, jouisseurs, individualistes, déracinés, etc…) c’est justement CA être chrétien puisque le triste spectacle de l’Europe d’aujourd’hui est le résultat de siècles de chrétienté. Ils ne veulent pas nous ressembler mais en cela : ont-ils vraiment tort ?

  10. En somme elle demande pardon pour des choses qu’elle continue de glorifier par ailleurs….son texte est plein de contradictions… Comment disait Bossuet déjà? “Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes”

  11. Cette pauvre journaliste semble chercher à faire dans le mélodrame —bien médiocre, qui plus est—.
    Mais elle, et ceux qui “gobent” ou/et propagent les mêmes idéologies qu’elle, comment peuvent-ils ne pas se rendre compte qu’ils sont pires que les auteurs d’attentats, djihadistes ou pas ? En effet chaque avortement c’est l’assassinat, le massacre, d’un être humain innocent. Même la science prouve qu’il y a être humain dès la fécondation ; quant à l’innocence d’un tel être humain c’est évidemment un fait.
    Commettre un avortement est donc le pire des crimes, et vanter l’avortement c’est faire pire que la propagande de Daesh et de ceux qui lui ressemblent à propos des attentats.
    Ceci ne justifie évidemment en rien les attentats et les terroristes, qui sont des actes et des auteurs horribles et injustifiables. Mais les acteurs des avortements devraient ouvrir les yeux sur la réalité de leurs actes et de leurs propagandes.
    Cette journaliste fait bien de parler de “démons”, parce que c’est bien de cela dont il s’agit, mais en premier lieu pour elle aussi.

  12. J’ai écouté cette dame dans l’émission C dans l’air, vendredi et hier soir, c’est vraiment une bisounours du “vivre ensemble”; mais je connais beaucoup de chrétiens de gauche qui “réfléchissent” exactement comme elle sur l’immigration et les attentats: droitsdel’hommisme et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…J’hésite entre la stupidité et l’idéologie.

  13. Cette demi demande de pardon est tellement courte qu’elle ne peut conduire à aucune absolution. On ne renonce pas “à moitié” au mensonge!
    Depuis les ténébreuses “lumières”, l’on a renoncé à attendre, à s’efforcer d’atteindre, le Royaume de Dieu.
    On s’est imaginé que par la (pseudo) fraternité apatride du consommer et “baiser” ensemble, que par la technologie transhumaniste, et en couronnant le tout par la “sainte” tolérance à toutes les turpitudes, alors, inéluctablement le “royaume” de l’homme “libéré” serait de ce monde…
    Bien évidemment une telle utopie mortifère ne pouvait qu’aboutir à l’enfer du “meilleur des mondes”.
    Singer le Royaume de Dieu et la Communion des Saints est un blasphème suicidaire.

  14. Que cela est immature.
    Refuser d’identifier ses ennemis, croire qu’il peut ne pas y avoir d’ennemis, détruire son propre peuple par l’avortement, le métissage et l’immigration… et considérer que cela s’appelle des valeurs ?
    On est dans l’irréel absolu.
    Ce qui est grave c’est que ce type de personne puisse prendre la parole en publique et en faire son métier…

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