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Culture de mort : Euthanasie

Il tue sa femme à coups de balais et n’écope que de sursis

De Jeanne Smits dans Présent :

"Un homme de 79 ans, jugé par la cour d’assises du Val-de-Marne pour « violences ayant entraîné la mort » de son épouse, a été condamné à cinq ans de prison avec sursis. Paulette Armandou était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Gabriel Armandou s’occupait d’elle jour et nuit. Elle partageait sa vie depuis 48 ans, et Gabriel, au nom de leur « pacte » mutuel, avait toujours refusé de la confier à une maison spécialisée – une « prison » comme le dit leur fils, Jean-Philippe, lors d’une audience.

La clémence du verdict semble réduire à bien peu de chose la valeur de cette vie difficile, de cette vie diminuée qu’était celle de la malade. Pour les coups portés – de violents coups de balai sur la tête, le cou, le thorax et l’abdomen de la victime, découverte quasi nue sur le sol du salon de sa maison, le 13 septembre 2008 – Gabriel Armandou encourait 20 ans de réclusion criminelle. L’avocat général, Aline Emptaz, avait requis six ans d’emprisonnement, pour tenir compte des circonstances très difficiles où se trouvait l’accusé, au bout de huit ans de maladie de cette femme qu’il aimait, mais dont l’état s’était terriblement dégradé. […]

Il n’y aura pas de prison pour le coupable, et cela manque sans doute à la justice. Mais on ne nous a pas joué le grand air de l’euthanasie, d’une vie qui ne vaudrait pas d’être vécue. Le coupable, dans la détresse de son remords, est d’ailleurs affreusement puni. […] On a entendu, à l’occasion de ce procès, une psychologue de l’association France-Alzheimer, Judith Mollard, rendre compte de l’épuisement de ces proches qui n’appellent pas au secours et qui sont très exposés à la dépression, qui oublient de se soigner eux-mêmes, qui petit à petit perdent la capacité à prendre les décisions qui s’imposent, ne serait-ce que de souffler un peu.

[…] On dit avec justesse que la question de l’avortement, souvent liée au désarroi, aux difficultés matérielles ou à la peur des femmes, ne sera résolue qu’en leur apportant l’aide et le soutien dont elles ont besoin. A l’autre bout de la chaîne, la détresse est très réelle, plus fréquente sans doute et plus dure à supporter en ce qu’elle n’est plus compensée par une promesse de vie, mais annonce la souffrance et la mort. Le dévouement des quelque trois ou quatre millions d’« aidants familiaux » apportant soutien et aides concrètes aux personnes souffrant de maladies dégénératives, jusqu’à les prendre en charge complètement, est à l’opposé de cette culture de mort qui se repaît de 220 000 avortements par an. On devrait réfléchir aussi à l’aide à apporter aux « aidants ». Sous peine de voir insidieusement s’installer, et pas de leur fait, comme c’est déjà le cas dans les pays ayant légalisé l’euthanasie comme les Pays-Bas, l’idée d’une réponse radicale : la mise à mort légale dès le début de la démence."

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18 commentaires

  1. Que celui qui n’a pas connu l’atrocité de cette situation lui jette la première pierre…!Prions pour ceux qui se trouvent dans ces situations sans issue et soutenons les services et associations qui viennent au secours de ces patients et de laur famille.

  2. Cette affaire colle parfaitement avec la philosophie des Lumières, basée sur un homme auto-construit, refusant l’intégration de la Nature et de Dieu dans sa dimension personnelle propre (refus de l’aide tierce).
    La fin morbide est celle de notre monde.
    Pistes là http://www.itinerarium.fr/contre-une-societe-des-projets-pour-un-monde-du-don/ et là http://luc1249.wordpress.com/2012/05/14/la-grace-et-le-peche-ou-lorgueil-et-la-dictature/

  3. A l’instar du handicap mental, les fonds manquent pour s’occuper correctement des dégénérescences cérébrales liées à l’âge
    Ce genre de “fait divers” n’est pas isolé. Hélas.

  4. @ senex :
    Pour avoir vu ma mère atteinte de la maladie d’Alzheimer je peux comprendre que la personne qui vit au quotidien avec ce type de patient puisse devenir fou ! C’est un vrai calvaire.
    Bravo senex, vous avez dit l’essentiel.

  5. NB: la mère de vincent Humbert faisait aussi partie de ces aidant familiaux, et avait demandé l’euthanasie pour son fils parce qu’elle n’avait pas eu l’aide nécéssaire…
    Cela mérite d’être signalé.

  6. Cela met en lumière les carences des services dits “sociaux” de l’Etat. Il devrait y avoir des facilités d’accès aux aides pour les familles, dès que le médecin en détecte le besoin. Pour une fois, cela serait l’occasion d’utiliser utilement nos impôts. De la même manière ces services n’ont pas su protéger la petite fille, Marion, tuée par ses parents jugés en ce moment.
    N’y a-t’il pas un ministre chargé de l’organisation de ces structures ? Que fait-il ?

  7. @VD
    “N’y a-t’il pas un ministre chargé de l’organisation de ces structures ? Que fait-il ?”
    Il gère la pénurie – l’UMP¨a laissé le pays exsangue en accumulant des dettes que nous ne pouvons plus payer. Cette argent nous manque pour l’aide sociale. D’autant plus que les plus riche ne veulent pas payer et partent à l’étranger chez le cynique M Cameron !

  8. On ne peut condamner cet homme. Son seul tort est de n’avoir pas demandé de l’aide mais, comme l’a expliqué un journaliste, à son âge, dans son milieu, l’aide “sociale” n’existait pas.
    Je pense qu’il a vraiment eu un moment de folie.
    La question de l’entourage se pose aussi. Personne n’était au courant, personne n’a rendu visite à ce couple, aucun médecin ?

  9. Quelles étranges réactions… complètement païennes. Le mari, meurtrier d’une épouse gravement malade aurait des excuses alors qu’il l’a tuée à coups de balai ? Il faut s’imaginer ce que c’est que de mourir à coups de balais. Je ne jetterai pas la pierre au temporel, mais je fustige sévèrement ce verdict issu de l’Injustice elle-même.

  10. Une heure d’aide ménagère amdr coûte 20 euros.Le conseil général peut donner une allocation , mais celle çi doit être remboursée par les héritiers qui doivent vendre les biens.On comprend pourquoi les personnes agées ne demandent pas cette aide.

  11. Senex
    Autrefois le problème était toujours résolu, quand la France avait encore sa grande dimension Chrétienne, il y avait des Religieuses Hospitalières, dévouées sans cesse à leurs malades, sans salaire, sans se plaindre.
    La France d’aujourd’hui n’est qu’une Singerie de la Vraie France Catholique, on en voit les résultats.

  12. Nicolas,
    Il n’est pas simple de trouver la bonne structure pour les enfants handicapés mentaux, et pour les adultes c’est bien pire… Cela m’a été confirmé par quelqu’un de l’institut Lejeune.

  13. Les héritiers évalueraient leurs parents âgés et malades au prix du Conseil Général ?” Quelle horreur. L’iniquité règne en ce monde, mais si les chrétiens n’aiment pas en Justice et en Vérité, en donnant de leur temps, de leur argent, de leur sang, Jésus ne les reconnaitra pas.

  14. “l’UMP a laissé le pays exsangue en accumulant des dettes que nous ne pouvons plus payer. Cette argent nous manque pour l’aide sociale. D’autant plus que les plus riche ne veulent pas payer et partent à l’étranger chez le cynique M Cameron !” (commentaire de Nicolas)
    La France d’Aujourd’hui n’est pas seulement l’héritière que 10 années d’UMP, mais bien plutôt des 14 années des deux septennant de Monsieur François Mitterrand, qui ont vu l’explosion ET du chômage ET de la dette.
    Pourtant c’était une période où la croissance donnait de grandes marges de manœuvre: cela a été utilisé par les gouvernements du moment pour anesthésier des générations à qui on a fait croire qu’on peut avoir tout, tout de suite et sans aucun effort: le lavage de cerveau a été efficace, il en reste de lourdes séquelles (bien plus importantes que dans certains pays voisins).

  15. Manon@ Votre “justice chrétienne” aurait été satisfaite de voir ce pauvre vieillard en prison… ou même décapité ??? Puissiez vous ne jamais connaître cette détresse…! paiennement votre.

  16. senex, non, je ne souhaitais pas la décapitation, ni la prison à ce vieillard : mais son épouse âgée ne souhaitait pas la maladie d’Alzheimer, ni de mourir à coups de balai et ce sont les amnisties du forum qui me choquent. Or, c’est une réaction du monde d’aujourd’hui devant le péché et le mal, et vous avez réagi comme le monde, et non dans l’Amour de Jésus devant ce meurtre qui reste un meurtre. Pour la tuer, tout vieillard qu’ll était, il a su avoir la force de l’achever à coups de balai, mais pour assumer – un peu – ce geste, tout le monde crie qu’il est vieux. L’absence de sanction est une chose, mais les approbations en sont une autre. Quand je dis “païen”, je ne juge pas du tout et je ne condamne pas non plus les gens, mais un état d’esprit. Je dis : “attention, il y avait le bouillon de 11 h dans les campagnes, le cocotier chez les tahitiens et la forêt chez les indiens d’Amérique du nord pour les vieux devenus… encombrants.

  17. Senex, j’ai répondu mais ma réponse n’a pas été publiée. Je réponds donc une deuxième fois. Le “pauvre vieillard” n’est pas un pauvre vieillard mais un mari qui a tué sa femme gravement malade et âgée à coups de balai. Trouvez-vous que ce crime soit chrétien ou simplement humain ? Je suis choquée par les amnisties morales du forum qui approuvent l’absence complète de sanction mais je n’ai jamais souhaité la décapitation pour personne, mise à mort ignoble conçue par les “sectionnaires de la Révolution de 1789. Ni aucune torture mise au point par les hommes. Mais vous oubliez que ce “pauvre vieillard” a condamné à mort sa propre épouse. Je ne juge personne et je ne condamne personne.

  18. “Que celui qui n’a pas connu l’atrocité de cette situation lui jette la première pierre…!Prions pour ceux qui se trouvent dans ces situations sans issue et soutenons les services et associations qui viennent au secours de ces patients et de leur famille.” Tout à fait d’accord. Que cet homme ait beaucoup souffert est vrai, ce qui ne justifie pas de céder à la tentation ambiante de la compassion qui conduit finalement à légitimer un crime. Tuer quelqu’un est un crime, le reste quelles qu’en soient les conditions et justifie d’être condamné en tant que … crime! Cela n’empêche pas d’agir en faveur de la promotion de services d’accompagnement et de la famille, qui reste le fondement de la solidarité auprès des plus faibles. Toutefois, la logique de certains ici, qu’a tenté de dénoncer Manon est largement condamnable: le système a des défaillances, l’homme est fou, les responsables sont donc les plus faibles (la femme qui n’a plus toutes ses facultés et qui a rendu l’homme fou) et la société donc il est normal de tuer sa femme si le poids de celle-ci est lourd à porter et si la société ne nous aide pas. N’y a-t-il pas un problème ? On retrouve ici-même les situations présentées avec beaucoup de compassion et d’émotion sur les affaires d’euthanasie.

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