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Culture de mort : Avortement

Il n’y a pas une seule transgression nouvelle qui, pour circonvenir les hésitants, n’invoque l’avortement

Il n’y a pas une seule transgression nouvelle qui, pour circonvenir les hésitants, n’invoque l’avortement

Alors que le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) vient de livrer une opinion sur l’avortement, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, réagit pour Gènéthique.

A la demande du gouvernement, le CCNE vient de se prononcer concernant l’extension du délai légal pour avorter, estimant qu’il n’a pas d’objection éthique à allonger ce délai. Comment réagissez-vous à cette annonce ?

Aucun problème éthique pour le comité d’éthique étatique. Cette opinion favorable à l’allongement de l’avortement à 14 semaines ne décevra que ceux qui pensent encore que le CCNE est chargé d’exprimer un point de vue moral sur des questions de sociétés. Il n’y a pas lieu d’en être surpris, ni même affligé. Le comité d’éthique, créé pour soumettre la morale naturelle aux exigences de la modernité, est rigoureusement fidèle à sa mission. Le CCNE a généralement soutenu toutes les transgressions auxquelles il doit accoutumer l’opinion publique. En l’espèce, les gynécologues-obstétriciens sont majoritairement opposés à l’allongement du délai d’accès à l’avortement. Qu’à cela ne tienne, le comité d’éthique prend le prétexte des quelques femmes qui avorteraient hors délai à l’étranger pour ouvrir la possibilité légale à toutes les autres d’avorter encore plus tard, au nom de l’égalité d’accès, fût-ce au pire. Le CCNE est un outil politique, pas une autorité morale.

Cet avis s’inscrit dans un ensemble législatif : multiplication des propositions de loi sur l’avortement, cavalier budgétaire dans le PLFSS, amendement dans la proposition de loi qui vise à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification. Pourquoi tant de précipitation dans une période où la France traverse une crise sanitaire ?

Les gens ne comprennent pas que la légalisation de l’avortement est moins une question de morale personnelle qu’une arme politique absolue. Un Etat qui préfère qu’une mère supprime son enfant avec la complicité de la médecine, parce qu’il a peur de passer pour l’adversaire des femmes en soutenant la maternité, est prêt à tout trahir. L’avortement produit un effet cliquet, crante les progrès sociétaux et condamne à la marche en avant les yeux fermés. Il n’y a pas une seule transgression nouvelle qui, pour circonvenir les hésitants, n’invoque l’avortement. Puisque nous avons été capables de légaliser l’avortement, nous pouvons bien accepter la PMA pour toutes, le remplacement des animaux de laboratoire par des embryons humains, l’eugénisme et les chimères, bref toutes les folies de la marchandisation du vivant qui font la fortune des transhumanistes et de leurs bretteurs d’estrade. L’avortement est un dogme qui ouvre toutes les portes. Ne pas y adhérer, c’est renoncer aux mandats électifs, aux médias, aux hautes responsabilités dans beaucoup de professions. L’avortement est un critère de sélection pour appartenir au camp du bien, un brevet de soumission au progressisme et un instrument d’asservissement des consciences depuis près d’un demi-siècle.

Le nombre d’avortements est en progression croissante depuis 3 ans. Comment l’expliquez-vous ? Quelles mesures seraient à prendre pour endiguer cette recrudescence ?

Personne ne risque plus sa vie, sa réputation, sa carrière et ses émoluments à réfuter ce nouvel ordre immoral parce que s’y opposer peut conduire en prison. Si toutefois l’on voulait diminuer le recours à l’avortement, il faudrait d’abord arrêter de souhaiter un retour à « l’esprit de la loi Veil ». La loi Veil n’est pas la solution, mais le problème. Elle est, par construction, une loi évolutive et féconde qui contient le scénario de tout ce qu’elle ne cesse d’engendrer. La malice de l’avortement ne réside pas dans l’excès d’une pratique qui passerait de 12 à 14 semaines. L’enfant ne meurt pas moins à 12 qu’à 14 semaines. La loi Veil, dans sa logique, est appelée à disparaître dès lors que l’avortement sera considéré comme une pratique bienfaisante, ce qui est en bonne voie. Pourtant, avec ou sans loi, il conviendrait de rappeler que l’homicide ne saurait être le geste d’un médecin. Enfin, il est nécessaire de sortir l’avortement de la sphère exclusive des femmes. La chaîne des mensonges indispensables qui le permet (depuis la négation de l’humanité de l’embryon et l’éviction du père jusqu’au déni des conséquences) est telle qu’elle n’impacte pas que les femmes mais la société dans son ensemble. Avec l’avortement, l’Etat de droit est inversé, ce n’est plus tuer mais refuser de le faire qui est criminel. Si cela était dit et compris, se fixer une diminution du taux de recours à l’IVG deviendrait une évidence.

Le travail législatif doit désormais se poursuivre“, a réagi le ministre délégué chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Mme Elisabeth Moreno. Les députés LREM ont indiqué leur intention d’inscrire “dès que possible” à l’ordre du jour de l’Assemblée cette proposition de loi de l’ancien groupe EDS, que les sénateurs examineront le 20 janvier dans le cadre de la “niche” réservée au groupe Socialiste.

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8 commentaires

  1. Il faut déterrer les panthéonisé(e)s et jeter leurs cadavres sur une décharge publique.

  2. Il faut surtout qu’un candidat ait le courage de mettre dans son programme l’abolition de TOUTES les lois anti naturelles même celles qui ont précédé la loi Veil. Les constatations énoncées dans cet article montrent bien que c’est du tout ou rien en ces matières. Comme le disait un très grand pape encore de ce monde: c’est du non négociable.

  3. Le premier cliquet a été la loi Neuwirth de 1967. Toutes les autres lois qui ont suivi ne sont que l’enchaînement logique du sens de l’Histoire. Les prochaines étapes sont clairement visibles : IMG jusqu’au lendemain de la naissance (pour pouvoir vérifier la conformité de la livraison avec la commande), PMA et GPA pour tous, modifications du code génétique selon la destination d’emploi du produit commandé (merci Aldous Huxley), culture d’embryons pour la recherche médicale (seul avantage : moins d’animaux pour des recherches ne pouvant aboutir), création de chimères (les centaures deviendront enfin des réalités)…
    Et nous retombons sur la promesse du Serpent à Ève : “Vous serez comme des dieux”.

  4. Oui encore une fois c’est la femme qui a été corrompue en premier avec la pilule puis l’avortement, et l’homme a mangé du fruit défendu. La femme allait devenir féministe, comme une déesse adulée de tous, ce qui était séduisant. On lui a menti en lui disant que Dieu ne voulait pas son bien en faisant d’elle une mère, et elle a perdu confiance. C’était à elle de décider du bien ou du mal de sa grossesse, et qui s’opposait à cette vision ne voulait que l’asservir, faire d’elle un ventre. Elle a tout cru à ces mensonges diaboliques. Telle Eve, la femme a recommencé le péché originel. Découvrira-t-elle sa nudité, qu’elle a tout perdu, qu’elle n’a plus rien, même pas son enfant? Se laissera-t-elle revêtir du manteau de la miséricorde divine?

  5. Hitler doit se retourner dans sa tombe (s’il en a une!) il en rêvait , et les charlots qui sont soi-disant les représentants du peuple (mais quel peuple, je pencherai plutôt du côté des suppots de satan en ce qui concerne ces soi-disant représentants du peuple) l’ont fait, soixante dix ans après, en encensant simone veil rescapée des camps nazis , qui a permis que tout ce qui se passe aujourd’hui ait lieu, quelle ironie, finalement elle n’a fait qu’ouvrir la brèche à nos néo-nazis, elle qui leur a échappé, aurait bien fait de réfléchir à deux fois en faisant voter une telle loi. Et nos épiscopes où étaient-ils ce jour-là au congrès du PS ou du PC?

  6. Merci à Jean-Marie Le Méné de si clairement démonter les mécanismes des lois aboutissant à la légalisation du meurtre avec ses implications et ses conséquences .

  7. Les comités théodule comme le CCNE ont été créés pour donner un semblant de légitimité a ce qui n’en a aucune.

    Un comité d’éthique pour déclarer éthique ce qui ne l’est fondamentalement pas.

    C’est le mensonge poussé à son paroxysme qui essaye de sembler paré de la vertu pour mieux tromper les cervelles anesthésiées

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