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France : Laïcité à la française

Il n’est pas possible que la nation soit laïque

Lu sur Liberté politique :

L "Le débat, organisé par l’UMP le 5 avril sur la laïcité, s’est réduit chaque jour, un peu plus, à une peau de chagrin, tant par sa durée que par le nombre de personnalités qui devaient y participer. […] Les cultes eux mêmes se dérobent pour de bonnes et de moins bonnes raisons : bonne raison quand il est dit qu’un tel débat ne doit pas relever de l’initiative d’un seul parti politique, raison plus surprenante quand on entend le président de la Conférence des évêques de France s’inquiéter de la remise en cause du « pacte républicain ». C’est oublier que le ralliement de l’Eglise à la République, en 1892, fut et reste une acceptation du système constitutionnel en place et non une adhésion aux valeurs véhiculées par ses laudateurs. […]

De fait, si la laïcité est aujourd’hui brandie, de l’extrême droite à l’extrême gauche, pour faire barrage à l’islamisme, il ne faut pas oublier qu’elle a été instituée, au départ, à l’encontre du catholicisme et dans un contexte visant à faire violence à l’identité chrétienne de la France. Les chrétiens ne sont pourtant pas opposés à la laïcité. C’est le Christ lui-même qui en est à l’origine quand il a affirmé : «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.» Et tout récemment encore, le pape Benoît XVI a déclaré : «Les religions ne peuvent avoir peur d’une juste laïcité, qui permet à chacun et chacune de vivre ce qu’il croit en conformité avec sa conscience

Mais il existe, dans notre pays, une confusion qui empêche d’avoir une approche raisonnée de la question. Autant, il est acceptable et même souhaitable que l’État soit laïque, autant il n’est pas possible que la nation soit laïque. Que la République ne reconnaisse ni ne subventionne aucun culte comme le dit la loi de 1905 est une bonne chose car une religion d’État devient vite une religion de compromission avec l’État mais vouloir faire croire que l’âme française est laïque est un non sens aussi faux que dangereux. Faux, parce que notre pays est tout entier irrigué de cette foi chrétienne qui transpire des pierres de nos plus grandes cathédrales jusqu’aux plus modeste calvaires de nos carrefours et que chacune de nos journées s’inscrit dans le calendrier grégorien, même si l’Ascension et la Pentecôte évoquent plus à nos contemporains des ponts que des arches vers le ciel. Dangereux, parce que l’amnésie générale, provoquée par une telle vision, rend nos compatriotes étrangers à leur propre histoire, les privant ainsi de tout repère […] Il serait pourtant si facile de dire que la France est une nation chrétienne, ouverte à toutes les confessions, dont le libre exercice des cultes est garanti par un État laïque. Le mensonge est simpliste mais la vérité est simple."

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12 commentaires

  1. D’accord, mais ce sont deux concepts différents. Laïcité concerne l’État, les institutions. Il faut un autre terme pour parler de l’esprit d’une nation en prise ou non avec la religiosité, ou avec une religion en particulier.

  2. Dans un pays “tout entier irrigué de cette foi chrétienne qui transpire des pierres de nos plus grandes cathédrales jusqu’aux plus modeste calvaires de nos carrefours” pour reprendre les termes de l’auteur de l’article, ce qui n’est pas acceptable, c’est que l’Etat soit laïque. L’Etat n’est plus catholique depuis la Révolution et ses funestes et mortels principes. Un Etat catholique peut fort bien reconnaître le libre exercice d’autres cultes. Et, au moins, il aurait une autre colonne vertébrale que les fumeux principes libéraux qui, depuis deux siècles, font les beaux jours des financiers apatrides du monde entier.

  3. “ouverte à toutes les confessions”, certes, mais dans la mesure de leur conformité à la droite raison.
    Car la France est une nation catholique spécialement vouée au respect universel de la raison universelle. Elle reconnaît à ce titre la déclaration universelle des droits de l’homme rédigée par le juif René Cassin, comme issue, entre autres, de sa culture.

  4. “Ouverte à toutes les ‘confessions’ ” ou religions?
    C’est plutot “religion” qui serait le terme approprié. Et l'”ouverture” est cnditionnée par la compatibilité avec les principes découlant de la foi chrétienne conforme à l’éthique

  5. Très bon article qui a le mérite de souligner ce que nos pasteurs laissent souvent dans le flou:
    – la république n’est pas en soi une valeur de l’Eglise
    – les valeurs de la république sont (hélas) bien distinctes de celles de l’Evangile: droits de l’homme, démocratie, égalité de toutes les religions, tolérance, etc.
    Merci le SB !

  6. La nation est une entité révolutionnaire : il est somme toute assez normal qu’elle soit laïque.
    La patrie par contre, non.

  7. La nation française n’est pas laïque parce que nation et peuple sont synonymes. Or, jusqu’à récemment, le peuple français, incarné dans la nation française, était de racines chrétiennes. C’est à partir de ce constat que le Système a décidé d’extirper les racines chrétiennes en changeant le peuple. Il semble que si la manoeuvre échoue, les grands timoniers du Système politico-médiatique vont commencer à vivre à l’ombre de leur future guillotine.
    http://fr.wiktionary.org/wiki/grand_timonier

  8. “notre pays est tout entier irrigué de cette foi chrétienne”
    L’histoire et la géographie de notre pays sont certes irriguées par la foi chrétienne, mais est-ce que les habitants de notre pays le sont encore ???

  9. Je suis en parfait accord avec ce texte de Liberté…politique (seul ce dernier mot me choque) car il n’y a pas de liberté s’il y a politique pris au sens déphasé actuel.
    L’analyste qui semble pertinent devrait se pencher sur cette élémentaire question.
    La politique en effet est uniquement la mise en oeuvre d’une économie, elle exige un certain talent mais ce dernier ne réside que dans l’aboutissement de cet art.
    Ainsi il pourrait y avoir des politiques qui mettraient en oeuvre une économie dont ils n’auraient pas décidé.
    L’économie, elle, regroupe toute la pensée dans tous les domaines car nous voyons que ne pas tuer, ne pas voler, avoir un certain comportement impliquent une équation économique.
    C’est pourquoi il ne peut coexister plusieurs religions par trop différentes sur un même territoire comme on ne peut à la fois prendre le chemin de A et le chemin B différent.
    La religion est donc une économie.
    Il faut se détâcher ici de la perception délirante du FN qui dit “économie” et pense “financiarisation”, pour faire bref.
    L’économie c’est la religion appliquée. Eh oui!
    Sur un territoire s’active une nation qui correspond à une patrie (ne compliquons pas) qui est fondée par une religion et se donne éventuellement un état acceptant selon une notion laïcque chrétienne la présence neutre d’autres religions minoritaires.
    L’ensemble trouve ainsi une cohérence et une direction dans le respect accepté de façon réciproque pour la liberté de tous.
    La notion de république est donc un intrus intermédiaire.
    Elle sera forcément anti catholique si l’on parle de la France au moment ou ses valeurs vont diverger de celles du catholicisme.
    Nous l’avons vu à l’identique avec les différents protestantismes ou d’autres idéologies.
    L’Eglise a accepté trop longtemps un compromis “républicain” qui a permis à cette dernière notion de se renforcer.
    L’idée pour sa hiérarchie, elle pourrait être acceptable, est qu’elle devienne réellement universelle sans opposition à l’état en place dans les différents pays du monde.
    L’action des chrétiens “laïcs” comme dit le Salon beige est donc d’importance puisque sa mission est de donner la mesure catholique au jour le jour.
    Beaucoup reste à faire alors au niveau politique dans l’application puisque notre économie catholique est déjà définie.
    En cela nous devrons examiner une problématique essentielle en superposition qui est celle des entreprises. Voila qui semble … éloigné.
    On se trompe, car cette influence n’a jamais été aussi primordiale.
    J’espère avoir l’occasion d’en reparler afin d’exposer aussi pourquoi.

  10. Liberté Politique comme d’habitude en matière politique pratique la confusion volontaire en assimilant les propos du FN -”l’extrême-droite”, car on ne nomme pas l’innommable- à ceux de MELANCHON.
    Or M LP justement face à MELANCHON avait bien précisé que la France avait des racines chrétiennes, ainsi qu’elle l’avait fait à de nombreuses reprises, avec Serge MOATI, par exemple.
    Ainsi LIBERTE POLITIQUE reprend son procédé favori ”ILS -les partis politiques- sont tous semblables et non conformes à la DSE, et donc il faut voter utile dès le premier tour, c’est à dire UMP et SARKOZY, puisque qu’avec la gauche, ce serait pire…….
    Grosse ficelle dont l’hameçon et son appât à catho va être à nouveau plongée dans la mer de la bien pensance.

  11. “la France est une nation chrétienne, ouverte à toutes les confessions, dont le libre exercice des cultes est garanti par un État laïque.”
    même le paganisme?

  12. “Autant, il est acceptable et même souhaitable que l’État soit laïque, autant il n’est pas possible que la nation soit laïque. Que la République ne reconnaisse ni ne subventionne aucun culte comme le dit la loi de 1905 est une bonne chose car une religion d’État devient vite une religion de compromission avec l’État», écrivez-vous. Vous dites que la neutralité est une bonne chose, comment le serait-elle, puisqu’elle n’existe pas, elle n’est qu’une hypocrisie, (voir l’article de Chantal DELSOL : Laïcité une opération de déracinement, salon beige du 7 avril) et d’autre part la neutralité contredit la vraie, la saine laïcité telle que définie par NS Jésus-Christ, comme vous le rappelez justement : César n’exerce pas le pouvoir spirituel, mais il reste soumis à Dieu. L’expression « compromission avec l’Etat » est donc impropre quand il s’agit de la religion catholique, puisque cette dernière s’appuie sur la loi naturelle qui renforce l’autorité de l’Etat, et elle défend la liberté religieuse et la liberté de conscience ce qui protège les croyants d’autres religions.
    Vous écrivez : « Il serait pourtant si facile de dire que la France est une nation chrétienne, ouverte à toutes les confessions, dont le libre exercice des cultes est garanti par un État laïque ». Ne serait-il pas plus juste que l’Etat laïque reconnût et favorisât le culte catholique (la neutralité n’existant pas puisque toute politique est obligée d’obéir à des principes, or les principes catholiques se fondent sur la loi naturelle) tout en garantissant à tous ses ressortissants un total respect, quelque soit leur confession.

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