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France : Politique en France

Il ne peut y avoir « un » homme providentiel

Il ne peut y avoir « un » homme providentiel

François Bert est également interrogé dans Atlantico sur le chef qu’il faut à la France. Extrait :

Tout d’abord, il faut bien prendre en compte qu’il ne peut y avoir « un » homme providentiel. J’ai titré mon livre le temps « des » chefs, car il en faut plusieurs, même s’il s’agit après de voir comment ils se coordonnent. Mais si on attend une seule personne, que se passe-t-il ? Quelqu’un vient avec le masque de l’autorité, donnant l’illusion de représenter ce rôle, et dupe tout le monde. En la matière, le cas de Nicolas Sarkozy est un exemple parlant. Nicolas Sarkozy donne cette impression d’homme dynamique, mais c’est en fait un chef de bande et un très bon vendeur qui, une fois au pouvoir, est incapable de mettre en œuvre son logiciel idéologique face à la difficulté. En effet la politique n’est pas la mise en œuvre d’un programme mais l’écoute d’un contexte sans cesse changeant pour pouvoir décider et conduire dans la durée des priorités. De la même façon, Emmanuel Macron a créé l’illusion, de manière plus sophistiquée encore, comme Nicolas Sarkozy le dit lui-même : « Macron, c’est moi en mieux ». Emmanuel Macron a su se revêtir de références monarchiques venues des profondeurs de l’inconscient français – roi thaumaturge etc. – pour nous éblouir d’une apparence d’homme providentiel et aussitôt en trahir le potentiel dans les faits. […]

Nous sommes un peuple monarchique, il ne faut pas l’oublier. Nous avons une tare, c’est l’obsession du diplôme pour être légitime. Si la politique est une jungle aujourd’hui, le personnel politique est une alliance improbable de Tartarins (de Tarascon) et de botanistes, de vendeurs de jungle et d’experts hors-sol qui savent tout sauf traverser la jungle. Si un serpent leur tombe dessus, ils peuvent soit en faire le récit pour les premiers, soit qualifier sa couleur d’écaille et son cycle de reproduction pour les seconds, mais ils sont infichus de le tuer en temps voulu. Le grand chef français est celui qui sait sortir de cette faille-là. […]

Notre problème est que l’on fonctionne trop avec des images. La politique est l’art de la durée. On parle de société civile uniquement parce que cela renouvelle le langage… c’est pareil que le “penser printemps” de Macron. Ces concepts ne sont pas orientés vers l’action. Il faut renouveler la pratique et pour cela, avoir recours à des chefs de gros temps, capables d’habiter dans la difficulté avec stabilité, une présence inspirante et un solide discernement. […]

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1 commentaire

  1. Que pourra faire le chef providentiel avec un mandat de cinq ans ? C’est vingt ans au minimum qu’il lui faudra pour remettre en état de marche la France. La démocratie avec ses présidents kleenex et sa séparation des pouvoirs a tué toutes possibilités de nous réformer durablement et se perpétue ainsi pour une lente et inexorable décadence qui rayera définitivement la France de l’Histoire.

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