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Garabandal: le débat sur les apparitions (1)

Garabandal: le débat sur les apparitions (1)

A l’occasion de la parution en France du film “Dieu seul le sait” évoquant les apparitions de Garabandal en Espagne, plusieurs lecteurs nous ont apporté leurs points de vue. Nous publions aujourd’hui deux textes opposés de bons connaisseurs du “dossier”, qui nous semblent de nature à permettre à chacun d’y voir plus clair.

Tout d’abord (nous commençons par cette thèse car l’attitude des fidèles vis-à-vis d’une apparition non reconnue par l’Eglise doit d’abord être de prudence), Anne Codderens nous a envoyé un texte assez long sur les critères de discernement de l’Eglise et leur application au cas particulier de Garabandal. Ce texte est trop long pour être publié in extenso ici. Mais vous pouvez le télécharger en intégralité en remplissant le formulaire ci-dessous.

Nous conseillons vivement la lecture intégrale, mais, pour ceux qui n’auraient pas le temps, voici l’essentiel de l’argumentation de Mme Codderens:

Elle rappelle d’abord que c’est à l’évêque du lieu que revient le discernement sur la réalité des apparitions. Il convient donc d’éviter trois erreurs:

      • attendre « ce que va dire le Pape » ;
      • considérer que l’évêque n’émet qu’une opinion personnelle ;
      • ne pas se préoccuper de la décision prise et continuer de considérer personnellement que l’apparition est authentique, alors même que l’évêque a déclaré le contraire.

Voici les critères examinés par l’évêque:

          • L’équilibre psychique et la véracité du témoin ;
          • des signes et prodiges prouvant une cause préternaturelle d’origine divine ;
          • la conformité à la vérité (orthodoxie) et à la volonté (obéissance) divines ;
          • la convenance surnaturelle ;
          • les fruits surnaturels dans l’âme des voyants et des fidèles ;
          • la conformité au bien général de l’Eglise.

Et voici les 3 conclusions possibles:

  • Constat de supernaturalitate: l’apparition est authentique et son culte est autorisé, et même encouragé.
  • Non constat de supernaturalitate : le fait étudié n’est pas d’origine surnaturel : soit il est naturel (mensonge, supercherie, fruit de l’imagination des personnes impliquées, manque d’équilibre psychique chez les voyants…) ; soit il est préternaturel diabolique ; soit il procède des deux.
  • Constat de non surnaturalitate : il est clairement avéré que le fait n’est pas surnaturel.

Et Mme Codderens précise:

Contrairement à une idée malheureusement trop répandue de nos jours, un « Non constat » ne signifie pas que les fidèles peuvent faire ce qu’ils veulent, en négligeant le jugement de l’évêque, au contraire !

Dans le cas de Garabandal, elle précise que l’évêque de Santander a déclaré en 1962 que « de tels phénomènes manquent de tout signe de caractère surnaturel » et son successeur a condamné les “apparitions” en 1996. A quoi notre lectrice ajoute un certain nombre de faits troublants, notamment le fait qu’une des “voyantes” a déclaré n’avoir, en réalité, rien vu et participé à une supercherie. Et elle conclut sans équivoque:

De plus, Mgr Franjo Seper, qui fut préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rappelé que : «Le Saint-Siège n’a jamais approuvé, même indirectement, le mouvement de Garabandal. Bien au contraire le Saint-Siège déplore le fait que certaines personnes et institutions persistent à répandre le mouvement ».

« Dieu seul le sait », vraiment ? Ou préfère-t-on délibérément ne pas écouter les hommes d’Eglise qui ont donné le jugement qu’ils étaient habilités à rendre ?

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5 commentaires

  1. Il ne manque pas de lieux d’apparitions clairement reconnus.
    Franchement pourquoi se préoccuper des autres ?

    Si les apparitions sont authentiques la Saint Vierge saura faire ce qu’il faut pour qu’il n’y ait pas le moindre doute.
    A Fatima elle n’a pas hésité à faire danser le soleil ! Et au même moment relever de son lit de mort celle qui est devenue ma grand mère… Sans ce miracle je ne serais pas là pour commenter…

  2. Dossier de presse sur les événements de Garabandal :
    https://www.sajedistribution.com/files/saje/films/Garabandal/GARABANDAL-DP-WEB.pdf

  3. Bien d’accord avec Duport. Je connais mal le dossier Garabandal mais je me suis rendu à Medjugorje en 1995 et ai même pu participer à une séance “d’apparition” . Puis j’ai lu le remarquable ouvrage du frère Michel de La Trinité. Ma religion (si j’ose dire) est faite. C’est un lieu remarquable de prières et éventuellement de conversions, point, ça s’arrête là.
    Alors effectivement contentons-nous des lieux reconnus et indiscutables où la grâce divine est là en abondance et arrêtons de nous disperser vers des lieux de désunion et discorde où la Vérité n’apparaît pas avec splendeur.

  4. Merci au SB de nous faire partager ces 2 points de vue contradictoires.
    Je partage l’avis de Caromaev, A Codderens me semble avoir une vision très personnelle du “non constat de supernaturalité”. Par contre elle a raison de rappeler que l’avis de l’évêque suffit. Par contre les apparitions ne font pas partie du dogme, un catholique n’est pas obligé de croire en une apparition reconnue, il ne semble pas non plus interdit de croire en une apparition non reconnue, surtout quand, comme ici, le contenu du message n’a rien d’hérétique.
    Comme le dit Duport ci-dessus, il y a suffisamment d’apparitions reconnues, par ailleurs comme le reconnaît le défenseur des apparitions, “elles contiennent une exhortation à la prière, au sacrifice, à la dévotion eucharistique, au culte de Notre-Dame sous ses louables formes traditionnelles, et à la sainte crainte de Dieu, offensé par nos péchés.” donc rien de nouveau ou d’original, on peut très bien se passer de ses “apparitions”.
    Les catholiques feraient mieux de lire la Bible et d’approfondir les “fondamentaux” de la foi, au lieu de donner trop d’importance aux révélations privées, surtout quand elles ne sont pas reconnues, comme ici ou à Medjugorje.

  5. La question n’est pas Medjugorje, mais le non-constat de supernaturalitate, dont votre définition est surprenante et très personnelle.
    Dans le cas de Medjugorje, le pape a autorisé les pèlerinages, ce qui montre bien que le non-constat n’est pas une condamnation des “apparitions”, mais une position intermédiaire “peut-être ben que oui, peut-être ben que non !”
    Vous vous référez à la décision de l’Eglise, encore faudrait-il ne pas faire dire à l’évêque ce qu’il ne dit pas.

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