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France : Société

François Michelin, RIP

Le patron légendaire de Bibendum, père d'Edouard, décédé avant lui, déclarait à Paris Match en mai 2013 :

"[…] Refuser la bonté infinie de Dieu, c’est d’un orgueil phénoménal, c’est monstrueux.

Vous n’avez jamais été ébranlé dans votre foi ?

La foi conduit à la notion de vie éternelle. Il n’y a pas de disparition. La vie est changée, elle est totale. Vous vous rendez compte de ce que ça signifie ? C’est formidable…

Quels échos vous parviennent du monde extérieur ? On entend que les Français dépriment, qu’ils n’ont plus confiance dans leurs dirigeants, dans leurs entreprises…

Quand vous regardez par le ­hublot d’un avion et que vous entrez dans un nuage, quelle impression avez-vous ? [Silence.] Il n’y a plus de boussole ! Et beaucoup de gens ne veulent pas se poser la question de ­savoir pourquoi on en est là.

C’est une responsabilité collective ?

Elle vient un peu des journalistes… le désir de cohésion du politiquement correct… On écarte son désir de comprendre. On se dit : “Je suis à la mode, je suis moderne…” C’est une paresse intellectuelle. Un bon ingénieur, c’est celui qui n’est ­jamais content de ce qu’il sait. Le mode d’emploi pour remettre la France d’aplomb est simple : c’est le respect de la réalité. […]

Vous connaissez l’histoire des trois tailleurs de pierre ? On leur demande : “Qu’est-ce que tu fais ?” Le premier dit : “Je taille une pierre.” Le deuxième : “Je fais une sculpture.” Et le troisième : “Je construis une cathédrale.” Alors, peu importe la taille de la cathédrale si c’est quelque chose qui a un sens. Le drame de la France, c’est qu’il y a un ministère du Travail et pas un ministère de l’Œuvre ! Il y a une perte de sens.

Il n’y a plus d’ambition collective ?

Ce n’est pas ça. Pourquoi ça marche en Allemagne ? Parce qu’ils ont renoncé à la lutte des classes pour admettre l’économie sociale de marché. En France, non.

La France aussi conduit une “politique sociale de marché”…

L’Etat n’aime pas la liberté et l’indépendance. Quand le chômage est apparu, le président de la République de l’époque a dit : “Ne vous inquiétez pas, l’Etat a de l’argent.” Alors qu’il aurait fallu dire : “Il faut travailler ­davantage. Si vous ne le faites pas, nous allons crever.”

[…] J’ai souvent essayé d’expliquer aux autres mon expérience de la vie industrielle, les erreurs qu’il ne fallait pas faire. Mais il y a un refus de la réalité dans le monde politique. La réalité, pour eux, c’est d’être réélus. Certains n’ont pas été comme ça, pour eux c’était vraiment une mission. Pompidou était de ceux-là. Ou Pinay, un réaliste. […]"

François Michelin vient de décéder, à l'âge de 88 ans. RIP.

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13 commentaires

  1. Un profond respect pour cet homme qui fut plus qu’un grand patron.
    J’ai été ingénieur chez Michelin dans les années 1970, nous n’étions que trois femmes cadres. Ce fut une expérience très enrichissante.
    J’ai vu François Michelin dans l’émission sur TV KTO, “face aux chrétiens”. C’était un tout autre discours que celui des patrons ou des journalistes ou du Français moyen.

  2. L’essentiel est dit, avec clarté et simplicité.
    Que Dieu vous accueille en sa maison, Monsieur, vous qui lui avez rendu un si beau témoignage par votre foi en sa bonté infinie.

  3. C’était un beau modèle, et je ne parle pas d’un certain “prophète” dont on nous rebat beaucoup les oreilles en ce moment.
    Notons qu’il dit des choses simples. La vérité est souvent simple, ce qui ne signifie pas facile à atteindre.

  4. “Vous connaissez l’histoire des trois tailleurs de pierre ? On leur demande : “Qu’est-ce que tu fais ?” Le premier dit : “Je taille une pierre.” Le deuxième : “Je fais une sculpture.” Et le troisième : “Je construis une cathédrale.” Alors, peu importe la taille de la cathédrale si c’est quelque chose qui a un sens.”
    “Mais il y a un refus de la réalité dans le monde politique. La réalité, pour eux, c’est d’être réélus.”
    RIP

  5. Le plus important :
    “C’est une responsabilité collective ?
    Elle vient un peu des journalistes… le désir de cohésion du politiquement correct… On écarte son désir de comprendre. On se dit : “Je suis à la mode, je suis moderne…” C’est une paresse intellectuelle. Un bon ingénieur, c’est celui qui n’est ­jamais content de ce qu’il sait. Le mode d’emploi pour remettre la France d’aplomb est simple : c’est le respect de la réalité.”

  6. Parmi les grands industriels chrétiens, il y a aussi Lafarge.
    Très beau témoignage de François Michelin. RIP.

  7. MERCI Monsieur Michelin pour tout ce que vous avez fait pour notre Industrie qui aujourd’hui se meure faute de grands capitaines exemplaires comme vous .
    J’aurais tellement aimé avoir un patron plein de générosité et aussi humain que vous. Votre nom restera à jamais un monument de l’industrie française. Quel citoyen du monde ne connait pas votre rayonnant Bibendum que j’ai personnellement croisé aux quatre coins du globe ?.

  8. Le Baron Marcel Biches était de la même veine.
    Il citait aussi régulièrement la parabole du Christ sur les talents en disant qu’on avait pas le droit de le ou les laisser enfouis et que le sien était de faire fructifier les entreprises dont il avait la charge.Il disait aussi que devant Dieu il avait la foi du charbonnier je crois qu’il en avait plus.
    C’est cette parabole des talents qu’il avait demandé que l’on lise à ses obsèques catholiques.

  9. Pardon l’écriture rapide et automatique sur mon smartphone à généré une erreur.
    Pouvez vous avoir la gentillesse de corriger mon précédent commentaire. Il s’agit bien sur du Baron Marcel BICH. (les stylos BIC)

  10. La réalité pour les hommes politiques (la plupart fonctionnaires), c’est d’être réélus. Et pour l’être il faut de l’argent ! Beaucoup d’argent !
    Comme par hasard, Goldman Sachs a multiplié ses dépenses par 14 en un an à Bruxelles en faisant du lobbying ! Mais qui empoche cet argent ? Et contre quoi ?
    https://www.agenceinfolibre.fr/info/lobbying-a-bruxelles-goldman-sachs-a-multiplie-ses-depenses-par-14-en-un-an/

  11. C’est la république française athée qui est le problème majeur de la France et la cause principale de sa déchéance.

  12. Merci mon Dieu pour la vie et les rencontres avec ces hommes de haute valeur qui donnent l’exemple à suivre.
    Edouard croisé là et encore là, et cette gentillesse commune au père et au fils porté dans des bras nôtres autrefois.
    Merci à vous messieurs.Et votre épouse défunte.
    Puissiez-vous être réunis dans la paix de la contemplation de Dieu et la charité au Ciel.

  13. Un homme qui aimait ses ouvriers ! Paternaliste et alors ? Décédé, les actionnaires vont se frotter les mains. . Supporter de l ASM , j espère que nous gagnerons la Coupe d Europe , pour remercier cet homme, grand soutien financier pour cette équipe auvergnate si généreuse ! Allez , l Association Sportive Michelin ( au moins pour un jour !) , nom de l équipe jusqe dans les années 30 ; aujourd hui ASMontferrand .

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