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Culture de mort : Euthanasie

Fin de vie : un prêtre témoigne

Sur un site régional au Québec, on peut lire ce témoignage du Père Danik Savaria qui a accompagné plusieurs personnes en fin de vie dans l'exercice de ses fonctions :

"J'ai constaté que les derniers jours ou les dernières semaines de vie sur terre permettent à beaucoup de gens de régler certaines affaires, de soigner de vieilles blessures, de vivre des réconciliations et de dire des choses qui n'ont jamais été dites. J'ai vu un homme peu bavard dire à sa femme et à ses enfants qu'il les aimait. Ça n'a rien de banal quand on apprend qu'il ne l'avait encore jamais fait."

Le Père Savaria a également eu accompagner un homme violent qui avait été délaissé par son épouse et ses enfants.

"Certains de ces enfants ont pris leur courage à deux mains et se sont présentés à l'hôpital pour le voir. Leur père a été très ému et a demandé à ses visiteurs de lui accorder leur pardon. L'épouse de l'homme en question m'a par la suite confié que les paroles de son mari allaient l'aider à guérir ses blessures […]

Une famille qui attend son héritage avec impatience ou un système de santé aux prises avec des coûts d'opération exorbitants peuvent-ils prendre une décision [l'euthanasie] aussi lourde de conséquence de façon vraiment objective? […]

Un homme est appelé par son pays à servir dans l'armée. Il est abattu par un ennemi et meurt le visage dans la boue. Peut-on dire que cet homme a une mort digne d'un être humain, même s'il a combattu avec dignité ? Tout est relatif quand on parle de dignité. Par le passé, on se limitait aux traitements curatifs. Et, quand on ne pouvait plus traiter la maladie, on ne savait plus trop quoi faire avec le patient. Les choses ont bien changé et pour le mieux. Les personnes en fin de vie sont désormais beaucoup mieux encadrées et peuvent aspirer à vivre leurs derniers moments dans un climat de quiétude, en sachant que la médecine peut soulager leurs douleurs et que des oreilles attentives (bénévoles ou proches parents) sont là pour recueillir leurs dernières paroles. L'acharnement thérapeutique n'a pas sa place. On peut également se questionner sur la pertinence de nourrir artificiellement une personne ou de la maintenir en vie sous respirateur artificiel. Quand il n'y a plus rien à faire, il faut accepter la mort, car c'est un phénomène naturel qui fait partie de la réalité humaine."

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6 commentaires

  1. Je ne suis pas d’accord avec le dernier paragraphe que vous citez.
    Sur l’alimentation d’un patient, je suis en revanche d’accord avec ce que dit Pierre-Olivier Ardui, par exemple, dans le cas d’Eluana en Italie: http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/la-mort-deluana-un-acte-deuthanasie.html

  2. Le témoignage de ce prêtre démontre bien que l’évolution de la science impose des situations complexes qui sont parfois incompatibles avec la défense systématique de la vie.
    Quand un patient est maintenu artificiellement en vie et que ce dernier a toute sa conscience (le cas n’est pas rare), que doit-on faire? Il faut simplement imaginer qu’en débranchant une machine, ce patient décèdera dans les secondes qui suivent. Que dire de ceux qui sont à l’état végétatif et qui sont aussi dans ce cas?
    Pour ma part, je pense que le législateur ne doit pas s’en mêler et laisser les choses en l’état actuel.
    Chaque cas est suffisamment dramatique et complexe pour qu’en plus soit imposé des règles qui empêcheront les acteurs concernés d’agir en pleine conscience.
    L’accompagnement de fin de vie voulant impliquer une prise en charge de la douleur, amène bien souvent à une forme d’euthanasie quand on sait qu’il n’y a plus rien à faire. Ce cas est très courant et n’implique aucune opposition des familles sans que le législateur ne s’en mêle.

  3. Cher Père DaniK , A propos de l’euthanasie vous évoquez le cas de la “famille qui a hâte de profiter d’un héritage “… C’est bien vrai ,dans certains cas , et l’euthanasie pourrait ouvrir la porte à bien des abus ! Prenons en conscience

  4. La mort, un “phénomène naturel qui fait partie de la nature humaine” ? Non, absolument pas. L’homme était déjà humain avant d’être mortel, et il est toujours humain dans la vie éternelle. Ensuite, il n’y a jamais de situation où “il n’y a plus rien à faire”, que ce soit devant la mort ou n’importe quelle calamité. Ce qui est mauvais est toujours à combattre. Et ce qui n’est pas à combattre n’est pas mauvais. Si la mort était à accepter parce qu’elle est inévitable, il ne faudrait même pas soigner les maladies les plus bénignes, ni jamais se soucier de rester en vie. Pourquoi retarder ce qui doit arriver de toute manière ? La vie n’a pas une valeur variable. Si elle avait une valeur variable, et variable au point de n’avoir plus de valeur du tout, le combat pro-vie n’aurait plus aucun sens, ni la “culture de la vie”.

  5. Je ne comprends pas les commentaires précédents… Il me semble que l’Église est claire sur le sujet.
    Pas d’acharnement thérapeutique, ça veut dire cesser les « soins artificiels » qui maintiennent en vie un état *végétatif pur*… Rien d’autre !
    Vous êtes conscient mais sous respirateur : ce n’est pas de l’acharnement… Vous êtes inconscient (mais avec une activité cérébrale… cf. les comas), vous êtes vivants… pas d’acharnement…
    Ça règle pratiquement tous les cas… On trouvera toujours des cas très très limites aux frontières de la connaissance mais ça reste anecdotique !
    Pas d’acharnement mais oui à un suivi médical jusqu’au bout…
    Quand on pense que des gens pensent que nourrir et faire boire quelqu’un est un soutien médical et un acharnement, ça fait frissonner d’horreur… Vous laisseriez crever de faim et de soif un nourrisson sous prétexte qu’il est incapable de se nourrir seul ?

  6. Attention: la nutrition et l’hydratation d’un malade ne sont pas curatifs. Il est donc du devoir des médecins de procurer nourriture et boisson aux malades; ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique. Débrancher une sonde destinée à nourrir un patient est donc criminel.

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