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Faut-il opposer “communautarisme catholique” ou “entrisme” dans le monde ?

Cyril Brun fait écho au thème du dernier Permanences (voir ici, avec une réponse de Denis Sureau en commentaire) – mais défend la complémentarité entre le renforcement de structures explicitement chrétiennes et l’action dans le monde.

[C]omment le chrétien peut-il agir et s’engager ? […] Partout un frémissement impatient se ressent. La question récurrente « que faire ? » suscite bien des débats et des ouvertures possibles. […] Nous nous plaçons ici dans le domaine de l’action socio-politique et économique. Ce qui signifie que cette dynamique comprend deux faces, l’une spirituelle de conversion des cœurs, l’autre pragmatique d’action sur la société.[…]

À partir de là toutes les initiatives sont envisageables, pourvu qu’elles participent de cette dynamique fédératrice. Intégrer les structures existantes, être témoin et acteur supposent une force spirituelle personnelle et l’intégration à un groupe conçu comme base de repli et de ressourcement, comme un lieu d’échange pour une mutualisation des moyens, des idées. Impulser des structures nouvelles strictement chrétiennes se justifie aussi, mais il faut bien différencier les fins et les publics visés. […]

Il me semble donc que les deux positions de l’entrisme et du groupe autonome doivent coexister en fonction des appels de chacun, mais de façon fédérée. Il doit y avoir un va et vient permanent de l’un à l’autre.

Henri Védas

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4 commentaires

  1. Je suis choqué par le mot “entrisme”. Ce mot évoque les méthodes trotzkistes.
    Il présuppose le “nous, les catholiques” et “eux, les acatholique”. Or le message du Christ est universel. Tout le monde a été racheté par le Christ. Donc lorsque nous nous exprimons, nous parlons à tous et lorsque “les autres” parlent ils peuvent aussi exprimer une vérité inaperçue par “nous” ou plutôt par “moi” et donc nous instruire. Un marxiste, un franc-maçon peut nous instruire, il peut nous en remontrer moralement à l’occasion.
    Cela dit, il est aussi évident que nous avons une obligation, tous et chacun, de nous instruire, de nous cultiver, chacun selon nos conditions, professions et vocations, et, en matière religieuse et morale, de nous instruire des enseignements des papes. Mais nous devons toujours garder à l’esprit que nous serons toujours inférieur à la doctrine dont nous nous réclamons (ce qui est l’inverse des marxistes, qui seront toujours supérieurs à la doctrine dont ils se réclament).
    Nous pouvons nous associer, ou pas, avec d’autres dans un but culturel ou politique, selon notre vocation propre.
    Nous ne devons pas avoir peur de nous appuyer explicitement ou implicitement sur les enseignements du Saint Siège et particulièrement en promouvant les droits de l’homme.
    La dialectique “entrisme” versus “communautarisme” me paraît inadaptée à la conscience catholique. Ne serait-il pas, hélas, un des exemples de la contagion marxiste jusque dans les rangs des mieux intentionnés ?

  2. Bonjour,
    Ce point de vue “les deux positions de l’entrisme et du groupe autonome doivent coexister en fonction des appels de chacun, mais de façon fédérée” est équilibré, il me semble juste. Pour ma part, je pense tout de même que la solution du Tradiland va s’imposer de plus en plus compte tenu de la persécution sournoise, sous-jacente, de la société “libre” et “égale” à notre encontre, qui veut nous faire disparaître (c’est au programme au moins depuis la IIIe République). Cela va devenir un recours naturel, un échappatoire de survie. D’autant que l’appareil étatique va en se renforçant tandis que tout entrisme finit par devenir inefficace, improductif. La force d’inertie et d’entraînement est plus puissante. Un exemple : l’éducation des enfants ne devrait pas être laissée à l’Etat. C’est bien beau d’avoir des professeurs catholiques dans l’Education nationale (voir dans l’enseignement dit “catholique”…), mais qui définit les programmes, qui définit ce qui doit être enseigné ou non ? Il faudrait séparer l’éducation de l’Etat. Sous l’Ancien Régime, l’éducation n’était pas confiée à l’Etat. Aujourd’hui, un Etat omnipotent, socialiste, jacobin, impose une idéologie sectaire, foncièrement antichrétienne, matérialiste, hédoniste et athée. Nous devons nous regrouper dans des portions du territoire, refuser toute ingérence jacobine dans nos pensées et réclamer la liberté. Liberté de penser… Aujourd’hui les procès en sorcellerie sont courants. Ex: contre Gollnisch qui a pris trois mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende et 55000 E de dommages-intérêts pour avoir dit : “Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu’il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre”.
    Mais aussi liberté de l’éducation. “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté” est un slogan d’agit-prop. révolutionnaire que nous pouvons et devons (!) renvoyer aux dictateurs qui entendent nous dicter notre façon de penser !

  3. Vaste sujet, il est excellent que le SB se fasse l’écho des journaux qui l’abordent car il me semble se poser à nous aujourd’hui de façon permanente. Il me semble qu’il faille l’aborder sous plusieurs aspects.
    1 – le repli communautaire ne doit pas être une fin en soi. Il doit être éventuellement considérer comme un mal nécessaire, d’auto-défense dans une nation sans unité, en perte d’identité. En cela, je rejoinds l’idée défendue par un certain parti pour lequel la Nation doit demeurer le moyen le plus efficace pour lutter contre la mondialisation qui fait éclater nos sociétés en plusieurs communautés, les rendant fragiles, pauvres, inaptes à toutes réforme.
    Mais le but ultime doit bien être de retrouver une Nation forte, sûre de son identité, forte de ses racines, et donc suffisament forte pour être confrontée au monde, y rayonner par son génie équilibré.
    2- à un niveau moindre, celui des familles. Selon moi chaque famille doit trouver son propre équilibre, en fonction de sa propre culture, des moments de son épanouissement, etc… . Mais je retiends deux idées qui s’accordent. l’une est une citation de Flaubert qui dit en gros qu’il faut s’extraire de la société pour réfléchir, et s’y méler pour agir. L’autre est de St Bernard qui nous compare à des “réservoirs”. Avant de partir dans le monde, en mission pour y annoncer l’Amour de Dieu, il faut être comme des réservoirs. Réservoirs de Grâce qui viennent porter leur “trop plein”, qui “débordent”. Cela signifie que la prière et la formation sont le préalable indispensable à toute action dans le monde.
    3- Il me semble donc nécessaire que nos familles évoluent dans des “communautés” d’esprit et de culture. Cela ne veut pas dire qu’on vivra repliés sur nous même, mais que dés qu’on le peut, on se retrouve entre amis ou en famille élargie, avec des familles qui se structurent de la même manière, qui partagent les même valeurs. Je pense que des outils comme le Salon Beige sont des liens qui contribuent à fonder ses “communautés”.
    3- pour les enfants, il n’est pas toujours possible ou souhaitable de les retirer du système scolaire habituel, cela dépend des décisions qui n’appartiennent qu’aux parents qui reçoivent les Grâce d’état(dois-je mettre mes enfants en pension “tradi” ? dois-je les laisser dans un lycée public ?…). je crois que ça dépend de l’enfant aussi, de son âge, de sa maturité, de son assurance. Sur ce point, je crois qu’il est en tout cas nécessaire de faire comprendre dés le plus jeune âge à nos enfants qu’ils sont “différents”. Qu’ils n’en tirent pas orgueil, mais ça les aidera à assumer les choix des parents sans frustration, et à chercher à comprendre et donc à approfondir leur foi ou leur”culture”. Et donc à l’aimer, car il leur faudra un moment ou un autre se confronter aux autres et batailler.
    4- finalement, il me semble ultra nécessaire de former des “communautés” de valeurs. Chaque famille devra voir, en fonction de son charisme propre et des opportunités, quel sera son degré d’implication. Peut-être parfois “s’enfermer” un peu, parfois se plonger dans le monde. En tout cas formons des communautés, nous sommes les “nouveaux aristocrates” dont parlait Michel de saint Pierre, qui ne fondent plus leur amitiés sur des préjugés sociaux, mais sur une commune façon de vivre et de penser.

  4. Quand on sait que le communautarisme et l’entrisme dont vous parlez, est plutôt l’apanage du dogme qui combat ouvertement l’église et sans crainte avec la bénédiction “politiquement correcte” des islamo-socialo-coco-vert !
    Avec de tels discours sur ce post, comme ceux de d’ingomer and co, je ne m’étonne plus le dimanche de la désertion du curé désespére et de plus en plus découragé de ma paroisse.
    Je vais me rapprocher de la mosquée de mon quartier ce vendredi pour mesurer un peu l’écart spirituel qui nous sépare !
    J’ai cette flexibilité “spirituelle” ! Pour ne pas dire œucuménique … :-!

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