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Culture de mort : Avortement

Excommunication pour avortement : Rome soutient l’évêque brésilien

Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, a justifié l'excommunication de la mère d'une Brésilienne de 9 ans ayant avorté après avoir été violée. L'archevêque de Recife (nord-est du Brésil) a excommunié jeudi la mère de l'enfant, qui a avorté de jumeaux alors qu'elle était enceinte de quinze semaines, à la suite d'un viol par son beau-père. L'excommunication a été étendue à toute l'équipe médicale qui a pratiqué l'opération. Mgr Re, qui est également président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, a indiqué :

R "C'est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées. Il faut toujours protéger la vie, l'attaque contre l'Eglise brésilienne est injustifiée. L'excommunication pour ceux qui ont provoqué l'avortement est juste [car cette opération constitue] toujours la suppression d'une vie innocente".

Cette affaire est intéressante car elle indique bien que quiconque pousse ou incite à l'avortement encourt l'excommunication. Un exemple à suivre. L'avortement est toujours un mal, quelles que soient les circonstances.

Michel Janva

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21 commentaires

  1. On est bien d’accord que l’avortement est toujours un mal. Que l’excommunication soit prononcée est un fait sur lequel il n’est pas question de revenir. Pour autant, je crois que l’excommunication prononcée à l’encontre d’une personne qui s’est faite avorter devrait rester strictement dans le domaine des affaires privées entre l’Eglise et la personne concernée (autre chose est la sentence prononcée à l’encontre des médecins). Je crois, en effet, qu’il est inutile de porter la chose sur la place publique comme pour ajouter à la douleur et à la détresse de cette femme: viol + avortement + excommunication… Ne prenons pas le risque de nous employer à pousser les gens au suicide en plus de tout ça!
    [Attention : dans cette affaire ce n’est pas la personne ayant avortée -le fillette de 9 ans- qui a été excommuniée, mais sa mère qui l’y a forcée. Ainsi que le personnel médical.
    Et c’est tout l’intérêt de cette information : l’excommunication n’est pas réservée aux personnes qui usent du scalpel.
    MJ]

  2. >fillette de 9 ans
    Pour une fillette de 9 ans, l’accouchement met en jeu la vie de la gamine tout de même (elle n’est pas physiologiquement développée pour supporter une grossesse), il ne peut y avoir d’exception dans ce cas là, si la vie de la mère est en jeu ?
    [La fin ne justifie jamais les moyens. MJ]

  3. Que cette excommunication soit licite, on le comprend. Qu’elle choque, on le comprend aussi (à moins qu l’on ne sache pas tout du comportement de la mère vis à vis de sa fillette). En bref, pour une première excommunication, n’aurait-il pas mieux valu l’appliquer à un cas non émouvant : un politicien ou un praticien, s’affichant par ailleurs catholique ? On voit très bien qui si c’était en France.

  4. tout à fait d’accord avec Mr Crouan.Rendre publiques de telles choses n’est pas à mes yeux très sain. D’ailleurs je crois savoir que selon le droit canon les personnes pratiquant ou incitant à l’avortement sont de facto excommuniées sans que l’église ait besoin de prononcer expressément l’excommunication.Sans doute cet évêque avait-il des raisons légitimes (que j’ignore) de procéder à cet excommunication publique.Mais quid de toutes les autres personnes pratiquant ou incitant à l’avortement pour lesquelles l’église n’aurait pas procédé à une excommunication expresse?Elles peuvent dormir sur leur deux oreilles? c’est en tout cas ce que peut laisser entendre une telle décision.
    [La raison légitime de cet évêque est qu’actuellement, le gouvernement brésilien tente de légaliser l’avortement.
    On ne va pas reprocher à un évêque de s’y opposer, alors que nous nous plaignons suffisamment qu’en France, nos évêques restent timides.
    MJ]

  5. @ MJ
    Vous répondez à Bob (dont je partage le point de vue : i.e. il y avait de très grands risques que cette gamine meure) que “la fin ne justifie pas les moyens”.
    Le cardinal Re lui dit qu'”il faut toujours protéger la vie”.
    Nous sommes donc devant un dilemme : une vie contre une vie ? Soit la mère meurt, soit l’enfant meurt.
    Je précise enfin que si effectivement les jumeaux attendus étaient deux personnes innocentes, la jeune mère de 9 ans, violée, l’est aussi !
    [Au traumatisme du viol, on voudrait ajouter le traumatisme de l’avortement à cette fillette. C’est scandaleux.
    On ne guérit pas le mal par le mal.
    MJ]

  6. A Bob : oui, la vie de la mère était en danger à cause de cette grossesse. Pour autant, ce n’est pas une raison de tuer deux personnes innocentes (le fait qu’ils soient deux n’influe d’ailleurs en rien).
    Bien sûr, il faut tâcher de sauver la fillette et de l’empêcher de mourir. Mais cette volonté de l’aider ne doit pas nous pousser à tuer quelqu’un pour en sauver un autre. Il existe une différence entre ne pas réussir à empêcher une mort et la donner. En l’occurence, il était de plus possible qu’elle en survive, il y a malheureusement des exemples de mères très jeunes. Et même si ses chances de survie étaient très minimes, avorter un bébé n’est pas acceptable dans la mesure où il s’agit d’un acte volontaire de meurtre sur une personne humaine innocente qui bénéficie d’un “droit inaliénable à la vie”.
    Refuser cet avortement peut effectivement passer comme une condamnation tragique de la fillette, mais il faut bien comprendre que la volonté n’est alors pas de la tuer, mais bien de la garder en vie par tous les moyens possibles ainsi que ses enfants. Dans le cas contraire, il s’agit bien d’un acte visant à donner la mort, même si c’est pour conserver une vie.
    Ainsi, l’avortement n’est jamais acceptable, car il s’agit de tuer un être totalement innocent et totalement irresponsable de ce qui lui arrive, viol ou non, ce que rien ne permet de justifier.

  7. Ne fallait-il pas aussi excommunier le beau-père violeur à l’origine de tous ces malheurs?

  8. Une grossesse de jumeaux à 9 ans aurait été difficile à mener à terme mais n’était-il pas possible de délivrer cette fillette avant terme ? Qu’en pensent les professionnels ?
    Les huit ou neuf petits américains de la grossesse ( récemment médiatisée) sont-ils nés à terme ? Et à quel poids ?
    Le viol de la filette est encore lié à une famille recomposée et on voudrait nous faire croire, en France, que le beau-parent serait essentiel pour “guider” la vie des enfants du conjoint !!!!!

  9. [A Martial, vous faites erreur : la fillette de 9 ans n’a pas été excommuniée.
    MJ]

  10. Je viens d’entendre à l’instant dans le journal de France Culture, répété à deux reprise, que la fillette aurait été excommuniée : d’abord par le journaliste présentateur, qui n’a mentionné que la jeune fille, puis par la correspondante qui a prétendu que l’excommunication touchait la mère de la jeune fille, l’équipe qui a réalisé l’avortement, ainsi que la jeune fille elle-même. On se demande ce qui peut motiver une contre-vérité aussi grossière.

  11. Personne n’a répondu à la question : pourquoi le beau père n’a pas été aussi excommunier ?
    2 poids, 2 mesures ?
    [un meurtre n’encourt normalement pas d’excommunication latae sententiae.
    Cependant il n’est pas complètement exempt de peines latae sententiae :
    Can. 1397 – Qui commet un homicide, ou enlève quelqu’un avec violence ou par ruse, le retient, le mutile, ou le blesse gravement, sera puni, selon la gravité du délit, des privations et interdictions prévues au can. 1336 [il ne s’agit effectivement pas d’excommunication];
    On peut donc dire que, au regard du droit canon, la peine est moins lourde en cas de meurtre qu’en cas d’avortement.
    Je pense que la raison en est dans le fait qu’on ne parle pas ici de peine morale. Les peines et censures ecclésiastiques prévues dans le Droit Canon ne présument pas du juste châtiment que nous recevrons pour nos fautes dans l’autre monde.
    Les censures du Droit Canon sont plutôt des peines “médicinales”, visant à ce que le coupable s’amende, regrette sa faute, répare si possible, et répare aussi le scandale causé. L’Eglise pourra donc prévoir une peine plus grave pour un délit moralement moins grave, afin de lutter contre tel ou tel scandale ou pour insister sur telle dérive ou telle autre.
    Ainsi, d’ailleurs, les peines du droit canon peuvent évoluer, pour un même acte, au fil du temps. Au moment de la dérive dans les sacre épiscopaux au Chine, le pape a réservé les excommunications encourues au Siège Apostolique.
    S’il s’agissait de la juste peine en regard de la faute morale, ce ne pourrait être le cas.
    Bien entendu, le meurtrier au même titre que l’avorteur, contrevient au 5è commandement de Dieu, il s’agit donc d’une faute toute aussi grave. Ensuite la gravité “relative” de ces actes est à évaluer en fonction des critères moraux habituels. Mais de toute façon il appartient seulement à Dieu, et seul Lui a réellement les moyens de le faire, de juger de la responsabilité morale de tel avorteur ou de tel meurtrier.
    Lire ce fil
    http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=470610
    MJ]

  12. Et il a fallu que le journal de TF1-20h00, sous la houlette d’une certaine Claire Chazal, face choux gras de cette tragique affaire en mettant au pilori, bien entendu, l’église catholique et le Pape.
    Pour en rajouter une couche aussitôt après, la même “présentatrice”, à l’occasion des “journées de la femme”, rendait un vibrant hommage à une féministe violemment pro-avortement.

  13. > A Bob : oui, la vie de la mère était en danger à cause de cette grossesse. Pour autant, ce n’est pas une raison de tuer deux personnes innocentes (le fait qu’ils soient deux n’influe d’ailleurs en rien).
    J’ai du mal m’exprimer mais il y a vraiment très peu de chance que la grossesse arrive à terme : au final on aurait eu probablement trois morts.
    [Non : on sort les bébés sans l’intention de les tuer pour sauver la vie de la mère. Si les enfants décèdent, il n’y a pas avortement car il n’y a pas eu l’intention. La vie de la mère est sauve. Et la science fait de grands progrès pour les grands prématurés.
    MJ]

  14. Je vous pose la question en tant qu’athée (et pro-choix, il va sans dire) révolté par l’ingérence de l’Eglise dans la sexualité des gens : est-ce que le clergé oserait prononcer une telle excommunication dans un pays comme la France, où il y aurait de grandes chances que la personne concernée leur réponde qu’elle s’en tamponne le coquillard (c’est ce que je répondrais : baptisée, je suis malheureusement de facto considérée comme catholique, mais alors les préceptes du Pape, je m’en… bat l’œil)? Non, hein ? Cela est bien d’une grande hypocrisie […]
    [Dans le cas de l’avortement, l’excommunication est dite latae sentenciae, c’est-à-dire qu’elle est automatique. L’évêque brésilien n’a fait que rapeller une réalité. Il se serait tu que cela n’aurait rien changé à cette réalité.
    MJ]

  15. @jezabel : en tant qu’athée moi-même (mais traînant mes guêtres par ici de temps en temps), je ne crois pas que nous ayons une quelconque légitimité à critiquer le fonctionnement de l’église catholique.
    Et si, en France, une personne est excommuniée et « qu’elle s’en tamponne le coquillard », je m’interrogerai plutôt sur la réalité de sa foi que sur la décision de l’église. Au Brésil, pays très croyant (avec plus de vrais croyants oserais-je), je doute fort qu’être excommunié soit pris à la légère.
    […]
    (Note : ma question précédente peut être perçu comme une critique mais je précise que ce n’est pas le cas).

  16. Les paroles de l’évêque sont justes en ce qui concerne l’interdiction du meurtre, mais dans un cas aussi délicat que celui-là, il aurait fallu, en même temps, des paroles de compassion pour la petite fille. La condamnation était directe et automatique, de toute façon. Pas besoin de le dire aux médias, on sait comment ils réagissent…
    Pas facile de défendre le droit à la vie au quotidien, quand des cas aussi douloureux sont présentés ainsi, avec,en réponse à un drame, des paroles de vérité très dures, sans charité, qui sont balancées ainsi et reprises par les médias, et ne concernant qu’une partie du drame (l’IVG, mais peu de choses sur l’horreur du viol)… Quelque part, cela mine la crédibilité.

  17. >[Non : on sort les bébés sans l’intention de les tuer pour sauver la vie de la mère. Si les enfants décèdent, il n’y a pas avortement car il n’y a pas eu l’intention. La vie de la mère est sauve. Et la science fait de grands progrès pour les grands prématurés.
    MJ]
    Okay, en discutant avec des camarades catholiques américains, j’ai plus d’infos sur la santé de la fillette et les avis des médecins. Il était strictement impossible que les fœtus atteignent un stade de maturité suffisant pour être viables, donc même avec tout le dogmatisme possible, je doute sérieusement que la foi catholique supporte une position qui aurait pu mener à la mort de trois personnes.
    [C’est ce que j’ai écrit plus haut. MJ]

  18. Je me permets, sur cette triste affaire, de renvoyer à la position présentée par P. de Plunkett, et relayée le 11 mars par le site Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
    http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1103095_desinformation2

  19. Evangelium vitae (Jean-Paul II) : « Je voudrais adresser une pensée spéciale à vous, femmes qui avez eu recours à l’avortement. L’Église sait combien de conditionnements ont pu peser sur votre décision, et elle ne doute pas que, dans bien des cas, cette décision a été douloureuse, et même dramatique. Il est probable que la blessure de votre âme n’est pas encore refermée. En réalité, ce qui s’est produit a été et demeure profondément injuste. Mais ne vous laissez pas aller au découragement et ne renoncez pas à l’espérance. (…) : le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. » (n° 99).

  20. quand à sauver des vies, l’une ou les autres, se référer à la vie de Jeanne Beretta-Mola. Jean-Paul II savait ce qu’il faisait en la montrant comme exemple pour notre temps où la foi et la raison se mélangent sans dicernement.

  21. On comprend mieux l’excommunication de la mère quand on apprend par les lettres des deux évêques que les viols duraient depuis trois ans.
    La mère n’a rien dit. Elle est analphabête, et alors ???
    Elle ne sait pas signer, Jeanne d’Arc non plus ! Elle a accepté pendant trois ans que ses enfants soient violées. Cela ne mérite peut-être pas l’excommunication selon le Droit Canon – C’est peut-être ces horreurs que l’Evêque a voulu dénoncer publiquement.

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