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Pro-vie

Etre “pro-vie éternelle”

R_2Dans son ouvrage sur le fondamentalisme évangélique, Une Religion made in U.S.A. (qui vient d’être traduit en français), Karl Keating (créateur du site d’apologétique catholique) dénonce les attaques de ces mouvements à l’égard du catholicisme. Il relève néanmoins une chose positive, lorsqu’il évoque les Christians Evangelizing Catholics, et leur chef, Bill Jackson :

"Jackson se qualifie non de "pro-vie", mais de "pro-vie éternelle". L’un de ses tracts invite les activistes pro-vie à "prendre conscience de votre responsabilité envers l’enfant que vous avez sauvé de l’avortement" en convertissant les parents au fondamentalisme.

"La plus grande chose qui peut arriver à la mère est d’être évangélisée et sauvée. J’ai récemment rencontré une jeune femme qui, alors qu’elle n’était pas sauvée, songeait à l’avortement. Elle a été contactée par des chrétiens qui l’ont convaincue de garder son bébé et conduite au Seigneur. Plus tard, le père a été également sauvé. Au lieu de trois vies, l’une naufragée, une autre assassinée et la troisième perdue, nous avons une famille chrétienne et un témoignage positif de la grâce du Christ."

Il est difficile ici de mettre en faute la logique de Jackson. Il a, à cet égard, une bien meilleure appréciation de ce qui est nécessaire que beaucoup d’activistes pro-vie qui se satisfont seulement d’empêcher des avortements. De fait, aussi grand soit le triomphe d’avoir sauvé une vie supplémentaire, s’en tenir là n’est pas suffisant. Agir ainsi, c’est ignorer les causes plus profondes de la mentalité abortionniste qui est nécessairement une mentalisté sécularisée et irréligieuse.

Karl_keating Les catholiques, qui ont porté à bout de bras et pratiquement seuls pendant des années la bataille pour la vie, expriment parfois aujourd’hui leur agacement envers les fondamentalistes, qui sont arrivés plus récemment dans le mouvement, et leur incapacité à s’empêcher de faire de l’évangélisation pendant les activités. Une chose, pensent ces catholiques, est de sauver des enfants, mais une tout autre chose est de chercher à convertir parmi les membres du mouvement. Ils ne seraient pas si ennuyés s’ils percevaient que les fondamentalistes sont peut-être plus cohérents qu’eux-mêmes ne le sont et ont peut-être une plus juste conception de l’avortement comme problème d’âme plus que de chirurgie."

Michel Janva

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5 commentaires

  1. Qui peut me dire depuis quand la France a-t-elle perdu l’esprit missionnaire?
    On parle de dialogue dans tous les sens et avec n’importe qui, mais qui à ce jour parle de convertir, de prosélytisme?
    De fait les fondamentalistes, hérétiques, nous donnent une sacrée leçon !
    En fait la religion, ou plutôt la majorité des croyants en France, voire en Europe est émasculée.
    Logique le mépris des musulmans !

  2. Bien vu.
    C’est vrai que parfois, certains mouvements de combat (d’origine catholique) contre l’avortement se sont parfois transformés – sous-prétexte de toucher les non-croyants – en une sorte de croisade “pour la vie”, la vie “en-soi”, qui a un petit goût de paganisme par omission du spirituel. En effet la vie ne vaut que pour et par la Vie en Dieu.
    Entre autres, on a trop découplé le problème de l’avortement de sa cause prfonde qui est l’idolâtrie du plaisir en général et de la sexualité en particulier, idolâtrie qui n’est possible que par éloignement de Dieu.

  3. À ce sujet l’organnisme One More Soul fondé au États-Unis (www.omsoul.com), aborde la question de la vie humaine (mariage, famille, conception, et par opposition l’anti-culture de la mort) à partir du dessein divin:
    La relation conjuguale ouverte à la vie, permet au couple de “pro”-“créer”, c’est-à-dire de collaborer avec Dieu, qui se donne une âme de plus, laquelle pourra participer à sa gloire.
    La vie humaine et les activités de la personne, vues, orientées, fondées sur ce principe devinennent chargés de dignité.
    Les formes d’apostolat de cet organisme découlent de ce principe et par conséquent sont très belles. Ce pourrait être le cas pour d’autres mouvements pro-vie.

  4. Evidemment que les chrétiens évangéliques sont plus cohérents : dans une société réellement chrétienne, l’avortement, l’euthanasie et autres horreurs ne sont même pas possibles.
    Croire que l’on peut sauver une vie – terrestre – sans s’occuper de l’âme de la mère, et du même coup de celle du père mais aussi de celle de l’enfant m’a toujours semblé absurde.
    Il ne faut donc pas jeter la pierre à ces mouvements, mais plutôt accepter le fait qu’ils ont raison… au moins sur ce point.

  5. Je suis en train, à la demande de mon employeur, de lire l’ouvrage de M. Keating. Mon directeur est, comme moi, évangélique. Je m’attendais à cequ’il me demande un avais négatif sur le livre en question, mais pas du tout : quandje lui ai dit que mêmesi je ne partageais pas les vues de l’auteur, mais ne pouvais que constater que sa réaction face aux évangéiques était normale, j’ai été surpris d’entendre mon supérieur m’approuver. En effet, je suis attristé de constater que bien des évangéliques parlent des catholiques sans les connaître. Le désaccord n’implique pas automatiquement de dire n’importe quoi. Cependant ,, je ne pense pas qu’il y ait là dela mauvaise intention, en tout cas pas souvent. De plus, ce comportement se retrouve aussi de la part de certains catholiques envers les évangéliques. Pour ma part, j’apprécie beaucoup bien des catholiques et préfèrerais avoir un Roi catholique sincère qu’un Président protestant gauchiste comme auraient pu l’être Jospin ou Rocard. Et je collabore aussi avec des catholiques dans le cadre de mes activités professionnelles puisque je suis amené à me pncher sur la bioéthique et que le partenaire de mon employeur est l’Alliance pour les Droits de la Vie dont nous relayons les actions.
    Est-ce que les mouvements catholiques de résistance à la culture pro-mort sont silencieux sur leur identité chrétienne ? Je ne le sais, mais quelque part, il faut s’avancer prudemment pou avoir voix au chapitre. Est-ce qu’un Tugdual Derville serait écouté s’il mettait en avant l’espérance chrétienne ? Oui, mais peut-être de façon moindre. Il n’y a pas de solution toute faite et on fonctionne de manière casuistique parfois. On met en avant ce que dit le Christ sur la vie et la dignité humaine, mais on peut le faire avec un but immédiat, qui est celui de combattre la culture de la mort, et parfois, un autre but qui est aussi de témoigner de l’Evangile.
    Je note que le SB semble particulièrement à l’aise dans cet exercice.

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