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Pays : Etats-Unis

Etats-Unis : la vitalité du catholicisme en politique

Lu sur Sandro Magister :

“Que l’athéisme soit caractéristique de l’Occident, c’est là une légende
qui est démentie par les faits. Dans le dernier grand sondage mondial
sur cette question réalisé par Gallup, on voit arriver en tête la Chine,
où près de la moitié de la population se déclare athée, suivie de près
par le Japon et la Corée. […] Et aux États-Unis elle est réduite au minimum, à peine 5 %
de la population
, même si le fait de se dire athée n’est plus,
aujourd’hui, une marque sociale comme c’était le cas autrefois. Dans
le panorama mondial de l’Église catholique, les États-Unis constituent
la surprise la plus forte
. Il y a seulement quelques années encore,
personne n’aurait parié sur un renversement de tendance aussi
spectaculaire. Tous les indicateurs étaient au rouge : évêques faibles
et apeurés, prêtres désarmés, vocations en chute libre, fidèles en
déroute. Le scandale de la pédophilie avait porté des coups terribles à
la crédibilité de l’Église.

Mais depuis que Benoît XVI est pape, les signaux enregistrés aux États-Unis font apparaître une reprise. Une
série de nominations ciblées a propulsé à la tête de l’épiscopat un
nouveau groupe dirigeant bien formé et dynamique, ratzingerien du point
de vue doctrinal et “positif” dans l’espace public. La peste de
la pédophilie jugulée, les écoles et les paroisses catholiques figurent à
nouveau parmi les lieux les plus sûrs pour les enfants. Et les
taux de confiance se sont redressés. D’après les méticuleuses enquêtes
du Pew Forum de Washington, à peine 51 % des catholiques américains se
disaient satisfaits de leurs évêques en 2000 ; aujourd’hui, ils sont 70
%. En ce qui concerne le pape Benoît XVI, 74 % des catholiques se
disent satisfaits de lui, ce chiffre atteignant même 85 % chez ceux qui
vont à la messe le dimanche. Il y a dix ans, alors que Jean-Paul II
était au sommet de sa popularité, les satisfaits représentaient 72 %
.

La
vitalité retrouvée du catholicisme aux États-Unis a également envahi le
terrain politique. Pour la première fois dans l’histoire du pays, les
élections présidentielles du 6 novembre prochain verront deux
catholiques en course pour le poste de vice-président : Joe Biden,
associé au démocrate Barack Obama, et Paul Ryan, associé au
républicain Mitt Romney.

Ryan, 42 ans, est du Wisconsin, l’un des
états où le vote catholique est considéré comme le plus incertain et en
même temps le plus déterminant. […] Membre du Congrès, il en
préside la commission du Budget et il est le père de la loi de finances
fédérale pour 2013, approuvée le 29 mars dernier grâce au vote de la
majorité républicaine : une loi qui, en raison des coupes drastiques
qu’elle impose à certains mécanismes de protection en faveur des couches
sociales les plus défavorisées, a été sévèrement critiquée par les
évêques les plus sensibles à la solidarité sociale.

Les premiers à
protester ont été Stephen E. Blaire, évêque de Stockton (Californie),
et Richard E. Pates, évêque de Des Moines (Iowa), chefs de deux
commissions de l’épiscopat américain : pour la justice et pour la paix . Quatre-vingt-dix
enseignants de la Georgetown University de Washington leur ont fait
écho, parmi lesquels une dizaine de jésuites, qui ont accusé Ryan de
trahir la doctrine sociale de l’Église.

 Dans
une interview accordée à la chaîne CBN, Ryan a répondu en soutenant
qu’il appliquait justement le principe de la “subsidiarité” –
c’est-à-dire celui de la primauté des familles, des Églises, des groupes
de base, par rapport à l’État
– qui est l’un des pivots des encycliques
sociales des papes. Et il a développé ses arguments dans un discours prononcé le 26 avril à la Georgetown University.

L’échange
de vues s’est poursuivi avec d’autres lettres critiques envoyées au
Congrès par des évêques, mais aussi avec des prises de position d’autres
évêques qui défendaient le caractère catholique de Ryan et de ses choix
en matière d’économie, considérés comme pouvant par nature être
discutés, contrairement aux choix “non négociables” [de l’Église] contre
l’avortement, l’euthanasie, le mariage homosexuel, à propos desquels le
vice-président d’Obama, Biden, est critiqué comme étant trop permissif.

Parmi les évêques qui ont pris la défense de Ryan, il y a l’évêque de son diocèse, Robert C. Morlino, de Madison (Wisconsin). L’archevêque de Denver (Colorado), Samuel Aquila, a fait de même. L’archevêque de New-York, le cardinal Timothy M. Dolan, a également écrit à Ryan une lettre pleine de manifestations d’estime. En
sa qualité de président de la conférence des évêques catholiques, le
cardinal Dolan a également dirigé, au cours de ces derniers mois, la
vigoureuse campagne menée par l’épiscopat américain contre Obama pour
défendre la liberté religieuse, estimant que celle-ci était violée par
l’obligation faite aux institutions catholiques d’assurer une couverture
sociale à leurs employés même en ce qui concerne la stérilisation et
l’avortement.

Ce qui est caractéristique des États-Unis,
c’est que ce vif affrontement a lieu au grand jour, avec des prises de
position publiques, à propos du contenu des problèmes.
Politiquement,
les évêques comme les fidèles sont divisés, les uns étant pour Obama,
les autres pour le mormon Romney. Personne ne demande que les
catholiques fassent bloc et encore moins qu’ils constituent un parti
.
Personne, de l’extérieur, n’accuse d’ingérence les évêques, qui sont des
citoyens comme les autres
. Personne ne demande – comme cela se produit,
par exemple, en Italie – une introduction organisée des catholiques en
politique. Dans le domaine politique, les catholiques des
États-Unis sont simplement présents autant qu’ils en sont capables
.
L’espace public est à eux comme il est à tout le monde. Leur force,
c’est de convaincre, et non pas d’imposer.”

Une vitalité que manifeste au quotidien le blog Americatho.

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3 commentaires

  1. ce qui m’a etonne, c’est que l’accent ne soit pas mis sur le fait que Joe Biden se dit catholique, alors qu’il ne respecte en rien les preceptes elementaires de notre religion…
    ce qui n’est pas le cas de Paul Ryan ! son discours hier ne trahissait en rien la doctrine sociale de l’Eglise
    que des eveques parlent contre lui, il n’empeche que, vivant sur place, je ne rencontre guere de Catholiques (et meme de Chretiens) qui se laissent tromper sur la ‘catholicite’ du democrate

  2. “avortement, l’euthanasie, le mariage homosexuel, à propos desquels le vice-président d’Obama, Biden, est critiqué comme étant trop permissif”
    Trop permissif… il vaudrait mieux dire que c’est une véritable Obamination!

  3. Prions afin que l’Esprit-Saint éclaire leur choix.

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