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Culture de mort : Avortement

Est-il moralement admissible de devenir des consommateurs permanents et « systématiques » de produits pharmaceutiques liés à l’industrie de l’avortement ?

Est-il moralement admissible de devenir des consommateurs permanents et « systématiques » de produits pharmaceutiques liés à l’industrie de l’avortement ?

Catholica a traduit le texte d’un chapitre du livre collectif  Mors tua vita mea, publié sous la direction de Massimo Viglione. Le long sous-titre de l’ouvrage en indique l’objet précis :

« La fin ne justifie pas les moyens. Sur l’illicéité morale des vaccins qui utilisent les lignes cellulaires de fœtus victimes d’avortements volontaires ».

L’auteur, Dom Giulio Meiattini o.s.b., est professeur de théologie fondamentale (Athénée pontifical Saint-Anselme, Rome ; Faculté théologique des Pouilles, Molfetta), directeur éditorial de La Scala, revue de spiritualité des bénédictins de Noci (Bari). Extrait :

[…] Il devrait maintenant être clair que cette vaccination ne sera pas une exception, mais a toutes les apparences d’être, au moins en principe, l’inauguration d’un système permanent de vaccination de masse. Dès la fin du premier cycle, les variantes du virus ou le mythe de la prophylaxie systématique afin d’éviter d’autres vagues éventuelles, ont été l’occasion facile d’ouvrir un nouveau scénario : induire une vaccination totale et permanente. Les individus ne seront pas confrontés « pour une fois » à l’équilibre « proportionnel » entre une vaccination non éthique et la sauvegarde de la santé dans des circonstances « graves ». Au contraire, le fait le plus remarquable est que le concept même de « raisons sérieuses » a été lentement modifié, car les attentes en matière de sécurité et de bien-être ont changé. Même la définition du terme « pandémie » a été élargie par l’OMS, ce qui la rend plus facilement applicable. En bref, il ne s’agit plus d’un vaccin unique (comme celui contre la rubéole ou la rougeole). Au contraire, l’idée même d’un « état thérapeutique » permanent progresse et tend à transformer la vaccination d’un acte ponctuel et isolé en un « système » stable et répétitif à l’infini, au nom d’un exorcisme radical de la mort.

Dans un tel contexte, même la production de vaccins non éthiques, qui était déjà devenue un « système » dans les laboratoires, se transforme en leur utilisation « systématique » et continue par la population. Face à ce scénario, les présupposés moraux énoncés dans les documents magistériels susmentionnés (relatifs aux circonstances spéciales et exceptionnelles à apprécier « proportionnellement ») sont totalement inadéquats. Ce qui pourrait peut-être être admis comme une exception dans de rares cas risque de devenir la règle générale s’il n’y a pas de possibilité de choisir s’il faut vacciner et quel vaccin recevoir.

Compte tenu de l’utilisation généralisée de lignées cellulaires abortives pour la fabrication de vaccins par de nombreuses grandes entreprises pharmaceutiques, le dilemme à résoudre peut donc être formulé comme suit : est-il moralement admissible de devenir des consommateurs permanents et « systématiques » de produits pharmaceutiques liés à l’industrie de l’avortement ? L’extraordinaire caractère exceptionnel du cas unique, jusqu’ici sous-entendue, est remplacée par une vaccination totale, répétée on ne sait combien de fois, qui nécessitera l’extension et la facilitation de l’utilisation de tissus fœtaux humains, avec une législation de plus en plus permissive.

g) Le fait que la perspective morale de la proportionnalité, telle que reflétée dans les textes du Magistère, a été dépassée par ce tournant d’époque, et est donc inadéquate pour comprendre et évaluer le nouveau phénomène devant lequel et dans lequel nous nous trouvons, est également confirmé par d’autres considérations. Il est tout à fait évident, pour qui regarde l’évolution rapide des événements avec un minimum de sens critique, que la campagne de vaccination actuelle est le prélude à des perspectives bien différentes : l’avènement des certificats de vaccination et des visas sanitaires, au-delà desquels se profile l’adoption des puces électroniques déjà en phase d’essai avancée. Ce sont toutes des mesures qui portent gravement atteinte aux droits humains et civils fondamentaux. L’exigence d’un passeport vaccinal est une forme de chantage, préalable et préparatoire à la vaccination obligatoire. La perspective de puces infrarouges ou de vaccins pouvant être lus à distance par des systèmes électroniques revient à prendre le contrôle du corps et de la vie privée des individus. En d’autres termes, accepter la vaccination de masse à ce stade a des implications éthiques potentiellement graves pour l’avenir des sociétés libres et facilite l’émergence de nouvelles formes de totalitarisme. En revanche, vacciner 80 à 90% de la population contre un virus qui, dans plus de 90% des cas, ne présente aucun symptôme, est une mesure totalement disproportionnée.

La bioéthique et la théologie morale qui ne tiennent pas compte de ce contexte général, mais se limitent à examiner la tête d’épingle de la conscience individuelle placée devant l’acte individuel de vaccination effectué à titre exceptionnel, ressemblent à ceux qui s’attaquent à l’artillerie lourde avec un arc et des flèches, en prétendant que les arcs et les flèches sont des armes très efficaces. Il peut être vrai et intéressant de démontrer que l’arc et la flèche, s’ils sont utilisés par un tireur d’élite, sont une arme efficace ; mais face aux chars et aux mitrailleuses, cela n’est absolument pas pertinent. Si l’on veut vraiment comparer la situation actuelle à une guerre, on peut le faire. Il suffit de préciser que la guerre n’est pas contre le virus, mais contre un « système » qui fait du virus son cheval de Troie.

En conclusion, la question de l’utilisation de lignées cellulaires humaines à des fins de recherche pharmaceutique et scientifique, et la question de la licéité de l’utilisation de certains vaccins (et autres produits) résultant de ces pratiques, ne sont que des aspects partiels d’un problème plus général, en dehors duquel ils ne peuvent être traités et résolus de manière adéquate. Dans le cadre planétaire actuel, une science qui utilise des tissus humains à grande échelle comme matériel de laboratoire est une science qui prépare et nourrit une société de cobayes et de sujets manipulés et contrôlés. Il ne s’agit plus simplement de la question de l’admissibilité de certaines thérapies dans certaines conditions. Il s’agit de modifier les conditions mêmes qui justifient une thérapie en en faisant un « système ». Il s’agit d’une vision du monde visant à transformer le corps des gens en une source d’immenses profits (économie) et en un instrument de contrôle capillaire (politique).

Nous devons prendre conscience que si elle est poussée trop loin, « la médicalisation de la société pousse à l’extrême le caractère impérialiste de la société industrielle » (Ivan Illich). La médicalisation totale de la société, au nom du droit à la santé ou du bien commun de la santé publique, est le fer de lance d’un nouvel impérialisme qui veut achever l’œuvre de transformation des citoyens en marchandises et en esclaves, après avoir transformé les fœtus humains en marchandises. Devons-nous être naïfs au point de croire que les super-philanthropes et Big Pharma travaillent pour le bien des êtres humains en assassinant d’autres êtres humains ? Ceux qui sacrifient des enfants aujourd’hui n’auront probablement aucun scrupule à sacrifier demain des pans entiers d’adultes.

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17 commentaires

  1. C’est un acte d’amour nous dit le pape, et tous les sophistes.
    Les textes romains de 2005 disent pourtant ce qu’il convient de faire.

    Un jour ils viendront par césarienne extraire du ventre de votre fille de votre femme l’enfant car ses cellules présentent les caractéristiques biologiques pour soigner tel ou tel personnage, ils diront que c’est pour la continuité de la démocratie.
    Parmi tous les injectés qui ne demandera pas demain la continuité de ces traitements pour vivre quelques instants de plus.
    Nous sommes en pleine barbarie.

  2. Enfin !!!

  3. Il s’agit d’un article publié le 10 novembre 2021, remarquablement lucide : voire ces derniers mots…

  4. Voilà un texte très bien rédigé et argumenté qui nous concerne tous au delà de l’utilisation de vaxxins contre la Covid. Bien d’autres produits pharmaceutiques semblent concernés.

  5. Oui, mais que répondre à Saint Paul :

    “Un dernier exemple sera tiré du nouveau Testament : Est-il permis de manger des idolothytes, autrement dit des viandes sacrifiées aux idoles (1 Co 8, 1) ?

    Il faut savoir, pour bien situer cette question, que toute la viande consommée dans l’Antiquité passait obligatoirement par les temples. Il n’y a d’ailleurs qu’un mot en grec, mageiros (utilisé exclusivement au masculin), pour désigner le sacrificateur, le boucher et le cuisinier : pour qui voulait s’abstenir de viande immolée, il n’y avait pas d’autre viande à consommer.

    Ajoutons que le péché d’idolâtrie est l’un des plus graves, puisqu’il s’attaque à Dieu lui-même.

    La réponse que donne saint Paul est : il est permis de manger de ces viandes, sauf si cela scandalise le prochain. Cela signifie que celui qui consomme cette viande ne participe pas au péché d’idolâtrie. Sans quoi saint Paul n’aurait pu répondre ainsi.” abbé Sélégny FSSPX

    C’était pourtant un acte répété … car forcément, on mange souvent de la viande …

    • Cela m’a l’air complètement à côté du sujet. Il ne s’agit pas de viande mais de fœtus humains.

      • Il ne s’agit absolument pas de comparer des petits enfants dans le ventre de leur maman à de la viande ! vous êtes vraiment de mauvaise foi ou incapable d’avoir un raisonnement !
        Le raisonnement est sans doute trop subtile pour vous, tout le monde n’est pas fait pour la théologie morale …

    • L’abbé selegny tout médecin produit des sophismes et vous avec lui, si vous en êtes à faire un parallèle entre la viande consacrée aux idoles et un sacrifice humain.
      Un enfant avorté si vous réduisez cela à un morceau de viande, vous méritez le monde dans lequel vous vivez.
      C’est difficile de penser qu’on est contemporain de tel raisonnements stupides.
      Ne vous étonnez point alors de la violence et la barbarie que va produire cette société si vous légitimez par des sophismes l’avortement.

      • Vous ne deviez pas être très fort en philosophie …
        J’ai l’impression que la relève va être difficile à assurer, y compris dans nos rangs !

        • Si la philo est la science qui vous a appris à comparer la viande sacrifiée aux idoles avec les cellules de fœtus humain, alors je crains que vous fussiez un premier de classe. Car à notre époque ce n’est pas l’intelligence qui est recherchée.
          Mais j’avoue que vivre au milieu de gens comme vous devient pénible , donc je vous laisse assurer la relève et obtenir le grand prix.

    • Que Dieu ait pitié de vous.

      • Merci, ça me sera toujours utile, mais votre lecture de ce que j’ai écrit est complètement à côté de ce que je dis … enfin, j’imagine ! à la vue de votre commentaire laconique.

  6. “Il faut savoir, pour bien situer cette question, que toute [sic] la viande consommée dans l’Antiquité [sic] passait obligatoirement [sic] par les temples.” C’est une simplification à laquelle même Guy Berthiaume (“Les Rôles du Mágeiros. Étude sur la boucherie, la cuisine et le sacrifice dans la Grèce ancienne”, 1982) ne souscrirait pas. Le paysan, le chasseur, entre autres, ne se souciaient guère de l’estampille des “temples”… et ils faisaient bien.

    Et surtout, deux mille ans de christianisme séparent les problèmes de conscience que pouvait poser à certains convertis, du temps de saint Paul, la consommation de viande d’animaux sacrifiés aux idoles et cette monstrueuse obligation universelle de “vaccins” produits et/ou testés grâce aux cellules prélevées sur des enfants avortés vivants. “Allez, vaccinez toutes les nations, au nom du…”

    “I’d rather die than benefit from anything produced by using an aborted child” (Mgr Joseph Edward Strickland, évêque de Tyler, Texas). Lien : https://www.lifesitenews.com/news/bp-strickland-id-rather-die-than-benefit-from-anything-produced-by-using-an-aborted-child/

    • Il ne s’agit pas pour moi d’approuver cette injection, je ne suis moi-même pas injectée et ne le serai jamais (volontairement du moins), je posais simplement une question. On a quand même le droit de réfléchir aux questions morales en se référant à l’Evangile, non ?
      Par ailleurs, l’idolâtrie est une monstruosité, ne vous en déplaise, certains sont morts martyrs pour un grain d’encens refusé aux idoles.

      • Reflechir en faisant référence à l’écriture, c’est exactement ainsi que le diable essaye de tenter notre Seigneur au désert.
        Reflechissez-y

  7. A tous ne vous laissez pas abuser par les sophismes, syllogismes et autres raisonnements tordus de ceux qui se piquent de philosophie. Mgr Athanasius Schneider les a dénoncés.

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