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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Entretien inédit avec le cardinal Burke

C'est sur le blog de Jeanne Smits :

"Le cardinal Raymond Burke nous a fait l'honneur de répondre longuement à une interview à de la famille, du mariage et du synode (…) Une partie de l'interview (…) a été accordée à la revue Monde & Vie, qui l'a publiée début février. Le reste est inédit, et vous est spécialement destiné, chers lecteurs de ce blog."

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4 commentaires

  1. J’ai aujourd’hui un peu de mal avec ce discours…
    Entendons-nous bien : je ne remets pas en cause la doctrine de l’Église sur indissolubilité du mariage… Ni sur les valeurs formidables que l’Église porte dans le mariage. Le discours de l’Église ne peut changer…
    Mais il y a toujours un pont entre l’objectif et l’état de fait. Sur terre, on vise la sainteté mais on sait très bien qu’on ne peut l’atteindre… Personne ne remet en cause cela…
    Et patatra, dès qu’il s’agit du mariage, on tombe dans ce travers : d’un seul coup, la miséricorde est absente et on botte en touche…
    Chacun a son parcours et l’essentiel est que ce parcours mène au Christ. Si le Christ est là présent chez la personne alors cette dernière est sauvée ! C’est magnifique et tout le rôle de la communion des Saints : on lutte ensemble pour cela !
    On dirait parfois que cet objectif est délaissé pour la forme… Le forme est importante et primordiale dans la doctrine. C’est le but.
    Mais la forme n’est pas l’homme. Le Christ ne s’est pas déplacée pour la forme et la loi : il ne l’a pas remise en cause mais a tancé vertement ceux qui l’appliquaient à la lettre “chargeant les hommes de fardeaux trop pesants” (au passage qu’ils se gardaient bien de porter eux-mêmes…).
    On a quand même l’impression parfois de retourner 2000 ans en arrière…
    Posez-vous la question suivante aujourd’hui : si le Christ était présent devant un pécheur qui l’implore, ne lui donnerait-il pas immédiatement son corps ? Calculerait-il s’il en état de péché véniel, grave ou mortel ?
    Avons-nous le droit d’être moins miséricordieux que Lui ? de surinterpréter ses intentions ? (ce que je fais peut-être moi en écrivant cela… j’en suis conscient).
    Je crois profondément aujourd’hui qu’il existe une règle qu’il faut tenir car c’est le but ultime mais que le regard de l’Église sur le pécheur doit être empreint de la même miséricorde que celle du Christ et de s’occuper de chaque cas individuellement.
    Saint Pierre a renié trois fois le Christ… Saint Paul a martyrisé ses premiers fidèles… Avec la mentalité d’aujourd’hui, on en aurait sûrement fait des parias.
    A méditer…
    [Le pécheur qui implore le Christ regrette son péché et le Christ lui dit “va et ne pêche plus”.
    Dans le cas qui nous intéresse, les situations de vie en couple irrégulières, si le pêcheur demande miséricorde au Christ c’est qu’il est conscient de son péché et qu’il s’engage à changer son état de vie.
    St Pierre a regretté son triple reniement et est mort martyr!!! Ce n’est pas rien.
    Sinon, pourquoi les couples mariés qui respectent le magistère feraient des efforts si le Christ pardonne à ceux qui ne le respectent pas… C’est le principe de l’indissolibité du mariage qui part en poussières.
    Il en va de même pour tout péché. Le plus terrible des assassins n’est pardonné que si et seulement si il regrette ses actes et cherche à ne plus les reproduire.
    Il est vrai que cela est dur à entendre aujourd’hui dans une société où ceux qui respectent le magistère deviennent rares et où tout devient normalité : divorcés remariés, concubinage, pacs, famille recomposées etc…
    PC]

  2. Pourquoi ce synode sur la famille se focalise t-il sur les divorcés et leur accès à la Sainte-Communion?
    Pourquoi ne parle-t-on pas des mariages non valides,nous savons tous,et les prêtres en premier,que nombre de mariages religieux sont nuls,le pape François le déclare lui-même.
    Des personnes n’ayant absolument pas la foi en Dieu sont mariés religieusement,il y a là une manière de brader le sacrement.
    Les Pères du Synode devraient aborder avec sérieux ce grave problème et envisager une manière d’accueillir de futurs couples,surtout ne pas les rejeter ,mais les accueillir pour une cérémonie qui ne soit pas un sacrement,ensuite éventuellement accompagner ces personnes spirituellement.

  3. @ PC
    oui, vous me répondez la doctrine. On est d’accord dessus.
    Maintenant, placez-vous au niveau de l’homme. Les divorcés-remariés – ou les couples adultères – sont-ils VRAIMENT dans le péché ?
    Dans la doctrine, oui. Maintenant, au cas par cas… C’est à voir…
    Leur mariage était-il valide (puisque c’est cela le VRAI problème) ? La plupart des mariages ne le sont pas depuis des années (pour des raisons doctrinales, le plus drôle !) et ensuite on vient leur renvoyer dans la figure la doctrine !
    Alors, oui… le regret ? Qu’en savez-vous ? Connaissez-vous leur souffrance ? Ne vivent-ils pas dans un certain sens un martyr ?
    Je me garderai bien de généraliser… Certains sont – eux aussi – des doctrinaires. Le pape les taclent bien au passage car il a bien compris qu’ils ne sont pas dans le Christ mais en dehors et que la communion n’est qu’un symbole, pas cette union extraordinaire offert à nos âmes PÉCHERESSE pour aller de l’avant…
    Bref, la doctrine oui… Mais un sérieux examen de conscience de l’Église est nécessaire aussi… On a distribué des sacrements comme des pochettes surprises… Après, on vient expliquer que c’est sérieux.
    Il faut savoir aussi affronter la réalité qui est la vie et qui est avant tout la Vérité.
    [Il ne peut pas y avoir de demi-vérité.
    Voici ce que dit le cardinal Burke sur les mariage soit disant non valide :
    “J’estime qu’il est très irresponsable de faire des déclarations générales sur le nombre de mariages qui seraient valides ou invalides. Chaque mariage doit être examiné. Le fait que des personnes ont pu être mal catéchisées, et ainsi de suite, peut certainement les rendre moins fortes par rapport à la vie conjugale, mais cela n’indiquerait pas nécessairement qu’elles donnent un consentement matrimonial invalide, parce que la nature elle-même nous instruit de la vérité du mariage. C’est ce que nous avons vu à la Signature apostolique : oui, il y avait davantage de déclarations de nullité de mariage, mais en examinant tous les cas, il y en avait de nombreux où la nullité du mariage n’était pas établie, n’a pas été démontrée.”
    Je comprends ce que vous dîtes mais, à votre tour, mettez-vous à la place de ceux qui respectent le magistère. Ne plus vouloir considérer une situation irrégulière comme situation de péché revient à relativiser toute chose et à désespérer ceux qui résistent et agissent avec effort en sainteté.
    Le problème des divorcés remariés c’est que la situation est publique alors qu’une personne en situation de péché mortel mais secrètement (avortement, meurtre, adultère etc…) est tout autant “interdite” de communion mais agit selon sa conscience sans que personne ne la montre du doigt…
    PC]

  4. @ PC
    Entièrement d’accord avec vous… sur le principe.
    La position du Cardinal Burke est la doctrine encore une fois. Elle est juste. Mais encore une fois, il y a la loi et l’esprit de la loi (c’est bien tout le message de l’Évangile..). ET là, à mon avis (encore une fois), il a tort car il applique la lettre et non l’esprit.
    Je suis d’accord avec vous sur le scandale public. Mais le scandale précédent – les mariages mal faits – sont un scandale encore plus grands car effectués par des gens dont le sacerdoce ne les autorise pas à ce genre de scandale…
    Alors, il y a sans doute un gros travail à faire sur ce plan-là. Pour lever le scandale, il y a… un vrai travail de pastoral à faire :
    – remettre le mariage tel qu’il doit être, c’est-à-dire centré sur l’eucharistie (il y a un énorme travail !!!)
    – arrêter de distribuer les mariages comme on distribue des baccalauréats
    – étudier AU CAS PAR CAS chaque mariage échoué avec toute la miséricorde que cela implique
    – dénoncer clairement tous les scandales : mauvais mariages mais aussi mauvais divorces… Mais aussi ceux qui exploitent l’ignorance des fidèles (comme les politiciens qui communient alors même que leur attitude est en opposition frontale et assumée avec l’Évangile), etc.
    On ne peut pas faire porter le chapeau à un bouc émissaire : le problème est global. La réparation doit l’être aussi.

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