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Culture : cinéma

Entre les murs, un film démagogique

Lu dans les Echos :

"Le 25 mai dernier, un film français, « Entre les murs », recevait la palme d’or. Du jamais-vu depuis vingt et un ans et « Sous le soleil de Satan » (1987), de Maurice Pialat. Le pays exultait. La question, grave, soulevée en filigrane par le film – comment et quoi enseigner à une classe de ZEP ? – fut vite oubliée. Un vent d’optimisme balayait les objections des Cassandre. […]

Ce prof « sympa » l’est-il tant que cela ? Incapable d’enseigner à ses élèves, sa priorité est de ne pas perdre pied. Alors, il parle, il parle. Sa logorrhée est une arme de défense. Il en rajoute, il cède à la facilité, au langage approximatif, parfois vulgaire, de ses interlocuteurs. Il traite même deux élèves de « pétasses », provoquant un incident. Il est pris à son propre jeu. Mais il capitule. Presque toujours. Lorsqu’une jeune élève dit – de mémoire – qu’elle n’aime pas la France ou qu’elle n’a jamais désiré être française -, il répond, en substance : « Moi non plus, je ne suis pas toujours fier de mon pays… » En résumé, « Entre les murs » est film brillant dans la forme, démagogique sur le fond. La démagogie, c’est l’« attitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, obtenir ou conserver le pouvoir » (Larousse). [;..]

La pratique du jeune professeur repose sur « l’affect », il est « sans cesse entraîné par les élèves sur leur propre terrain, au lieu de les tirer vers le haut, vers la culture et le savoir ». Même l’aspect documentaire est « discutable », le portrait du chef d’établissement, « caricatural ». Philippe Meirieu craint que le film n’« entérine l’idée qu’il y a d’un côté l’autoritarisme, avec le système des médailles et de l’exclusion, ou d’un autre côté la pédagogie de François Marin »."

Michel Janva

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6 commentaires

  1. Comme l’écrivais je ne sais plus qui, la vraie question n’est pas la qualité du film, mais plutôt celle de savoir qui, après l’avoir vu, aura envie de mettre ses enfants dans ce lycée.
    Le réel, le réel, il n’y a que cela de bon ! Oublions notre idéalisme cartésien !

  2. Et toutes les classes iront remplir les salles de cinema pour voir ce film… Comme Germinal jadis.

  3. Bravo pour la voix dissonante des Echos, car depuis quelques semaines la machine à convaincre – les médias- est lancée ; malheur à celui qui ne verra pas ce film et ne l’applaudira pas !

  4. La seule mesure efficace et rapide serait le chèque scolaire.
    Au moins les profs “sympa” et leurs élèves resteraient sympathiquement entre eux et n’empêcheraient pas les autres d’enseigner et d’étudier.

  5. “Entre les murs” ou l’anti “Être et Avoir” ?

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