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Médias : Désinformation

La presse française, victime du syndicat du Livre

La presse française est en crise : en 2006, la somme totale des ventes (hors abonnements) du Monde (125 000), du Figaro (140 000), de Libération (75 000) et du Parisien (90 000) équivaut à celle de France Soir en 1981 (430 000 exemplaires). Et en mai 2007, la presse quotidienne a enregistré, avec une baisse de 20,6%, l’un des plus forts reculs de son histoire. D’aucuns accusent les gratuits ou internet. Et pourtant : la presse étrangère ne connait pas ces problèmes.

Selon Emmanuel Schwartzenberg, responsable pendant 10 ans de la page Médias-Publicité du Figaro et actuellement chroniqueur médias sur France Info, qui vient de publier Spéciale dernière. Qui veut la mort de la presse quotidienne française ?, la cause du déclin est interne. Résumé :

"Tout commence au lendemain de la deuxième guerre mondiale lorsque les ouvriers des imprimeries (et le Parti communiste) obtiennent le monopole de la fabrication des journaux et en 1947 quand on a créé les Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP), les coopératives chargées de distribuer la presse. Ces deux monstres étatiques existent toujours et gardent encore le monopole de l’impression et de la distribution des principaux quotidiens français. Il s’agit de deux administrations dont les coûts sont tellement élevés que les quotidiens n’arrivent plus depuis longtemps à assurer les marges.

Les syndicats dirigent les imprimeries et la distribution et ce sont eux qui décident du nombre de personnes employées. Sans parler des rémunérations dont les plus basses s’élèvent à plus de 4 000 euros par mois pour un rotativiste ! De plus, celui-ci bénéficie de neuf semaines de vacances par an, d’une couverture sociale qui lui permet de conserver son salaire pendant trois ans et des augmentations de salaire automatiques qui interviennent tous les ans sinon deux fois par an. Et ce n’est pas tout. En vertu d’un principe communiste dit de l’ «ouvrier collectif», le Livre a institué le mécanisme ingénieux de la rotation permanente des postes. Une façon de bénéficier des avantages conférés à chaque poste disponible. Au total, l’impression représente un coût qui avoisine 40 % du prix de vente d’un quotidien."

Michel Janva

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7 commentaires

  1. Salutations,
    Très pertinent. Je pense que, c’est l’internet est une chance pour la France. Moins l’information passe par eux, mieux c’est !
    Étienne.

  2. la fin de la Presse est donc inhérente à la gestion communiste de la Presse
    mais il faut alors penser à l’après:
    la renaissance de la Presse

  3. Dans la série des régimes spéciaux à réformer, je demande : MNPP et Syndicat du Livre.
    Dans la série refondation des syndicats, je demande : MNPP et Syndicat du Livre.
    Dans la série népotisme et emploi héréditaire, je demande : MNPP et Syndicat du Livre.

  4. En effet, le coût de l’impression (les coûts du papier ont encore augmentés au début des années 2000) accumulé à celui de la distribution par les NMPP (entre 40 et 45% du prix de vente!), représente une barrière de plus en plus impossible à franchir pour un organe de presse. Preuve en est l’immobilisme du marché des quotidiens, nationaux et régionaux, de ces dernières années. Nul nouvel entrant à l’horizon… mis à part les gratuits, qui ne prospèrent pas tant que ça.
    Mais ultimement, il faut bien voir que le véritable problème est celui de la baisse de confiance entre journalistes et lecteurs. De nombreuses études font le constat de cette cassure. Pour le public, les journalistes ne font plus leur travail de médiateurs entre eux et les élites. Les journalistes sont devenus eux-mêmes partis de l’élite et semblent innaccessibles.
    Certains organes de presse, comme Marianne, ont compris l’importance de la relation aux lecteurs et accordent davantage de place à l’interaction et à l’auto-critique. Et de tels efforts semblent jouer favorablement sur les ventes (voir OJD).
    La crise de la presse écrite française est, selon moi, surtout la conséquence du fait que jusqu’à maintenant, les journalistes se sont peu souciés de ce qu’avaient à dire les français. Il est temps que les journalistes abandonnent leur casquette de propagandiste ou de relaie communicationnel pour les puissants, et andossent leur mission de vérité et d’information.

  5. D’une manière plus générale, je ne réjouis de voir que vous consultez cet excellent site http://www.libres.org, que je ne peux que vous inciter à mettre dans vos liens.
    Ce site, dirigé par l’excellent Jacques Garello, est de nature économique. On le sent imprégné de la Doctrine sociale de l’Eglise.
    Pour vous faire une idée de son orientation, regardez les dossiers sur l’avortement, la contraception, le réchauffement climatique, la DSE, etc. Que du bon !

  6. Il y a encore bien des bastilles à faire tomber : le livre, la SNCF, l’EDF …

  7. Une amie m’a raconté avoir visité une de ces imprimeries. Les machines ne pouvaient fonctionner sans un ouvrier qui était tout le temps bourré… On aurait pu le remplacer mais on avait pas le droit. Donc on perdait de l’argent et du temps en attendant qu’il cuve son vin et qu’il veuille bien ajuster la machine. Et il est invirable, surpayé… Vive le communisme !

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