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Bioéthique / Culture de mort : Eugénisme

Embryons humains entre mentalité eugéniste et logique utilitariste

Dans l'Homme nouveau, Pierre-Olivier Arduin relève ce que ne dit pas Marc Peschanski :

"Ce que Peschanski ne dit pas vraiment, c’est qu’il s’est en fait servi d’embryons humains malades qu’il a ensuite détruits pour dériver les lignées de cellules souches porteuses de la mutation dont il avait besoin. Opérant ainsi une double transgression. Car non seulement les embryons fabriqués par fécondation in vitro et suspects d’avoir le défaut génétique recherché sont écartés après le tri du diagnostic préimplantatoire (DPI) mais ils sont en outre transformés en matière première au bénéfice des chercheurs. Mentalité eugéniste d’un côté, logique utilitariste d’exploitation par la science d’un être humain malade réduit à un vulgaire matériau de laboratoire de l’autre. […]

Ce que personne ne dit, c’est que les expériences en question sont contraires à l’esprit de la loi quand bien même l’objectif d’étudier à l’échelon cellulaire le processus d’une maladie et de tester des molécules susceptibles d’avoir un potentiel thérapeutique est en soi légitime. En effet, ce n’est qu’à titre exceptionnel que le législateur a accepté en 2004 de déroger à l’interdit de la recherche sur l’embryon, notamment à la condition stricte qu’il n’existe aucune méthode équivalente. Or, de l’avis unanime de la communauté scientifique internationale, la modélisation d’une pathologie ainsi que le criblage de molécules d’intérêt pharmacologique nécessaire à la création d’un futur médicament sont l’indication numéro un des fameuses cellules souches induites dites iPS découvertes par Yamanaka en 2006. Pour avoir mis au point la technique de reprogrammation d’une cellule adulte en cellule souche, qualifiée par la prestigieuse revue Science de « tournant éthique et politique majeur permettant de s’affranchir de l’embryon », le professeur japonais vient de se voir décerner le Prix 2011 de la recherche biomédicale aux États-Unis (Washington Post, 16 mars 2011).

R Peu importe que la science avance, Marc Peschanski et ses sponsors ont tout misé sur la technologie très lucrative du « criblage à haut débit » sur cellules souches embryonnaires humaines. Un article des Échos nous apprenait en juin 2009 que le labo français avait reçu « 7,5 millions d’euros du groupe pharmaceutique suisse Roche pour initier ses équipes à cette technique »"

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2 commentaires

  1. Tout cela est bien beau, discours, paroles, paroles, discours …
    Mais qu’en est-il dans une autre réalité ?
    Pour être plus direct : Qui décide et qui paie ?
    La réponse à la seconde question est aisée : c’est nous!
    Pourquoi ?
    Parce qu’il sera très difficile à un état de refuser un avantage bio-pharma à l’un de ses citoyens comme par exemple une petite fille avec une maladie rare, un cas unique et dégénérescent, etc.
    L’état prendra l’avantage sans (vouloir) savoir comment il a été obtenu et le public ému sera d’accord avec ça, surtout si la source ne se situe pas chez lui.
    L’éthique se reporte alors uniquement sur celui qui produit dont la morale pourra se situer dans une échelle inversement proportionnelle aux gains réalisés.
    Et nous voici rendus au paragraphe évoqué en fin d’article et en première position de ce post : Qui produit ?
    Les moyens on l’a compris sont ceux tirés de la vente (très chère) de l’avantage thérapeutique qui sera mis en offset du coût d’une hospitalisation plus classique.
    Le décideur est alors le producteur, à savoir les laboratoires pharmaceutiques, tout simplement.
    Il en sera de même par la suite et en chaîne dans tous les domaines.
    Les laboratoires mondiaux, pour ne citer que les premiers : J&J = 61,8 milliards de $; Pfizer = 50,1 $Mds; Roche = 47,1 $Mds; Novartis = 45,1 ; Glaxo = 44,2; Sanofi = 43,4; Bayer = 43,3; AstraZeneca = 32,8; Abbott = 30,7; Merck US = 27,4; Eli Lilly = 21,8, etc.
    Chacun de ces établissement disposent d’un pouvoir considérable sur les médecins prescripteurs, sur les société de distribution, sur les organismes équivalents à la Sécurité Sociale française de type Medco Health Solutions = 59,8 $Mds …
    Non seulement ils disposent d’une communication intégrée, d’une presse spécialisée et captive, mais de moyens considérables de persuasion que nous comprenons mieux au regard de leur chiffre d’affaire.
    Qui gagnera alors la bataille de l’éthique ?
    Ne devrions-nous pas nous intéresser plus aux entreprises dont la taille qui nous est encore inconnue nous déborde désormais totalement ?
    C’est pourquoi j’ai proposé un système de reprise en main non agressif nommé la françaction.

  2. Il ne reste qu’à boycotter dans la mesure du possible, et dés que l’alternative se présente, les produits de la marque Roche.

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