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Elections : rassurez-vous, le message a été entendu. Mais par qui ?

Vincent Trémolet de Villers, rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et de Figarovox, se moque des discours de consultants tenus lors de la soirée électorale :

"C'était une impression étrange. Assister à une soirée électorale et se trouver comme plongé dans une réunion. De celles qui s'étendent interminablement et ne débouchent sur rien. Le «sujet» (il n'y a plus de problèmes, d'interrogations, d'inquiétudes, d'angoisses, de conflits mais seulement des sujets), le «sujet» donc était la défiance des Français vis-à-vis du politique. Pour comprendre ce signal déceptif du client-électeur, il y avait tout le board. Dans ce brainstorming, la parole était libre et chacun y allait de ses explications. Ségolène Royal qui s'entend mieux, dit-on, avec le big boss était très pro active: «il faut mobiliser les énergies et libérer les forces créatrices». Pierre Moscovici plus dans le constat a d'abord posé le problème «il est difficile de réformer un pays comme la France». Il fallait «prendre acte» de ce qui s'était passé et reconnaître «un déficit d'explication». «Faire sens» aussi a ajouté Ségolène Royal. «En tant que responsable politique, nous ne pouvons pas ne pas tenir compte du résultat» a dit Michel Sapin qui s'y connaît. En face, ils n'étaient pas en reste. Jean- Pierre Raffarin qui domine depuis longtemps ce type de réunion (en quarante ans de carrière, il en a organisé des kick off dans des Novotel!) avait une réponse en trois points avec deux keywords «chômage» et «changement».

Les plus jeunes cadres prirent aussi la parole. Marine Le Pen voulait virer tout le monde, changer de stratégie et offrir des goodies aux clients. Cécile Duflot est revenu aux fondamentaux: se mettre à la place de l'acheteur: «Moi, si j'étais un Français ou une Française a-t-elle dit, je ne sais pas si…» c'était un peu confusant mais l'intérêt de ce genre de réunion c'est de désinhiber. Rama Yade ne lâchait rien sur son segment. La marque UDI a-t-elle expliqué n'avait rien à envier aux autres marques, elle n'était simplement pas assez mis en valeur par la direction de la communication. Pujadas et Delahousse ont fait mine d'entendre ce qu'elle disait. Ils avaient bien préparé leurs slides et les faisaient défiler dès qu'il y avait un temps mort. Henri Guaino a parlé d'Etat, de Nation, de frontières, d'idées. Le reste des participants regardaient ailleurs: ils ont fini par lui couper le micro. On allait perdre le rythme du meeting. Tous les HP (Haut potentiels) ont utilisé le mieux possible leur temps de parole. Bruno Le Maire avait la colère directoriale et Laurent Wauquiez, l'éloquence commerciale. Dans son bureau le PDG n'a rien raté des débats. Quand Pujadas a libéré tout le monde en annonçant les prochaines réunions, ceux qui avaient joué le jeu en se déplaçant aux urnes (les autres n'avaient pris la peine d'allumer leur télévision) n'ont sans doute pas été pleinement satisfaits. Mais qu'ils se rassurent, «leur message a été entendu». Leurs petites inquiétudes (emploi, sécurité, impôts, famille, déclassement) ce n'est plus un sujet. Ils peuvent dormir tranquille, le board s' occupe de tout."

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10 commentaires

  1. Deux milles milliards de dettes: la messe est dite et le temps perdu sous les présidences Sarkozy et Hollande ne se rattrape pas, surtout lorsque la fonction publique s’accroche à ses avantages acquis comme des morpions, sachant trop bien ce qui les attend s’ils ont le malheur de retourner du côté de la France exposée. Ainsi le petit moteur de l’économie française serait bien incapable de supporter un tel poids financier, sans la mutualisation de la dette européenne qui permet à la France de conserver un spread modeste sur sa dette, alors que le coût de refinancement devrait littéralement exploser. Sans sanction financière, l’endettement est condamné à perdurer, les politiques n’ayant pas le courage de dénoncer les principaux postes de dépenses cachant les chasses-gardées du pouvoir syndical et associatif occulte. Mais les opportunités de faire de l’argent sur le marché de la dette se font rares, à un moment où le risque de crédit souverain se tend dangereusement entre les émergents et la locomotive asiatique en pleine cure de désintoxication financière.
    Ce système de financement des déficits publics par la dette aura corrompu toutes les économies du monde, du moins celles ayant accès au marché financier de la dette, à commencer par les élites mondialistes avides de profiter de cette manne en se plaçant aux point d’accès de la liquidité bancaire, c’est-à-dire à la jonction entre le shadow banking et le secteur bancaire contrôle par l’Etat. Les élites à l’école des universités anglo-saxonnes ont appris par coeur la leçon consistant à masquer la lutte contre la crise par un rideau réglementaire, appelé pudiquement “réformes”, pour donner une impression de dynamisme du politique ne s’en laissant pas compter par les marchés, alors que justement a crise est faite pour perpétuer la dette en laissant filer les déficits.
    Parce qu’il n’y a pas de reprise sans déficit public, comme le répètent à longueur d’année nos politiques keynésiens, tous bords confondus. Donc la France est mal partie pour juguler la dette, dans la mesure où la sortie de crise passe par l’augmentation de la dette et certainement pas par la dynamisation d’un circuit économique, auquel les politiques auraient lâché la bride afin de permettre aux “forces vives” de la nation de s’exprimer. Il sera très difficile, voire impossible, de sortir de cet état d’esprit. Il n’est que de voir ce qui se passe en Chine avec la lutte déclarée contre la corruption, pour se rendre compte à quel point les élites ont du mal à résister à la tentation du pouvoir et de l’argent. Qu’on se le dise: à notre époque: l’argent pousse sur les arbres et celui qui croit encore que la rémunération est le fruit du travail est un imbécile qui n’a rien compris au système monétaire actuel, dont on constate l’extrême prodigalité quand il s’agit de voler au service des pays défaillants, pardon des banques qui assurent la bonne gestion des finances publiques, lorsque leur état délabré exige de sérieuses réformes d’assainissement.
    De la Gauche à la la Droite, en passant par le FN, nul part on ne voit de remise en cause de ce statut quo bancaire passant par une remise à plat du rôle joué par les banques dans l’économie, et pour cause puisque cela amèneraient les politique à se faire hara-kiri.

  2. J’ai particulièrement aimé C. Duflot: «Moi, si j’étais UN Français ou UNE Française, a-t-elle dit, je ne sais pas si…».
    quand on ne parle pas sa langue maternelle c’est dur !

  3. votre texte truffé d’anglicismes est fort éprouvant à lire (et c’est un amateur de littérature anglaise qui le dit)!

  4. Cela fait très “moderne”, tous ces mots anglais, mais de grâce, M. V. Tr. de Villers, nous sommes encore en France, ne nous mettons pas à la remorque des américains, et gardons notre franc-parler !!!
    [Il me semble que c’est fait exprès. MJ]

  5. On ne voit pas quoi attendre d’un remaniement. D’autres têtes, des nouvelles et des anciennes, des déclarations et ensuite … la même chose puisqu’il s’agira des mêmes idéologues…
    Simplement de nouveaux individus ayant droit à des retraites de ministres et autres avantages.

  6. Par contre il y a un parti qui voit ses adhérents augmenter considérablement :
    http://www.upr.fr/
    Il a bien diagnostiqué le problème de la France ! Et la solution n’est-elle pas de quitter l’Europe ? Si on ne veut pas que le cas de Joué les Tours devienne en 2015 une habitude dans toutes les maternités, il faut savoir rompre avec les donneurs d’ordres ! La théorie du genre n’est pas une idée française !

  7. Il existe un moyen simple d’entendre le peuple: multiplier les referendas…

  8. Il y en a peut-être une qui éprouve des regrets aujourd’hui.
    C’est Fabienne KELLER (UMP) battue à Strasbourg. Une partie de l’électorat de droite s’est vraisemblablement détournée d’elle vu ses positions sur le mariage gay.
    Qui sème récolte.

  9. Ils n’ont rien à dire de toute façon mais comme ils savent que de plus en plus de français ne les croient plus ils parlent pour tourner en rond et faire passer le temps.

  10. La seule certitude avec le PS c’est qu’il continue à pérorer sans jamais rien entendre ni vouloir comprendre quoi que ce soit d’autre que les sempiternelles éliucubrations du PS !
    Ces gens-là se tamponnent du message électoral ,ils continueront à nuire aux familles, aux chrétiens et aux vrais francais car ils savent que les gens continueront à voter UMP/PS et PS/UMP jusqu’à ce que mort s’ensuive pour la France et le Peuple francais de souche.
    Le FN ne fait que servir d’amuse-gueule ,d’arbre qui cache la foret qu’on fait semblant d’ignorer : 90% des votes pour l’UMPS !

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