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Elections législatives de mi-mandat aujourd’hui aux Etats-Unis

C'est aujourd'hui le jour officiel de vote dans les élections de mi-mandat aux Etats-Unis (même si dans certains Etats, comme le Colorado, la moitié des électeurs ont voté de manière anticipée – une pratique qui se répand). Leur contexte est marqué par un rejet croissant d'Obama, et une prise de conscience croissante des conséquences néfastes de la prise de contrôle par l'Etat du secteur de l'assurance-maladie (Obamacare).

A la Chambre des représentants (chambre basse), les Républicains ont la majorité. Ils ne courent pratiquement aucun risque de la perdre – ils pourraient même l'amplifier. L'enjeu principal de cette élection est donc le contrôle du Sénat, actuellement aux mains des Démocrates (55 sièges contre 45); d'autant que le Sénat est celle des deux chambres qui détient le plus de pouvoirs, tels que la confirmation des juges de la Cour suprême.

Le contrôle du Sénat

36 des 100 sièges du Sénat sont en jeu aujourd'hui. La plupart de ces sièges avaient été pourvus en 2008, l'année de la première élection d'Obama – une très bonne année pour les Démocrates.

Parmi les 21 sièges sortants que défendent les Démocrates, certains sont donc vulnérables – assez, sans doute, pour faire basculer le Sénat. L'expert électoral Nate Silver estime que les Républicains ont 75% de chances d'y remporter la majorité, et plus de 50% de chances d'y disposer de 52 sièges ou plus.

On observera particulièrement:

  • L'Iowa, où la candidate pro-famille, pro-vie Joni Ernst (photo, au milieu dans son uniforme de réserviste) est dans une compétition serrée avec le Démocrate Bruce Braley, aligné sur les revendications LGBT.Joni
  •  Le New Hampshire – un Etat qui penche à gauche mais où le Républicain modéré Scott Brown semble compétitif parce qu'il est l'un des seuls candidats de son parti à avoir osé faire campagne sur le thème de l'immigration illégale.
  • Le Kansas, un Etat conservateur où le Républicain sortant, Pat Roberts, est en danger. Roberts doit ses déboires en partie à ses propres positions modérées, notamment sur l'immigration illégale, qui l'ont affaibli lors des primaires; et en partie par un tour de passe-passe de la part des Démocrates, qui ont retiré leur candidat en cours de campagne pour laisser le champ libre à un candidat soi-disant "indépendant", mais pro-avortement et pro-LGBT.

S'ils perdent dans le Massachussetts et le Kansas, les Républicains doivent sans doute l'emporter dans quatre des cinq Etats compétitifs suivants pour être majoritaires au Sénat: l'Iowa, la Louisiane, la Géorgie, l'Alaska et le Colorado.

Autres scrutins

De nombreux autres scrutins se tiennent aujourd'hui, y compris des référendums d'Etat portant sur l'avortement ou le mariage.

Surtout, la plupart des postes de gouverneur d'Etat sont en jeu. Les Républicains, qui en détiennent la majorité, pourraient paradoxalement perdre un peu de terrain.

Cinq élections de gouverneur ont une portée nationale :

  • En Floride: le gouverneur Républicain sortant Rick Scott est confronté à son précédesseur, un gouverneur Républicain devenu Démocrate (et passé de pro-vie à pro-avortement, de pro-famille à pro-LGBT), Charlie Crist.
  • Dans le Colorado, le sortant Démocrate, John Hickenlooper, pourrait être en difficulté du fait de ses prises de position impopulaires contre la peine de mort et pour le contrôle des armes à feu;
  • Dans le Wisconsin, le Républicain sortant Scott Walker, bête noire de la gauche syndicale du fait de ses réformes, est légèrement favori.
  • Au Texas, les Démocrates avaient espéré mettre fin à la domination Républicaine en présentant une "star" pro-avortement, Wendy Davis (photo), qui s'était rendue célèbre en menant l'opposition à une loi protégeant l'enfant-à-naître à partir de 20 semaines. Las, Davis, surnommée Abortion Barbie par ses adversaires, pourrait ne même pas franchir la barre des 40%, 20 points derrière le favori Républicain. O-WENDY-DAVIS-facebook
  • Dans le Kansas, le Républicain sortant Sam Brownback est en difficulté: en pointe sur la défense de la vie et de la famille comme sur les libertés économiques, il a vu se retourner contre lui une partie de l'establishment Républicain modéré de son Etat, qui soutient son adversaire Démocrate.

L'enjeu de l'avenir du Parti républicain

Ce dernier exemple illustre le fait que cette élection comporte aussi des enjeux internes au Parti républicain.

Sur l'immigration, le parti est tiraillé entre un establishment "pro-business", favorable à la régularisation des immigrés illégaux pour tirer les salaires vers le bas, et une base qui y est très fortement défavorable. Si, au printemps dernier, les primaires avaient marqué un reflux du Tea Party face à l'establishment, une exception notable avait été la défaite du leader des Républicains à la Chambre, Eric Cantor, rejeté pour sa complaisance face à l'immigration illégale.

Les défenseurs de la famille traditionnelle s'inquiètent de la passivité des Républicains devant la redéfinition du mariage Etat par Etat, le plus souvent par des juges outrepassant leurs prérogatives. Pour marquer le coup, ils veulent faire un exemple de certains candidats Républicains pro-LGBT: la National Organization for Marriage appelle à l'absention dans l'élection sénatoriale de l'Oregon, et même, dans une circonscription de Californie, à voter pour le candidat de gauche contre le Républicain.

Quelles conséquences d'une victoire des Républicains au Sénat?

Le contrôle du Sénat par les Républicains ne changera pas fondamentalement la donne pour les deux dernières années de mandat d'Obama: avec la majorité Républicaine à la Chambre depuis 2011, il savait déjà ne plus pouvoir faire passer de nouvelles lois majeures. L'enjeu est surtout de donner à un éventuel président conservateur dans deux ans les moyens de gouverner.

Dans l'intervalle, Obama pourra encore nuire de deux manières:

  • D'abord en cherchant à compromettre les Républicains, par exemple en les amenant à voter la régularisation des immigrés illégaux contre l'avis de leur base;
  • Ensuite, en contournant le processus législatif, comme il le fait depuis 2011, par le biais d'executive orders ou d'autres mesures souvent illégales, mais contre lesquelles les voies de recours sont peu nombreuses. On lui prête ainsi l'intention, si les Républicains ne le suivent pas, de régulariser unilatéralement des millions d'immigrés illégaux, dont il espère faire autant de futurs électeurs Démocrates.

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2 commentaires

  1. Peuple Américain : faites tomber le musulman O Bama qui a soutenu les LGBT partout dans le monde !

  2. Ce ne sont que des élections de mi mandat. Et je comprends votre point de vue.
    Mais, dans deux ans, aux prochaines présidentielles ?
    Etes vous sûr qu’il faudra soutenir le candidat républicain ?
    Au regard de leur programme pro vie, indéniablement, certes.
    Mais en tant que français et européens, face à l’impérialisme et au bellicisme
    dont font preuve les EU, n’avons-nous pas intérêt à ce qu’un démocrate l’emporte ?

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