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France : Politique en France

Economie : le FN change de discours

Comme le constate Dominique Albertini dans Libération :

"Après avoir été taxé de gauchisme par les élus Les Républicains, le FN amende sa ligne pour rassurer les milieux économiques en vue de la présidentielle. […] Lors d'un récent déplacement en Normandie, Marine Le Pen a rendu hommage aux petits entrepreneurs : «Ils sont héroïques de se battre dans ces conditions», a-elle lancé, prônant un «Etat stratège mais pas intrusif». Elle a ensuite évoqué dans un communiqué la «colère» des Français «contre un impôt déjà trop lourd».

De leur côté, la plupart des candidats frontistes aux régionales tiennent un discours économique franchement libéral. Lors de son lancement de campagne en Paca, Marion Maréchal-Le Pen a jugé que «la politique doit être la moins contraignante possible pour être efficace». En Bretagne, Gilles Pennelle place la «baisse des impôts» en tête de ses priorités. Dans les Pays-de-la-Loire, Pascal Gannat dénonce la «spoliation fiscale des entrepreneurs» et appelle à «libérer l'économie de ses pesanteurs». Enfin, les stratèges économiques du FN, déjà à l'œuvre sur le prochain programme présidentiel, envisagent plusieurs inflexions allant dans le même sens. […]

« Après les élections départementales, on a été quelques-uns à se demander si notre positionnement n'avait pas limité les reports de voix de l'UMP vers le FN au second tour, témoigne un cadre frontiste. Aujourd'hui, on a sans doute fait le plein des voix à gauche. Il ne serait peut-être pas inutile d'équilibrer un peu notre discours en matière sociétale et économique.» Le FN s'y est d'ailleurs efforcé au printemps en s'engageant dans un mouvement contre le Régime social des indépendants (RSI), en solidarité avec les petits patrons, commerçants et artisans mobilisés.

«Il faut désamorcer les arguments de nos adversaires qui disent que nous sommes de gauche», reconnaît également Bernard Monot. Cet eurodéputé est, avec Jean-Richard Sulzer, l'un des stratèges économiques du Front national ; il dirige un «comité d'action programmatique» chargé d'élaborer ce volet pour la candidature de Marine Le Pen en 2017. Et ce programme pourrait connaître quelques évolutions par rapport à la dernière édition. «Le paysage a changé depuis 2012 : il n'est plus possible d'augmenter la fiscalité sans décourager les acteurs économiques, explique Jean-Richard Sulzer. Ce ne sera pas le grand soir.»

Concernant les particuliers, le dernier programme présidentiel proposait de renforcer la progressivité de l'impôt sur le revenu, notamment avec la création d'une tranche supérieure à 46 % : «Les classes moyennes paieront moins, mais les foyers aisés paieront davantage», pouvait-on lire. Cinq ans plus tard, «on proposera sans doute la stabilité fiscale, tout en simplifiant le système», poursuit Sulzer. Plus précisément, «on va proposer une grande réforme fiscale qui va énormément réduire le nombre d'impôts en France, et en particulier sur les entreprises, explique Bernard Monot. Il s'agit notamment de baisser le taux de l'impôt sur les sociétés à 25 % [contre 33,33 % aujourd'hui, ndlr]». Certes, cette baisse serait accompagnée d'un élargissement de l'assiette, aboutissant à un niveau de prélèvement quasi stable. Mais le taux pourrait être encore plus bas pour les entreprises investissant en France. Le programme de 2012 prévoyait, lui, un taux maximum de 34 %, dégressif selon la taille des entreprises. […]

Autre évolution déjà actée : il ne sera plus question en 2017 de ramener l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, comme c'était le cas en 2012. «Nous n'avons jamais défendu la retraite à 60 ans», a osé Nicolas Bay en mai. Seule la référence à 40 annuités de cotisation pourrait être retenue, et non plus un âge légal. «En interne, il est même question d'une fusion de tous les régimes ainsi que d'une retraite à points», assure un membre du bureau politique. Quant au temps de travail hebdomadaire, si rien n'est encore tranché, une remontée progressive de 35 heures à 39 heures est envisagée. […]"

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17 commentaires

  1. Je connais très bien ce programme économique que je suis depuis des années. Je le connais certainement mieux que ce journaliste, Dominique Albertini. Il est de Libé, je vous le rappelle quand-même, donc côté credibilité, laissez moi rire. Est-ce vraiment un journaliste ou un militant gauchiste déguisé en journaliste ?
    De mon experience, je ne partage pas du tout son point de vue. Il présente comme évolution récente, voire comme “renoncement” des propositions du FN qui ont toujours été les memes, mais déformées différemment selon les époques, voilà tout.
    Le point de vue économique du FN, pour moi, ne rentre pas dans les petites cases de l’illusion gauche-droite…
    Sincèrement, croyez-vous qu’on juge un programme économique sur une seule dimension de l’espace ? Ça c’est une mesure “de gauche”, ça c’est une mesure “de droite” ???
    J’ajouterais que je pense que le Salon Beige, bloggueurs comme électorat, sont bien au-delà de cette analyse simpliste.
    Donc non, je ne suis pas d’accord avec le pseudo-journaliste de Libé.

  2. Le néo FN est un parti du système comme les autres ; il fait de la communication.
    C’est le Bon-Dieu qui va sauver la France.

  3. J’espère que Manu a raison. Car si vraiment les “cadres du FN” pensent comme c’est décrit dans l’article, ça veut dire qu’ils sont tout aussi pourris qu’ailleurs.
    Infléchir une politique pour gagner des voix, c’est malhonnête, cynique, lâche, méprisant (pour les électeurs).
    On ne doit régler sa politique qu’en fonction de ce qu’on croit être la vérité.
    Patricia a raison : mieux vaut passer notre temps à prier la neuvaine pour la France, c’est plus efficace que s’intéresser à ce que devient tel ou tel parti, fut-ce le FN.

  4. c’est déjà mieux, il faut maintenant favoriser les salaires aux mérites!

  5. Merci à Manu qui précède ma réponse : je suis ce programme depuis des années; si l’évolution par rapport au reaganisme de JMLP est évidente, elle est justifiée et n’est absolument une gauchisation comme on le caricature souvent – La défense des services publics ravagés par la période socio-démocrate de Jospin puis ultra-libérale de Sarkozy s’est simplement ajoutée à la défense des PME/TPE qui est une constante au moins dans le discours de MLP avec la France des Oubliés qui est une réalité dramatique – Au demeurant il suffit d’écouter les interventions de Monnot, Lemaire, Murer, Sultzer qui sont les responsables de ce programme tout à fait cohérent et qui n’a rien que de très pragmatique : sur Tv Libertés, ou Boursorama par exemple – NB : on a pris l’habitude de stigmatiser Philippot sur la question…. on voit ce qu’il en est !

  6. Le FN revient tout simplement à la raison, alors que l’article (Libération, tout est dit) est rédigé de telle façon que le lecteur ignorant se dit qu’il s’agit d’une manœuvre électoraliste.
    L’État partout, tout le temps, voilà ce qui tout notre pays.

  7. Le programme FN n’a jamais été de gauche, c’est une lubie UMP.
    Il y a eu des discours politicart gauchisant, oui, mais si l’on se penche sérieusement sur le programme publié en 2012, en le regardant de façon globale et non pas mesurette par mesurette, il est clairement de droite.
    De plus, le discours économique des “républicains” est peut-être très à droite, mais leur action au pouvoir est toujours dirigée à gauche. Personnellement, je préfère le contraire.
    Et quelles ont été les 1ères mesures prises par tous les maires FN après les éléctions municipales ? La baisse des impôts locaux. Ce sont des faits, pas des discours ou des programmes.

  8. Attention à tout changement de discours trop hâtif qui n’amènera pas de voix au FN de l’électorat qui vote LR-UDI mais qui permettrait au parti de Mélenchon de sortir de la nasse dans laquelle MLP l’a poussé.

  9. Je suis tout à fait de l’avis de Manu. Le ” témoigne un cadre frontiste ” dont on ne dit pas le nom prouve s’il en est besoin la fabrication. Comme il devenait de moins en moins crédible de soutenir que le FN gauchisait ses propositions économiques, on essaie de faire croire désormais qu’elles ne sont qu’électoralistes. Basta.

  10. “il ne serait peut-être pas inutile d’équilibrer un peu notre discours en matière sociétale et économique”.
    Moi ce que j’attends prioritairement , c’est que la fille et la petite fille cessent d’harceler leur père et grand-père, à défaut de le respecter.

  11. Couleuvres !

  12. c est la tete qui est pourrie

  13. Mmmoui… Sarkozy aussi a été “libéral”.
    Dans cet article de Libération, donc a priori qui voit du libéralisme même là où il n’y en a pas, je lis que l’un des “stratèges économiques du FN” se prononce pour la “stabilité fiscale”.
    Traduction en bon français : on n’a pas l’intention de baisser les impôts. Alors on peut habiller cela de toutes les entourloupes verbales imaginables, comme le font tous les politiciens, en donnant à Paul pour enlever à Jacques, mais je ne vois pas la différence avec les “représentants du système”.
    Quand le Front national annoncera qu’il a l’intention de démanteler les prétendus “services publics”, de licencier les fonctionnaires par brassées, de tailler sauvagement dans la dépense publique, alors je croirai à une inflexion libérale du FN. Pas avant.
    Delenda est fonctionam publica françouése. Sortis de là, pas de salut.

  14. Mais qu’est-ce que c’est que cette façon de changer d’opinion en fonction de ce qu’on pense de vous ?!
    Alors même au FN on règle son discours sur ce qui va faire – croit-on – gagner des voix ?
    Sacrées convictions en vérité !

  15. Si le journaleux “Albertini” a dit alors…
    Dans le “journal” Libération en plus… Qu’ajouter ???
    Des journaleux et des journaux complices du pouvoir (actifs ou par incompétence) et entièrement responsables du grand jeu de bonneteau qu’est devenu l’économie.
    C’est un peu comme si on demandait des cours de navigation au capitaine du Titanic !!!

  16. Que pourrait faire de plus mal Marine le Pen que tous les cerveaux qui mènent la France au désastre depuis Raymond Barre. Dans leur verbiage
    Ils savent tous ce qu’il faut faire Hélas pour nous la dette ne fait qu’augmenter dans les prochains jours 2100 Md€ commerce ext -70Md€
    Alors que l’Allemagne a un excédent de 217Md€ cherchez l’erreur.
    Seul un bonobo ne se rendrait pas compte que l’euro a été une catastrophe.c’est sur que pour en sortir ce sera du ” boulot ” ça fera diminuer le chômage …Le general de Gaule qui n’était pas un idiot
    Était partisant d’un marché commun a six n’avait-il pas raison?
    Cela est le raisonnement d’un primaire Franchouillard . Petrus

  17. La vérité dérange

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