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France : Politique en France / Homosexualité : revendication du lobby gay

Don du sang : statu quo pour les personnes homosexuelles

Don du sang : statu quo pour les personnes homosexuelles

L’Assemblée nationale a finalement maintenu le statu quo concernant une différence de traitement dans le don du sang touchant les personnes homosexuelles, avec un vote qui a divisé jusque dans les rangs de la majorité LREM-MoDem, à l’occasion de l’examen d’une proposition de loi portée par Damien Abad (LR !). Cette mesure LR répondait à une revendication LGBT (merci les LR) alignait la durée d’abstinence des personnes ayant des relations sexuelles contre-nature sur celle s’appliquant aux autres (quatre mois d’absence de relations avec plusieurs partenaires).

Jeudi soir, elle a été rejetée par 29 voix contre 23 (détails du vote). Des groupes d’opposition, de gauche comme de droite (chez LR, outre Damien Abad, ont voté pour Brigitte Kuster, le LGBTiste Maxime Minot, Pierre Vatin et Stéphane Viry), ont soutenu ce texte ainsi que le député RN Sébastien Chenu (fondateur de GayLib), qui explique :

Pour dire les choses simplement et sans procès d’intention, sur ce genre de sujet, nous ne pouvons pas montrer du doigt les collègues qui ne partageraient pas la volonté de voter cet article, que, pour ce qui me concerne, je voterai. En effet, la disposition actuelle, qui exclut les personnes homosexuelles du don du sang, est à la fois hypocrite, ridicule et illogique. Elle ne repose sur aucune raison objective puisque, on l’a dit, ce sont non pas des choix de vie personnels, des inclinations, des choix de vie affectifs dont il faudrait tenir compte, mais des comportements. Et des comportements, il y en a autant que d’individus ! Des raisons subjectives existent aussi. Nous avons pu prendre conscience à travers ces débats de l’importance du ressenti. C’est pourquoi il faut éviter les procès d’intention. Oui, les populations homosexuelles ressentent comme une discrimination le fait de ne pas pouvoir donner leur sang. On peut trouver cela logique ou non. On peut être d’accord ou pas, mais c’est un élément subjectif qu’il faut prendre en compte.

Je n’aime pas que la notion de genre ait été introduite dans ce texte : je la combats car je ne la trouve pas pertinente. Pourtant, je voterai cet article car voter contre, c’est inciter certains à se positionner sans arrêt à travers un discours victimaire, c’est-à-dire à montrer du doigt les méchants qui les empêcheraient de donner leur sang. Il faut sortir de cette opposition entre bons et méchants, et se placer dans un débat qui privilégie l’intérêt général, l’intérêt des individus. L’intérêt général, c’est de permettre à chacun de participer, en citoyen responsable, au don du sang dans notre pays. Ce débat a d’ailleurs existé sur les soins funéraires, dont les populations homosexuelles malades du sida étaient exclues. La législation a évolué, ce qui est un bon signe. Je prendrai part à ce consensus en votant cet article.

C’est pourtant une juste discrimination et dire qu’il y a autant de comportements sexuels qu’il y a d’individus relève de l’amalgame, visant à normaliser les relations sexuelles contre-natures. En décembre 2017, le Conseil d’Etat avait rejeté la demande d’associations LGBT de supprimer l’année d’abstinence requise pour les hommes ayant des relations avec des hommes. Avec cette justification :

“Les autorités sanitaires doivent privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs, lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d’écarter l’existence d’un risque”.

En imposant cette abstinence d’un an comme condition, le ministère de la Santé “s’est fondé non sur l’orientation sexuelle mais sur le comportement sexuel et n’a pas adopté une mesure discriminatoire illégale”.

Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) peuvent donner leur sang depuis juillet 2016 en France. Ce geste leur était interdit depuis 1983, en raison des risques de transmission du sida.

“Selon les travaux de l’Institut de veille sanitaire, la prévalence de porteurs du VIH est environ 70 fois supérieure chez les hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes“. “La proportion de personnes nouvellement contaminées au cours de l’année 2012 était 115 fois supérieure chez ces hommes que dans la population hétérosexuelle”.

Même le ministre de la Santé Agnès Buzyn avait appelé au bon sens des députés avant le scrutin :

“Comme vous, je me suis étonnée, pour ne pas dire émue, du critère d’abstinence de un an (…) Mais n’inscrivons pas dans la loi des critères de sélection qui nous feraient prendre un risque un jour par rapport à un nouvel agent pathogène ou un risque d’épidémie“.

Elle ne se voyait pas traînée au tribunal suite à un nouveau scandale du sang contaminé.

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