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France : Société

D’où vient le mutisme de Fourniret ?

De Jean-Pierre Maugendre, dans un courrier adressé à Présent, à propos du procès le plus médiatique en ce moment :

"le déroulement du procès Fourniret nous apporte chaque jour son lot d’horreurs et de monstruosités. Il me semble cependant qu’au déroulement de ce procès fait défaut une personne qui par les mesures législatives qu’il a promues a rendu possible le mutisme de Fourniret et de son épouse, en l’occurrence maître Robert Badinter. Que risque Fourniret dans ce procès ? Absolument rien. Il a 65 ans et sait qu’il finira sa vie en prison… Sa libération pour bonne conduite dans 20 ans ferait quand même un peu désordre même si je ne suis pas persuadé que maintenir en prison un homme de 85 ans, quels que soient ses crimes, soit juste. On peut raisonnablement penser que si Fourniret et son épouse risquaient leur tête l’enjeu et la nature du procès en seraient radicalement transformés ainsi que l’attitude des accusés vis-à-vis des témoins et des familles. Aux arguments classiques qui légitiment la peine de mort : – dissuasion et défense de la société – un condamné à mort exécuté ne risque pas d‘être un récidiviste, me semble s’en ajouter un troisième  : – tout simplement épargner aux familles des victimes le scandaleux et douloureux spectacle d’un criminel qui peut, en toute impunité, continuer à les narguer."

Michel Janva

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21 commentaires

  1. D’un autre côté, si Fourniret passe les trente prochaines années de sa vie en prison (ce qui est vraisemblable), il aura le temps de reflechir, de se remettre en cause et de donner aux familles des explications et aux enqueteurs des précisions…
    Parlerait-il pour sauver sa tête ? Son comportement est par nature irrationel, et l’on a du mal à croire qu’il aurait eu une attitude “constructive” simplement pour eviter la peine de mort.
    Sur l’argument de la “dissuasion” qui serait selon Maugendre en faveur de la peine capitale : un criminel serait-il moins tenté de commettre un viol puis un crime s’il sait qu’il risque la mort que s’il sait qu’il passera vingt-cinq à trente ans en prison ?

  2. N’oublions pas que la Saint Eglise se prononce contre la peine de mort.
    [Non. L’Eglise laisse cette question à l’appréciation des gouvernants. CEC 2267 :
    “A considérer la pleine reconnaissance de l’identité et de la responsabilité du coupable, l’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas le recours à la peine de mort si cette dernière s’avère être la seule voie praticable dans la défense efficace de la vie des êtres humains face à l’agresseur injuste.”
    MJ]

  3. La réponse est OUI. toute les études récentes aux USA sur ce sujet le montrent.
    Mais que voulez-vous, il y en a qui battent leurs coulpe sur la vie des voisins…

  4. N’est en rien illegitime bien au contraire, pour le bien-etre des victimes comme plus largement de la societe, la satisfaction psychologique que procure en elle-meme la punition du criminel et la peine qu’il ressent, au-dela de la necessite de la dissuasion et de la defense de la societe.

  5. @ MJ :
    Vous ne citez dans votre réponse à Pax Gloria qu’un des trois paragraphes du CEC 2267 relatif à la question de la peine de mort. Les deux autres sont nettement moins en faveur de la peine capitale…
    [Vous extrapolez. Les paragraphes concernant la peine de mort sont insérés dans le partie sur la légitime défense. L’Eglise enseigne ainsi que la peine de mort est la légitime défense de la société. Il conveint donc de tout citer :
    “2263 La défense légitime des personnes et des sociétés n’est pas une exception à l’interdit du meurtre de l’innocent que constitue l’homicide volontaire. “L’action de se défendre peut entraîner un double effet : l’un est la conservation de sa propre vie, l’autre la mort de l’agresseur … L’un seulement est voulu ; l’autre ne l’est pas” (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).
    2264 L’amour envers soi-même demeure un principe fondamental de la moralité. Il est donc légitime de faire respecter son propre droit à la vie. Qui défend sa vie n’est pas coupable d’homicide même s’il est contraint de porter à son agresseur un coup mortel :
    Si pour se défendre on exerce une violence plus grande qu’il ne faut, ce sera illicite. Mais si l’on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite… Et il n’est pas nécessaire au salut que l’on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l’autre ; car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu’à celle d’autrui (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).
    2265 En plus d’un droit, la légitime défense peut être un devoir grave, pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. A ce titre, les détenteurs légitimes de l’autorité ont le droit de recourir même aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité.
    2266 L’effort fait par l’Etat pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l’homme et les règles fondamentales du vivre ensemble civil, correspond à une exigence de la protection du bien commun. L’autorité publique légitime a le droit et le devoir d’infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit. La peine a pour premier but de réparer le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. La peine, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal: elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.
    2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.
    Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
    Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable ” sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants ” (Evangelium vitae, n. 56).”
    Force est de constater que, dans le cas Fourniret comme dans bien d’autres cas de récidivistes avérés, les moyens non sanglants n’ont pas suffit à défendre et à protéger la sécurité des personnes.
    MJ]

  6. Je suis très partagé sur cette question. Je comprends très bien les arguments des uns et des autres (familles des victimes comprises), et je n’arrive pas à me faire une opinion tranchée…

  7. Je ne comprends pas votre point de vu à la lecture de l’ensemble des textes cités. La légitime defense ne peut pas s’exercer de la même manière lorsque l’agresseur menace directement d’autres individus (par exemple, un preneur d’otages) et après son arrestation, lorsqu’il est mis hors d’état de nuire.
    Le dernier paragraphe du CEC 2267 est pourtant clair. La réclusion criminelle à perpétuité fait partie de ces moyens non sanglants qui permettent de “réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis”.
    On objectera que la vraie perpétuité (celle où les condamnés ne sortent jamais) n’existe plus en France. Mais il serait plus simple de mettre en place une “vraie” perpétuité que de rétablir la peine de mort.
    [Où avez-vous lu que le CEC parlait de “perpétuité” ?
    J’ajoute que la perpétuité pour un individu de plus de 70 ans me semble assez inhumaine. En outre, il me semble beaucoup moins “simple” de mettre en place une vraie perpétuité que de rétablir la peine de mort.
    C’est pourquoi Fourniret peut narguer en toute impunité les parents de ses victimes. Pire, au cours de ce fameux procès, il continue à nuire moralement. Et pourquoi ? Car il sait qu’il ne risque plus rien.
    MJ]

  8. l’étalage avec complaisance des vilénies de ce cinglé est moins “innocent” qu’il n’y paraît: d’une part,cela peut donner des idées, pire: cela nous habitue
    bientôt n’importe quelle folie sera considérée normale
    mais pensons aux parents, dont les enfants ont été assassinés: n’ont-ils pas eu,eux,à supporter, une “peine de mort”?

  9. Tout l’argument des cathos opposés à la peine de mort tient dans ce passage d’Evangelium Vitae qui est, n’en déplaise au Pape Jean-Paul II pour qui j’ai un immense respect, trés trés flou et léger :
    “Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable ” sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants ” (Evangelium vitae, n. 56).”
    Ce passage appelle 2 remarques : quels sont les moyens dont dispose l’Etat “aujourd’hui” en 1995 ou 2008 et dont il ne disposait pas avant (en 1980 ou en 1850) : beaucoup disent qu’il s’agit de la réclusion à perpétuité. Or, cette peine existait déjà à l’époque de la peine de mort, en 1950.
    Elle n’est d’ailleurs plus appliquée depuis la suppression de la peine de mort qui a corrélativement entrainé un effondrement de la pyramide des peines.
    D’autres disent, qu’il s’agit de l’amélioration des techniques policières pour trouver les criminels…Mais cela n’a rien à voir avec la peine qui vise à sanctionner un crime commis et non à empêcher un crime en préparation.
    Bref, tout cela pour dire que la position de l’Eglise catholique contre la peine de mort n’est pas convaincante…
    [Attention : l’Eglise n’a pas pris position. Elle laisse ouverte cette possibilité. MJ]

  10. Paulin explique que :
    “La réclusion criminelle à perpétuité fait partie de ces moyens non sanglants qui permettent de “réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis”.
    On objectera que la vraie perpétuité (celle où les condamnés ne sortent jamais) n’existe plus en France. Mais il serait plus simple de mettre en place une “vraie” perpétuité que de rétablir la peine de mort.”
    Le problème est que c’est la suppression de la peine de mort qui a entrainé la suppression de fait de la perpétuité et que les opposants à la peine de mort dans les années 70/80 sont désormais les opposants à la perpétuité…
    N’oublions pas non plus que Madame Boutin, l’idole des cathos réacs avait accueilli avec joie avait-elle dit la libération de l’assassin d’enfant Patrick Henri (pour qui elle avait demandé la libération auprès de Guigou) en 2001. Patrick Henri qui aurait mérité la peine de mort en 1980 qui a sauvé sa tête grace à Badinter et qui a pu être libéré grâce aux gérémiades de cathos classés à droite !

  11. C’est le serpent qui se mord la queue : on comprend effectivement du CEC que les moyens non-sanglants sont à favoriser. On devine la perpétuité, seul moyen hormis la peine de mort de mettre définitivement la société à l’abri d’un criminel. Or la perpétuité réelle est infaisable en France et ce pour la même raison que l’est le rétablissement de la peine de mort : la sympathie pour les coupables, lesquels sont davantage considérés comme des victimes de la société que pleinement responsables de leurs actes. Tout cela part d’un bon sentiment, ces bonnes intentions dont l’enfer est pavé.
    Je suis également partagé sur la question. Je serais plutôt pour, mais je me sens également tenu de respecter la vie de son début à sa fin naturelle. Le problème de la peine de mort est le risque de condamner un innocent. N’oublions pas que Dieu, sur demande d’Abraham il me semble, était prêt à épargner Sodome s’il y avait ne fût-ce qu’un seul innocent. En outre, la perpétuité réelle me semble une solution plus dure que la peine de mort.
    Une autre solution serait : la castration définitive, la torture punitive ou le bagne.
    [Pour le coup, l’Eglise condamne la torture :
    2297 : “La torture qui use de violence physique ou morale pour arracher des aveux, pour châtier des coupables, effrayer des opposants, satisfaire la haine est contraire au respect de la personne et de la dignité humaine”
    MJ]

  12. La perpétuité pour un individu de 70 ans est-elle moins inhumaine que la peine de mort ? Ce n’est pas évident…
    Pour ce qui est des familles des victimes, elles obtiennent satisfaction, dans les pays européens, le jour où le coupable est condamné. Aux USA, le jour où il est executé.
    Sachant qu’il faut préserver la possibilité pour le condamné de faire appel de la décision, de se pourvoir en cassation, de demander une grâce au chef de l’Etat, bref d’utiliser tous les moyens de procédure que garantit un Etat de droit, le condamné peut passer dix ans dans les couloirs de la mort. Est-ce mieux pour les familles des victimes ?
    La peine de mort a aussi tuée quatre membres de l’OAS qui auraient été amnistiés en 1968 comme les autres s’ils n’avaient pas été arretés. Là aussi, l’intéret de ne pas condamner à mort, dans la précipitation d’evenements politiques…
    [Vu comme cela, c’est différent. La peine de mort a été utilisée plus souvent comme arme politique (Epuration, OAS, etc.) que comme instrument de justice… Il n’empêche que depuis son abolition, les cas de récidivistes explosent. MJ]

  13. Il est assez évident que la société doit se protéger contre des individus tels que Fourniret et son épouse . En 2008 une société aussi évoluée que la société française dispose de moyens pour rendre inutile la peine de mort : on devrait être capable d’empêcher que ces tristes personnages ne nuisent encore à l’avenir , de sorte que la société elle-même puisse observer le commandement divin : ” tu ne tueras point”.
    Certains argumentent que la perpétuité ne pourrait pas être appliquée : et pourquoi pas ? Et par ailleurs rien n’empêche de chercher des moyens pour contrôler ces personnes losqu’elles seront devenues très âgées et que par humanité , on leur permettra de terminer leur triste existence autre part que dans une cellule !
    Quelqu’un connaît-il l’exemple d’un serial killer condamné depuis l’abolition de la peine de mort qui soit sorti de prison ?( ma question concerne un serial killer!)
    MJ: je ne suis pas d’accord avec votre commentaire: je pense au contraire que l’Eglise a très largement pris position contre la peine de mort ( comme contre la guerre en général).
    [Désolé, mais il ne s’agit pas de ‘penser’ l’Eglise mais de constater que dans les textes, l’Eglise laisse la liberté. On ne peut pas faire dire à l’Eglise ce qu’elle n’a pas écrit. MJ]

  14. il ne faut pas négliger le risque d’un rétablissement de la peine de mort:pourraient y être condamnés ceux qui s’opposent au politiquement correct…
    au fait, quel est l’avis de la HALDE sur la question?

  15. Nous ne pouvons nous battre pour la vie et être favorable à la peine de mort. Même si la question de la peine de mort est de nature prudentiel, il nous faut combattre la culture de mort sur tous les plans.
    Mais il est toujours acceptable de durcir certaines conditions d’incarcération. (isolement, privation de tv et de radio qui ne sont pas des droits de l’homme.)

  16. La peine de mort , c’est comme la bombe nucléaire ; il faut l’avoir dans son arsenal (judiciaire ou militaire) et l’utiliser que très exceptionnellement pour empêcher un malheur plus grand.

  17. Comme avocat je ne suis évidement pas un défenseur acharné de la peine de mort.
    Cependant je pense que le débat reste ouvert. Je n’ai pas lu en entier les nombreux commentaires qui comme à chque foi lorsque de tels sujets viennent sur le SB sont nombreux passionnés et souvent assez bien argumentés.
    Je ne suis donc pas pro, mais je me permet de vous donner ma petite réflexion de juriste.
    Il s’agit sur le plan purement légal d’une réflexion sur la légitime défense.
    Elle a plusieurs niveaux:
    – l’individu
    – l’Etat en son sein
    – l’Etat contre l’extérieur.
    Lorsque l’Etat est agressé, ou plus exactement une nation, elle réagit de façon proportionnée. On défend son pays d’un envahisseur, par tous moyens, le plus ultime étant la guerre, mais il existe des moyens plus ou moins actifs: l’inetrdiction de pratiques contraires à la morale (excision, religions contraire à a dignititré humaine,…). Sur ce plan là on constate que l’Europe contribue à limiter cette possibilité de légitime défense. De plus notre réaction vis à vis du danger islamiste par exemple est la preuve que cette légitime défense là est aussi abolie.
    La légitime défense de l’Etat en son sein (pardnnez moi cette expression malheureuse). Il s’agit là de garantir la protection de l’Etat contre les individus qui la compose. La loi pénale est l’outil par excellence. Cette réponse doit être proportionnée (c’est ce que l’on appelle l’individualisation de la peine), et l’évantail doit être large pour prendre en compte un maximum de situations pour assurer une réelle protection de l’Etat. Et c’est dans ce cadre que la peine capitale peut s’inscrire devenant un stade ultime. Mais attention à ne pas tomber dans un travers de vengeance privée: la peine n’est pas là pour soulager les victimes, mais bien pour garantir la sureté de l’Etatlorsqu’il n’a pas le choix, et je crois que c’est la position du CEC. Ainsi si je devais être pour ce ne serait pas pour les mêmes raisons que la majorité des français qui restent en grand nombre poru la peine de mort. Et dans ce domaine de légitime défense on se rend compte que là aussi l’Etat ne se protège plus. Il y a certes la peine de mort mais plus largement cette espèce de folie qui fait que des récidivistes courent, que des gens ne sont pas punis etc (je pourrais vous faire des posts à n’en plus finir).
    Enfin le troisième niveau au niveau de l’individu qui là aussi nécessite une proportionnalité et qui je pense ne mérite pas de commentaire ici.
    En définitive dans tous les cas de légitime défense, c’est la proportionnalité qui importe. On constate que les évolutions de notre société tendent à la faire disparaitre sans doute par excès de zèle, sans doute aussi que notre monde sans Dieu oubli que nous sommes faibles et pécheurs et que l’Etat doit s’en prémunir…

  18. Jésus Lui-même justifie la peine de mort quand Il répond à Pilate que celui ci tient son pouvoir d’en Haut!
    (Jean 19,10-11)
    De plus une civilisation qui ne se protège pas est une civilisation déjà morte!

  19. @MJ : il y a le catéchisme et aussi ce qui complète , affine , explique celui-ci , entre autres les prises de position du Vatican :
    “ROME, Mercredi 31 octobre 2007 (ZENIT.org) – Les catholiques doivent « coopérer à la défense des droits de l’homme et pour l’abolition de la peine de mort », déclare le cardinal Martino.
    Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, est intervenu sur ce thème à la suite de sa rencontre, le 26 octobre, avec Mme Sylvie Bukhari – de Pontual, présidente de la Fédération internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT).
    « Les chrétiens sont appelés à coopérer pour la défense des droits humains et pour l’abolition de la peine de mort, de la torture et de tout autre peine ou traitement cruel, in humain ou dégradant en temps de paix et de guerre », a déclaré le cardinal Martino.
    Il condamnait ces pratiques comme étant « de graves crimes contre la personne humaine créée à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27) », et comme « un scandale pour la famille humaine au XXIe siècle ».”
    [On n’en a pas fini si on cite l’avis de différents prélats…
    Le Cal Ratzinger était revenu sur ce sujet. Lire cette note (en anglais) :
    http://www.priestsforlife.org/magisterium/bishops/04-07ratzingerommunion.htm
    L’Eglise ne milite pas pour l’abolition de la peine de mort, elle laisse ouverte cette possibilité. Autrement dit, le Cal Martino n’a pas tort, mais il n’exprime pas tout à fait la position de l’Eglise.
    Lire aussi cette discussion, qui a déjà eu lieu ici :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/de_la_peine_de__1.html
    En résumé, l’Eglise réprouve la peine de mort, mais ne l’interdit pas de façon absolue, comme elle interdit par exemple l’avortement. La peine de mort est laissée à l’appréciation des autorités civiles. Si elles peuvent l’éviter c’est mieux, mais en tant que tel, ce n’est pas un péché.
    Michel Janva ]

  20. Je pense que la suppression de la peine de mort a eu pour premier effet une incitation au meurtre pour les criminels. En effet, le criminel cherche bien évidemment à échapper à la justice. Passer de nombreuses années en prison n’est pas un sort enviable. D’où la tentation de tuer pour ne pas risquer d’être dénoncé ou reconnu.
    Ce premier effet est maintenant caduque. Les techniques scientifiques modernes permettent presqu’à coup sûr de retrouver un meurtrier.
    Restent que la détention à vie, qui prévient les récidives,n’est pas appliquée. Probablement parce qu’on juge inhumain (et cela l’est d’après de nombreux témoignages)de garder des êtres humains si longtemps dans de telles conditions.
    Sans doute faudrait-il néanmoins se résoudre à l’appliquer. Il n’est pas admissible de laisser à des individus dangereux la possibilité de tuer et de tuer encore. Mais cela implique de créer des places de prison, d’où des dépenses supplémentaires pour la société. On risque d’attendre encore longtemps.

  21. Si l’Eglise serait contre la peine de mort, elle l’aurait affirme avec force depuis longtemps, tres longtemps.
    La doctrine de l’Eglise est multiseculaire, et ne se resume pas a un texte mal formule ecrit en plein delire des annees 60. L’hermeneutique de la continuite est essentielle.
    La peine de mort fait partie des peines a appliquer aux criminels:
    * Peine pour reparer le dommage cause
    * Peine pour punir le coupable
    * Mesure pour prevenir la societe de nouveaux malheurs (recidive et exemplarite)
    Et il nous faut prier la misericorde divine pour les condamnes.
    Ceux qui s’y opposent sont emplis d’illusions et de bons sentiments, mais manquent de realisme.

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