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Culture de mort : Avortement

Des juristes contre le flou de la “détresse psychosociale”

Des juristes contre le flou de la “détresse psychosociale”

Notre ami Me Hubert Veauvy a récemment écrit pour le FigaroVox une tribune, signée par une quinzaine de juristes, au sujet des dangers de l’adoption par l’Assemblée de ce que la novlangue appelle “interruption médicale de grossesse pour cause de détresse psychosociale”. On y lit notamment:

Or, peu après, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2020, avec l’amendement adopté en pleine nuit, en catimini, dans le cadre du projet de loi bioéthique, l’IMG jusqu’au 9e mois devient possible lorsque «la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme, ce péril pouvant résulter d’une détresse psychosociale». La notion de «détresse psychosociale» devient un facteur suffisant pour justifier d’un péril grave et pratiquer une IMG. Désormais, le péril grave risque d’être constaté indépendamment même du risque pesant sur la santé de la femme, simplement comme conséquence d’une «détresse psychosociale» à géométrie variable: situation sociale précaire, risque de violence conjugale ou intrafamiliale, fragilité psychique ne risquant pas de mettre la vie de la mère en danger.

Avec ce risque de détournement, des associations militantes s’engouffreraient dans la brèche pour pousser des femmes à avoir recours à l’IMG parce qu’elles ont dépassé le délai de 12 semaines et qu’elles ne peuvent plus se rendre à l’étranger. Ce détournement serait possible jusqu’au dernier jour de la grossesse, alors même que l’enfant est viable.

Pas à pas, du fait des pressions existantes, l’avortement risquerait de devenir, même dans le cas d’une grossesse très avancée, la solution unique pour répondre à une situation de précarité. L’on peut craindre, à terme, que cet amendement ne soit qu’une étape pour demander comme conséquence d’un «droit à l’avortement» incessamment brandi, la suppression de tout délai.

Une solution nécessairement traumatisante pour les mères et pour le corps médical en lieu et place de solutions d’accompagnement alternatives, toujours possibles dans le cas d’une détresse psychosociale. Une solution révélant que l’enfant à naître ne bénéficierait plus d’aucune protection dans notre pays. Dans les premiers jours de son existence, il deviendrait matériau des recherches et des expériences les plus hasardeuses. Jusqu’aux derniers mois de la grossesse, même l’absence de handicap ne pourrait plus le protéger. Il est donc absolument essentiel d’encourager les sénateurs à rejeter l’amendement qui a été adopté par les députés.

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3 commentaires

  1. De toute façon c’est un discours théorique destiné à tromper car il n’existe pas de cas ou la poursuite de la grossesse mette en péril grave la santé de la femme.

  2. Cette analyse me conforte dans mes appréhensions déjà exprimées ici : suppression de l’IVG au profit de l’IMG généralisée évitant, de ce fait, tout calcul compliqué de délai. Quant à la “détresse psychosociale”, elle peut résulter d’une invitation à une croisière, une soirée de la jet-set, … toutes choses où ne peut décemment pas se présenter avec une silhouette déformée par un “amas de cellules”.
    Et on peut déjà anticiper les étapes suivantes : au cours du vote ultime, en catimini et dans un créneau horaire identique, avec une participation des députés analogue à celle du 31 juillet, deux amendements seront subrepticement glissés dans le texte final, approuvant la GPA pour tous, ainsi que l’autorisation de l’IVVI (Interruption Volontaire de Vie Inutile) dans des conditions très limitées.
    Et, d’ici les législatives de 2022, les limites seront supprimées les unes après les autres, à l’instar de ce qui s’est passé pour la loi Veil.

  3. A mon avis il vaudrait mieux concentrer toutes nos forces sur un seul sujet plutôt que de les émietter sur différents points disparates. Les promoteurs de cette loi ignoble utilisent pour nous affaiblir la “salami tactic” bien connue dans les négociations commerciales. Je pense qu’il ne faut pas entrer dans ce jeu là qui vise à nous disperser ou même à nous distraire de notre objectif principal. Cette loi doit être retirée purement et simplement. Prenons des risques en concentrant tous nos efforts sur cet objectif. La période actuelle peut nous être favorable tant la décomposition est avancée au sommet de l’Etat, mais elle ne se voit pas car elle est masquée par le déluge médiatique sur la covid-19. Exigeons de nos évêques un peu de courage pour qu’ils nous soutiennent.

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