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Médias : Désinformation

Des journalistes fortement ancrés à gauche

Lu dans Valeurs actuelles :

V"Fondateur de Reporters sans frontières (dont il a été secrétaire général jusqu’en 2008) et de la revue Médias, journaliste sur iTélé et Sud Radio, Robert Ménard […] a pris soin de commander à l’institut Harris Interactive une enquête sur le vote de ses confrères – et des nôtres. […] Cent cinq journalistes ont répondu à l’intégralité de cette enquête, publiée dans le dernier numéro de Médias. Ses résultats sont éloquents. « Les journalistes ayant pris part à la consultation déclarent un vote beaucoup plus marqué à gauche que le corps électoral français », constate Jean-Daniel Lévy. En tête, François Hollande – comme au premier tour, mais avec 10 points de plus que les Français ne lui en ont accordé. Le deuxième ? Jean-Luc Mélenchon (+ 8 points), devant Nicolas Sarkozy ( – 9). Marine Le Pen n’arrive qu’en sixième position, avec 3 %, soit six fois moins que le 22 avril. Hollande recueille 74 % des suffrages au second tour.

Cent cinq journalistes ne forment qu’un mince échantillon et l’on pourrait contester ces résultats si d’autres enquêtes, plus anciennes, n’allaient dans le même sens. Par exemple, le sondage réalisé par l’Ifop pour l’hebdomadaire Marianne en avril 2001, avant une autre élection présidentielle. À l’époque, 63 % des journalistes consultés avaient l’intention de voter à gauche (dont 32 % pour Lionel Jospin, qui fut éliminé dès le premier tour). La droite ne recueillait que 6 % des voix, les autres ne se prononçant pas. « Il faudrait être quelque peu naïf, après cela, pour s’étonner du fossé abyssal qui se creuse entre la caste journalistique et la population », concluait l’auteur de l’article, Philippe Cohen.

MLes simulations électorales réalisées cette année dans plusieurs écoles de journalisme sont elles aussi intéressantes. Au Centre de formation des journalistes (CFJ), les étudiants de première année ont choisi, dans l’ordre : Hollande, Mélenchon, Bayrou. À l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille : Hollande, Mélenchon, Joly. Au Celsa : Hollande, Mélenchon, Sarkozy et Bayrou (troisièmes ex æquo). La droite est éliminée dès le premier tour.

[…] [L]a droite ferait bien de méditer cette réflexion : « Les valeurs défendues par l’intelligentsia exercent un ascendant sur toute la société. L’enseignement, la culture ou l’information ne sont jamais neutres », rappelle Jean Sévillia, écrivain et journaliste. À l’inverse, « la gauche valorise le combat politique et la controverse intellectuelle – donc le journalisme – tandis que la droite a déserté le champ des idées pour les métiers de la finance. Les valeurs d’argent l’ont emporté sur le bien commun, l’esprit bourgeois a eu raison des idéaux », analyse le journaliste Marc Baudriller, auteur des Réseaux cathos (Robert Laffont).

Où l’on voit qu’il est nécessaire à la droite, pour reconquérir le terrain des idées, non seulement de ferrailler contre la gauche mais de batailler aussi contre la tentation de sérieux qui l’a gagnée. […]"

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11 commentaires

  1. Comment sont sélectionnés les élèves désireux de fiare du journalisme ? Quels études font-ils et comment sont-ils notés dans le cadre de ces études : sur leur compétences ou sur leurs idées ? A la sortie de ces écoles, sur quels critères sont-ils embauchés ? Dans ces écoles de journalisme, comment est sélectionné et mis en place le corps enseignant ?
    Dernière question : pourquoi n’y-a-t-il aucun journaliste catholique et si peu de journalistes vraiment de Droite ? Existe-t-il une “barrière” pour eux mise en place par la Franc-Maçonnerie avec l’aval des différents gouvernements ?
    … Mais non il n’y a pas de discrimination..

  2. Statistiquement, les plus “gauchos” sont ceux de TELERAMA.
    “Beau” résultat pour un canard créé par des chrétiens de gauche comme G. Montaron, pilier de “Témoignage chrétiens”. Ce journal fut longtemps (avant de passer “au Monde”), l’un des fleurons du groupe de presse “La Vie catholique”.
    Cette lamentable asymptote était prévisible dès l’origine…

  3. Cela fait des dizaines d’années que l’on déplore cet état de fait et qu’on le découvre tous les ans (ce type d’étude a déjà été faite dans les années 80 et 90) mais une fois de plus les gens de droite pleurnichent sur la surreprésentation des gens de gauche dans les médias.
    Mais le problème fondamental est le fait qu’il n’y a pas de presse de droite dans laquelle les journalistes de droite pourraient travailler ; car pas suffisamment d’abonnés, de surface financière, de publicité, etc…
    Je pense à Minute, Le Choc du Mois, Présent, etc…où les talents sont pauvres, l’incapacité de se développer en grande partie due à notre public et à ses dirigeants, etc…
    Si les gens de droite ne s’abonnent pas à des revues de droite, il est évident que le journaliste de droite n’a plus qu’à se lancer dans la communication ou la pige pour des revues militaria ou d’histoire…
    Le Figaro avait des journalistes de droite (et de la Nouvelle droite) dans les années 77/81 qui ont été virés par les dirigeants libéraux…
    Valeurs actuelles n’est pas un journal de droite mais l’hebdo de l’UMP ; il suffit de voir le débat Peltier/Jouanno pour s’en rendre compte…

  4. Si l’on se réfère à l’origine de nos maux , “Valeurs actuelles” , comme son nom l’indique d’ailleurs, est également “à gauche” si tant est que cette expression imposée ait encore quelque sens.
    Mais, dans le goût du bourgeois gentilhomme faisant de la prose , ils s’imaginent “de droite”, d’une droite courbe, assurément.

  5. A droite, “les talents sont pauvres”.
    Qu’est-ce que cela veut dire ?

  6. à Jean Theis : je sais que je vais vous choquer et provoquer des hurlements : cela veut dire que le niveau dans le milieu de la droite de conviction est bas : niveau de réflexion, capacité à susciter des réseaux, nombre d’universitaires, de personnes capables de financer des projets lourds et dans la durée, etc…

  7. Un franc-maçon officier, expliquait à un membre de sa famille ce qu’il fallait faire pour être reçu à l’école d’officier : ” Pas besoin de savoir, mais faire savoir que tu es franc-maçon, et tu es reçu d’office”.
    Le jeune homme honteux, quitta ce lieu infect.
    Rien n’a changé, beaucoup d’élèves ont de bonnes notes “conformistes”, idem pour la gôche, le politiquement correct, apporte plus surement une juteuse gamelle.

  8. @ Jejomau : vous parlez de la situation dans les écoles de journalisme, n’est-ce pas ?
    Parce que sinon, je peux vous sortir les journalistes de Présent, un quotidien de qualité : catho et de droite !

  9. C’est quand même simple. Il n’y a pas beaucoup de journaux de droite parce qu’il n’y a pas beaucoup de lecteurs de droite – alors qu’il pourrait y avoir des annonceurs de droite. S’il n’y a pas beaucoup de lecteurs de droite c’est parce que, contrairement à ce que je lis souvent ici, il n’y a pas tant de gens de droite que cela ou alors ils se sentent peu concernés par la droite. Quoi qu’il en soit cela signifie un échec culturel de la part de la droite qui est manifeste.
    Signalons que le Figaro bénéficiait dans sa diffusion de 80 000 numéros en achats groupés (50 000 pour Le Monde, moins de 20 000 pour Libération). Ces chiffres sont on-ne peut-plus officiels: ils ressortent de l’OJD. Cela veut dire que le gouvernement précédent faisait une fleur manifeste à ce journal. Evidemment, ça ne va pas durer.
    Avant de s’interroger sur d’obscurs comportements de groupes mystérieux, il faut tout simplement constater que la droite est à ce point faible qu’elle ne peut dégager un lectorat.

  10. Jejomau, et Anne Lorraine Schmitt !
    Elle était catho, elle était de droite et elle était dans une école de journalisme.
    J’en connais un autre qui a le même profil et qui est à Ouest France.
    Le problème c’est que nous n’encourageons pas les garçons à faire du journalisme ou à être enseignant. Nous les dissuadons même fortement. Les filles peuvent y aller, mais en général elles n’y restent pas car ont trouvé un marin et restent à la maison pour élever les enfants.
    Le terrain est mûr pour l’intelligentia

  11. Avant de se lamenter sur l’absence de journaux de droite, on ferait bien de définir ce que l’on entend par là. le Figaro Magazine de Louis Pauwels était un bon magazine de droite grand public qui avait du succès mais il n’avait pas grand chose à voir avec Présent qui n’est pas fait pour un grand public à moins de changer profondément.

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