Partager cet article

Pays : Syrie

Des gouttes d’eau dans un brasier

Des gouttes d’eau dans un brasier

Le jour se lève à Mhardeh après une nuit calme. Durant quelques heures, la nuit a offert un répit aux habitants, les laissant à leurs rêves d’une paix qui paraît lointaine. La veille, les obus sont tombés sur les murs d’une habitation d’un civil. Par chance, personne ne se trouvait dans la pièce au moment de l’impact, et aucun dégât humain n’est à déplorer. Dans les jours qui vont suivre, on commencera à reconstruire.

La trêve est de courte durée. Dès le début de la matinée, la journée commence au rythme des bruits sourds de départ d’obus et de missiles. Nul ne sait où ils vont tomber. Accompagnés de Reem, la femme de Monsieur Simon devenue par la force des choses la « maman » de tous les Mardawis, nous effectuons le tour des associations de la ville auxquelles nous pourront distribuer ce que nous avons ramené de Damas.

La guerre est totale, en ce sens qu’elle imprime le quotidien de chacun des habitants de la ville. Elle a réorganisé la ville, et beaucoup de structures se sont mises en place pour venir en aide aux familles des martyrs. C’est auprès de ces structures que nous allons apporter notre petite aide.

La femme de Monsieur Simon nous aide. Elle fait venir des enfants pour essayer les vêtements que nous avons apporté. La semaine dernière, nous avions fourni des produits de bases aux femmes de Mhardeh qui se réunissent pour fabriquer des gâteaux qu’elles vendent et dont elles reversent le bénéfice aux familles des martyrs. J’avais été marqué par leurs rires, et leurs conversations animées tout en pétrissant la pâte. L’une d’elle nous avait récité des poèmes en français. Le reste de notre journée se rythmera par des visites auprès des associations qui s’occupent des enfants handicapés, des malades, des personnes âgées, auprès de l’hôpital aussi.

Chacune de nos visites est un électrochoc d’humanité. Les sourires, les embrassades et les remerciements se succèdent. En arrivant chez les enfants handicapés, nous sommes accueillis par des chansons. Monsieur Simon est là, et prend des nouvelles de chacun, en serrant les enfants dans ses bras. Les responsables nous expliquent leurs besoins. Nous nous engageons à financer le transport de ces enfants depuis leur domicile jusqu’au centre qui les accueille.

Nous sommes allés ensuite visiter le centre d’accueil des personnes âgées. Un grand projet avait été initié il y a dix ans. La Guerre est passée par là, et a tout mis en suspens. Nous passons un petit moment avec chacun d’eux, ils sont simplement heureux de nous voir et nous le disent avec des mots simples et touchants.

Chaque fois, nous sommes partagés entre le plaisir de nous rendre utile et la frustration de ne pouvoir faire plus, faute de moyens. En tout, ce sont plus de deux-cent livres pour enfants, des draps et des vêtements pour deux-cent-vingt-cinq personnes que nous allons distribués aux plus nécessiteux.

Et puisque nous sommes en guerre, c’est aussi à ceux qui se battent le jour et continuent de travailler le soir que notre aide est destinée. Impossible de livrer des médicaments. Nous apportons à Monsieur Simon et à ses hommes ce qui fait le reste du quotidien d’un soldat : du café, du thé, du maté, et un peu de tabac. Monsieur Simon nous les présente un par un. Tous ont perdu un père, un frère, des amis, au cours des sept années de combat qui viennent de s’écouler. Toute la soirée, nous recevrons des photos de ces hommes avec nos cadeaux dans les bras, en guise de remerciements.

Grâce aux dons des bienfaiteurs, nous avons pu apporter une aide concrète et répondre à des besoins précis. Mais ces petits soutiens donnent l’impression de n’être que des gouttes d’eau dans un brasier. Elles n’en sont pas moins un baume pour celles et ceux qui les reçoivent. Mais il est urgent qu’elles se multiplient.

Soutenez les habitants de Mhardeh, faites un don.

Partager cet article

1 commentaire

  1. Bravo à “SOS Chrétiens d’Orient”. “Tout ce que vous ferez de bien aux plus petits, c’est à Moi que vous le ferez”.
    Vous donnez beaucoup car vous avez peu. Que Dieu les bénisse.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services