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France : Société

Des arguments contre l’interdiction du voile intégral

Sur son blog, Denis Sureau se prononce contre l'interdiction du voile intégral. Extraits :

N "l'usage de la contrainte par l'Etat n'est légitime que pour assurer la sécurité des biens des personnes. Or le port de la burqa ne porte pas atteinte en soi à la propriété ou à la liberté d'autrui. En cas de risque pour la sécurité, la personne sera dévoilée et fouillée comme cela se pratique déjà dans les aéroports : une nouvelle loi n'est donc pas nécessaire. […]

Quant à l'argument religieux ou culturel, ce n'est pas à l'Etat de définir le "religieusement correct", ou ce qui est religieux et ce qui ne l'est pas. "Si l’on acceptait ce type de raisonnement, remarque René de Laportalière, on légitimerait l’interdiction par la loi du port de la soutane dans la rue par les prêtres sous prétexte que l’Evangile ne dit rien là-dessus et que cette tenue répandue au XIX° siècle a été abandonnée." […]

Trop flou, l'argument de la privation de la dignité de la femme sous la contrainte est oiseux ou inopérant, ajoute François Vergaville : "rien ne justifie qu’une femme libre portant par choix un signe de sa communauté soit moins digne qu’une féministe en pantalon ou qu’une poupée en mini-jupe." […]

Ajoutons pour conclure que le port de la burqa aurait, par réaction, un effet répulsif auprès des Français tentés par l'Islam."

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17 commentaires

  1. Ce texte est très censé. Il défend le principe de liberté, et surtout de non-ingérence de l’Etat en dehors de ses principes régaliens.
    Le danger, c’est aussi que, sous couvert de lutter contre un islamisme extrémiste, on rende légitime, acceptable et compatible avec notre société un islam qu’on dirait modéré. On a parfois l’impression qu’on s’attaque à la burka pour sauver l’islam.
    Quant à la dignité, c’est contestable. Le Visage, c’est l’identité d’un homme, et son ce qui crée sa relation à l’Autre (car le visage, c’est ce qui voit, mais aussi ce qui est vu par l’autre). Se voiler la face, c’est nier toute personnalité.

  2. Aspect répulsif : il ne faut pas faire le mal pour qu’il arrive un bien.
    L’aspect culturel qui interdit la burka en France est évident : cacher son visage n’est dans la culture française.
    De plus le pape, relayant la loi naturelle dit que le visage est une signature :
    “Le pape Benoît XVI a centré son homélie pour la messe de la solennité de Marie Mère de Dieu, célébrée en la basilique vaticane, en ce 1er janvier 2010, 43e Journée mondiale de la Paix, sur le thème du visage.” (…)
    “Visage de l’homme, visage de Dieu
    « Le visage, a expliqué le pape, est l’expression par excellence de la personne, ce qui la rend reconnaissable, et où transparaissent les sentiments, les pensées, les intentions du coeur. Dieu, par nature, est invisible, cependant la Bible applique cette image à lui aussi.”
    http://www.zenit.org/article-23105?l=french
    « méditer sur le mystère du visage de Dieu et de l’homme est une voie privilégiée qui conduit à la paix », car la paix « commence par un regard respectueux qui reconnaît dans le visage de l’autre une personne, quelle que soit la couleur de sa peau, sa nationalité, sa langue, sa religion ».
    Après un avis si autorisé, il est difficile d’ajouter quelque chose. Cependant, je vais l’oser.
    Il est faux de prétendre que la burka soit une simple question religieuse, elle est une question de droit naturel, de droit/devoir de l’homme à montrer son visage et droit de connaître son interlocuteur ou son concitoyen. C’est un droit devoir de l’homme. La question de la libido passe bien après ces principes sociaux fondamentaux.
    Je passe sur l’argument pratique de lutte contre le terrorisme, car ces principe de droit-devoir de montrer son visage dépasse les considérations pratiques de sécurité sans les annihiler bien sûr.

  3. 1.- La soutane dans certains pays et à certains moments a été interdite (et c’était dans des pays de tradition chrétienne voire catholique et dans un vingtième siècle pas si ancien que cela…)
    2.- Pour les femmes qui portent la burqua ce sont ceux qui les entourent dont le regard est tellement impur qu’il ne doit pas effleurer leur personne. C’est au contraire pour elles un signe de dignité et de respect d’elles mêmes donc ce n’est pas avec un argument à l’occidentale moderniste qu’on va changer les choses!
    En effet, moi même chrétienne (et pas en mini jupe!) mon seul regard est impur car je ne suis pas musulmane. D’ailleurs en terre d’Islam, notamment en Egypte et il n’y a pas si longtemps que cela à l’échelle de l’histoire, il était hors de question qu’un non musulman regarde un musulman.
    Le problème c’est que les politiques veulent faire des lois:
    – sans utiliser celles qui existent déjà
    – sans connaître l’islam et avoir lu le coran (pas à la façon des “progressistes” musulmans qui de toute manière ne s’expriment qu’en occident et jamais dans la petite trentaine de pays islamistes dans le monde car ils ne pourraient pas le faire ou ne voudraient le faire. Ces progressistes sont soit des utopistes qui s’imaginent que l’islam peut être “occidentalisé” et cela en opposition complète avec le coran, soit déforment la vérité de l’islam à des fins d’entrisme chez les naïfs d’Occidentaux non islamisés qui sont pour le moment majoritaires. c’est d’ailleurs tout à fait conseillé dans le coran de ne pas dire la vérité dans certains circonstance pour pourvoir rester un bon musulman. Il faut lire toujours lire le coran. C’est plus qu’utile!
    De toute façon une loi doit être applicable et avec des moyens efficaces et pas du genre remplacer une amende par un stage de citoyenneté: Plus que risible.
    L’interdiction du voile à l’école n’a pas empêché que les mêmes quelques années plus tard ont mis la burqua. Pourquoi?
    Enfin pendant ce temps cela fait les gros titres et on ne gère pas la crise, la désertification industrielle et le chômage en France…

  4. Avec la flopée de FM qui traine au parlement, il est à craindre effectivement que cette loi soit étendue un jour ou l’autre aux religieuses, religieux et prêtres. Le but premier de cet acharnement à légiférer sur ce point n’est-il pas là ?
    En effet alors que par ailleurs l’état, ou les collectivités locales, financent en sous main la construction de mosquées, donnent un cadre “légal” à l’islam avec la mise en place du CFCM, favorisent par tous les moyens l’expansion d’une religion dont on sait la place qu’elle réserve aux femmes, l’argument de la dignité de la femme me parait pour le moins douteux !

  5. Denis SUREAU a une position subtile et réaliste.
    Les lois sur le visage et l’identité existent déjà. Quant à vouloir faire par la loi ”émerger un islam de France”, c’est en effet une utopie républicaine de plus, sous le couvert d’un pseudo-moralisme de ”respect de la personne” qui ne s’applique plus aux enfants à naître, ni à ceux porteurs d’un handicap. C’est vouloir faire croire que toutes les religions se valent, si elles sont ”laïcisées” : les curés et les burqas à la maison, et ce sera le triomphe de la Raison.
    Or, la burqa exprime à la perfection l’enfermement que l’islam crée partout où il est installé et appliqué intégralement. Sa généralisation à toutes les musulmanes seraient un rappel de cette réalité historique. Pourquoi la loi devrait-elle aller contre la vérité de l’Islam ?

  6. La burqua qu’il faut interdire c’est celle qui cache les agissements de ceux qui nous ruinent. Mais là, aucun risque que nos élus s’en occupent: ils vont continuer d’augmenter les taxes pour combler les trous. La voile intégral qu’il faudrait lever, c’est le flou artistique entretenu sur les vrais sujets qui fâchent: les retraites, la congeleuse d’enfants qui retrouve ses rescapés, les apéros géants des jeunes déculturés, les centaines de tombes catholiques profanées… la liste n’est pas exhaustive.
    On se demande quel rideau de fumée il faudrait inventer s’il n’y avait cette bénie burqua.

  7. Denis Sureau a raison.
    mais il y a une autre raison à l’interdiction de la Burqa elle est le symbole de l’islamisation de la France et les politiques veulent l’ignorer et fermer les yeux. En la reléguant à l’espace privé on le cache aux français.
    Quand ils ouvriront enfin les yeux il sera trop tard.

  8. Il ne faut pas interdire le voile: il faut que cette minorité reste visible avant qu’elle ne devienne une majorité visible. C’est en gros ce que dit JMLP et je pense que ce n’est pas faux.

  9. Personnellement, je pense que le problème n’est pas la burka mais l’intégrisme d’une partie des musulmans.
    Et je ne suis pas d’accord avec télémaque: les croyants ont le droit de pratiquer la reiligion de leur choix en france, il faut juste qu’ils ne cherchent pas à imposer leurs idées aux autres, ni ne les privent de leur liberté

  10. Attention à l’argumentaire qui consiste à mettre sur le même plan soutane et burqa. La burqa est une coutume islamique,étrangère à notre culture, un vêtement qui n’est pas le signe d’une consécration intérieure ou d’une fonction sociale, mais un voile jeté sur la femme pour la dérober à la convoitise des hommes autres que son propriétaire, pardon, son “époux”.
    Le vêtement des chrétiens consacrés, religieux ou prêtres, est l’expression d’une consécration ou d’une fonction sociale. Le prêtre porte un habit comme un officier porte un uniforme, ou un postier, un magistrat ou un policier.Le prêtre reçoit sa soutane de l’Eglise, après un temps de probation, afin qu’il puisse être reconnu dans sa fonction par les fidèles, et même par tout homme qui aurait besoin de son ministère. Or la burqa a pour fonction précisément de faire en sorte que la femme ainsi affublée ne soit pas reconnue. C’est proprement anti-social. Son propos n’est pas de souligner la dignité de la femme ou sa place dans la société, mais de manifester sa totale subordination à son “époux” et de consacrer son éviction de la société. La femme à burqa n’existe que dans le foyer, pas à l’extérieur. La soutane est un vêtement qui marque la relation d’un individu à une institution, l’Eglise, au service de laquelle il travaille. La burqa n’est pas institutionnelle, le fait de la prendre ou pas ne vient pas d’un jugement de l’institution mais d’une revendication privée, qui manifeste non pas l’accomplissement d’une fonction mais la revendication d’une idéologie.
    Cessons enfin de colporter cette légende qui fait remonter le port de la soutane au XIXème siècle…Cela fait des siècles que l’Eglise impose aux clercs le port d’un vêtement distinct, même si la couleur et la coupe ont pu varier. L’abandon de ce vêtement clérical a d’ailleurs toujours correspondu à des périodes de relâchement et de décadence.

  11. Interdire ou ne pas interdire ce vêtement, il est trop tard pour y penser.
    Il fallait considérer la culture islamique dans toute sa pratique avant de l’imposer au peuple français par le droit du sol.
    Attendez-vous (français de souche et catholiques) à devoir accepter cela dans votre “paysage” et sans rien dire (à ces femmes) sinon vous serez passibles des tribunaux de votre propre pays !

  12. Tous ceux qui ont connu l’Algérie, le Maroc, et la Tunisie du début du 20 ème siècle, pourraient vous dire que la burqa n’est pas une tradition musulmane du Maghreb. Certaines femmes et non pas toutes, portaient un voile léger, de couleur, des vêtements de couleur, qui n’ont rien à voir avec la burqa noire qui est une tradition afghane très localisée. Ce n’est même pas une tradition du Moyen Orient…
    C’est une dérive sectaire, un raidissement, un rejet de la France et de l’Europe, ce qui est un comble puisque tous ces gens sont venus pour fuir une vie infecte.
    Ces femmes devraient lire le livre de Chahdortt Djavann, iranienne ayant fui l’Iran : “Bas les voiles !”

  13. faux débat pour illusionner les électeurs FN et voisins mais dans le dernier “express” la vert rouge DUFLOT fait le parallèle avec les soeurs voilées .

  14. “Le port de la burqa ne porte pas atteinte en soi à la propriété ou à la liberté d’autrui.”
    Pas plus que le port du drapeau nazi en 1939 dans les rues de Paris ne portait atteinte à la propriété et à la liberté d’autrui.
    Premier devoir : apprendre à connaître l’islam. L’islam n’est pas un christianisme peint en vert, avec un Jésus qui s’appelle Mahomet et une Bible écrite au moyen de vermicelles rigolos qui se lisent de droite à gauche.
    L’islam, c’est à peu près aussi différent de l’Occident que l’atmosphère de la Lune peut l’être de celle de la Terre. Et il est tout aussi dangereux que la première pour les habitants de la seconde.
    [En effet, mais alors ce n’est pas la burqa qu’il faut interdire, mais l’islam. MJ]

  15. Pas d’accord. Mais je ne veux pas me fâcher.

  16. Vous oubliez que la plupart des femmes qui porte ce truc sont des converties.
    Des “françaises de souches”, comme vous dîtes, nées catholiques, mais qui se sont reconnues dans les préceptes de l’Islam.
    J’ajouterais qu’il serait bon de ne pas mettre tous les musulmans dans le même sac. Combien d’entre-eux vivent leur religion tranquillement dans leur coin, respectent les lois de la République, et sont exaspérés de voir ces françaises nier les valeurs de leur propre pays ?

  17. une loi interdisant la burqa ! la belle affaire ! encore une guerre de retard ! Le voile est agité pour faire diversion (et agité par tous, à des fins différentes) !
    S’opposer à une telle loi n’est pas promouvoir une politique de la terre brulée consistant à freiner toute tentative d’intégration. En effet une interdiction ne serait en aucun cas un facteur d’intégration. Ce n’est pas en ôtant la burqa que l’on annihile la volonté politique de celles qui la portent. A commencer par la haine des valeurs occidentales (pour ce qu’il en reste).
    Entre la République, séparant totalement les pouvoirs temporels et spirituels et l’Islam, confondant ces mêmes pouvoirs, une guerre sans merci s’est engagée. La République ne gagne pas une bataille en faisant passer une loi interdisant la burqa. Ce serait même, à terme, une défaite : l’Islam serait ainsi moins ‘visible’ et les ”souchiens” resteront dans leur léthargie jusqu’au jour où ils serons bien forcés de constater que c’est la République qui a perdu. Et dans leur folie respective (pour les Républicains à vouloir défendre la République et non la France, par confusion des deux), c’est la France toute entière qui succombera ‘’comme dégât collatéral’’. Burqa (systématiquement présentée sous l’angle de la dignité des femmes), minaret, quotas, identité nationale … mais quand abordera-t-on sans détours ce qu’Aimé Césaire appelait ‘’un génocide par substitution’’ et une volonté politique pourtant très clairement affichée ?

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