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Pays : Etats-Unis

Déroulement de l’élection présidentielle

E Les Américains n’élisent pas leur Président au suffrage universel direct. Chacun vote dans son État en faveur d’une liste de grands électeurs estampillés Obama ou McCain. Ce sont ces 538 grands électeurs qui, réunis à Washington durant le mois de décembre, désigneront formellement le 44e président des États-Unis. L’élu prêtera serment le 20 janvier et succédera, alors seulement, à George Bush.

Chaque État est représenté au collège électoral selon sa population. Les petits États du Maine (1,27 million d’habitants) et de l’Idaho (1,29 million) n’envoient que 3 grands électeurs à Washington. Les grands en envoient beaucoup plus : 55 grands électeurs pour la Californie, 34 pour le Texas, 31 pour l’État de New York… Pour remporter l’élection, un candidat doit réunir sur son nom la moitié des grands électeurs (270 au moins).

Dans la plupart des États (le Maine et le Nebraska faisant exception), la règle du winner takes all (le vainqueur rafle tout) est en vigueur : si John McCain gagne dans le Mississipi, il remporte les 6 grands électeurs de cet État. Pour cette raison, la campagne électorale est très molle dans l’Oregon ou à New York, où Obama est assurés de l’emporter. De même au Texas et dans le Kansas, qui ne peuvent échapper au candidat républicain. Ainsi, l’élection se joue dans quelques États seulement, là où républicains et démocrates sont au coude à coude : on les appelle les battleground states (États du champ de bataille) ou swing states (États susceptibles de basculer). L’Ohio, le Missouri, la Floride, la Pennsylvanie, le Nouveau-Mexique en font traditionnellement partie. Cette année, il faut y ajouter l’Iowa, l’Indiana, les deux Carolines, les deux Virginies, le Colorado et le Nevada. La présidentielle se jouera dans ces États gagnés par Bush en 2004 et susceptibles de basculer.

Michel Janva

Addendum : les premières indications sont attendues vers 5h00 mercredi, heure de Paris.

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3 commentaires

  1. Pourriez-vous me préciser un point? Ces grands élécteurs sont-ils différents des députés (représentants, sénateurs, et gouverneurs des Etats? Si oui, comment sont-ils choisis et par qui? Ont-ils d’autre rôle ou mandat politique ou n’ont ils qu’une fonction ponctuelles au moment de l’election présidentielle? Que deviennent ils ensuite? Merci

  2. Vous dites que le Maine et l’Idaho n’envoient que 3 grands électeurs, mais le graphique indique “4”. Faites gaffe, je surveille. Que cela ne se reproduise plus.

  3. @ Claire
    De mémoire, souvenirs de la fac. Ces grands électeurs sont choisis par les partis politiques dans chacun des Etats, et ne doivent avoir aucun mandat électif ou aucune fonction fédérale (nationale dit-on en France).
    Ils sont élus par listes selon des modes de scrutins différents selon les Etats. Et ils se réunissent ensuite pour élire le président et le vice président, au Sénat de chaque Etat. Leurs bulletins sont signés 5 fois par chacun, puis scellés et envoyés à Washington au vice président sortant, qui est aussi constitutionnellement je crois me souvenir, Président du Sénat fédéral. Et ces bulletins sont enfermés dans deux coffrets en deux groupes alphabétiques d’Etats, au fur et mesure de leur arrivée. Puis ils sont ensuite dépouillés et décomptés, et le résultat après vérifications constitutionnelles, est officialisé. Il existe une jurisprudence abondante sur le fait que ces grands électeurs puissent ou non voter pour le candidat du parti qui les avait choisi. C’est un système complexe, archaîque pour nous par certains côtés, mais nous oublions ici que les USA datent du XVIIIème siècle, qu’ils sont un état totalement décentralisé, et que ces différences d’un Etat à l’autre sont une composante de l’âme américaine et de son esprit public et politique. Un peu comme dans la France d’Ancien Régime, tous nos particularismes, libertés, et privilèges locaux, pour lesquels les Français et les corps constitués se battaient soit entre eux soit contre le pouvoir royal pour les conserver ou les étendre.
    Cela fait la force et la permanence de la démocratie américaine : ils faillirent choisir un système monarchique fédéral et préférèrent un président sans attaches locales sur le plan constitutionnel, face à des assemblées indépendantes et des Etats totalement indépendants, munis chacun d’un sénat, d’ne chmabre des représentants et d’une cour suprême. En France cela donnerait une trentaine de provinces décentralisées, et conservant des pouvoirs fiscaux, administratifs et de police, étendus. Le contraire de ce que défit Napoléon, le grand encaserneur de la société civile française.

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