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Démission du cardinal Barbarin refusée par le pape : un exemple inverse avec Mgr Wilson en Australie

Démission du cardinal Barbarin refusée par le pape : un exemple inverse avec Mgr Wilson en Australie

A tous ceux qui s’étonnent de la décision du pape de refuser, pour l’instant et en raison de l’appel en cours, la démission du cardinal Barbarin, devraient s’intéresser au précédent de Mgr Wilson, en Australie. Cet évêque avait été condamné à tort en mai 2018 et avait été forcé par Rome de présenter sa démission au pape. Déclaré innocent en appel en décembre 2018, sa situation canonique fût forcément compliquée à gérer  :

Même son ancien diocèse semble pris au dépourvu par la nouvelle. Mgr Philip Wilson, archevêque émérite d’Adélaïde et ancien président de la conférence épiscopale australienne, a vu annulée, jeudi 6 décembre, sa condamnation pour avoir couvert un prêtre pédophile. En mai, il avait été reconnu coupable de n’avoir pas dénoncé les abus commis par Jim Fletcher, prêtre pédophile avéré, mort en détention en 2006. Mgr Wilson aurait eu connaissance de faits par de jeunes victimes dans les années 1970, alors qu’il était jeune prêtre.

Le 3 juillet, sa peine avait été fixée à 12 mois d’emprisonnement – commuée plus tard en assignation à résidence. Le lendemain, Mgr Wilson, qui s’était déjà mis en retrait de ses fonctions d’archevêque, avait refusé de démissionner, annonçant son intention de faire appel. L’homme d’Église de 68 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, a toujours clamé son innocence.

Mais la pression s’était accentuée les jours suivants, dans un pays profondément marqué par les crimes pédophiles commis en masse, particulièrement au sein de l’Église. Les victimes du père Fletcher, mais aussi des catholiques l’avaient appelé à la démission, et jusqu’au premier ministre, Malcolm Turnbull, qui en avait appelé au pape. La conférence épiscopale elle-même avait semblé « lâcher » Philip Wilson dans un communiqué « Nous reconnaissons la douleur que cela représente (…). Mais nous n’avons aucune autorité pour le contraindre à démissionner. » L’archevêque avait finalement présenté sa démission au pape, qui l’avait acceptée le 30 juillet.

Dans sa décision jeudi 6 décembre, le juge a relevé des « incohérences » dans des déclarations d’une victime sur une conversation qu’il aurait eue avec Philip Wilson au sujet des abus. « Le tribunal n’a pu être convaincu au-delà du doute raisonnable que cette conversation ait vraiment eu lieu. » (…)

Quant au diocèse d’Adélaïde, il a pris acte, dans un communiqué, de cette décision intervenue au terme d’un « processus qui fut long et douloureux pour toutes les personnes concernées »« Nous devons maintenant considérer les ramifications de cette issue », ajoute-t-il. Ce qui signifie sans doute que certains se posent la question de l’annulation de la démission de Mgr Wilson.

Le cas du cardinal est certes différent mais cette comparaison peut aider à comprendre la décision du pape d’autant plus que le procureur de la république n’avait pas requis de peine contre le cardinal Barbarin car une partie des faits sont prescrits et pour les autres, les infractions ne sont pas constituées.

Il faut aussi souligner la singularité de ce procès car le cardinal Barbarin a été condamné pour ne pas avoir dénoncé un prêtre qui n’est pas encore jugé. La justice est lente et le pape ne peut pas accélérer le processus, et décider sur quelque chose qui n’est pas encore jugé en France.

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1 commentaire

  1. En tant que catholique fort d’une longue expérience des prétoires j’approuve pleinement l’attitude prudente du pape.
    Ayant interjeté appel du jugement, le cardinal Barbarin est présumé innocent, ce jusqu’à une décision judiciaire définitive, que ce soit un arrêt de la cour d’appel de Lyon ou de la Cour de cassation en cas de pourvoi.
    Il est donc légitime à rester archevêque de Lyon et primat des Gaules.
    Cela peut déplaire à quelques parties civiles ou aux médias de la bien-pensance. Peu importe.
    L’Eglise est intemporelle, non soumise aux humeurs du moment.
    J’ai lu le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Lyon. Il me semble présenter quelques failles en droit.
    Il faut se garder d’incriminer ad personam les trois magistrats, qui le composaient. Ils ont statué sous haute pression politico-médiatique. Il fallait un coupable, et ce ne pouvait en l’occurrence être que le cardinal, vu la structure hiérarchique de l’Eglise.

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