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L'Eglise : L'Eglise en France

De la liberté comme fruit du salut à la simple liberté de réunion: une lente dérive

Lu sur le blogue du P. Guy Vandevelde:
La liberté religieuse est attachée à la nature spirituelle de la personne: elle ne doit pas être contrainte extérieurement de se soumettre à la vérité, mais ne doit y adhérer librement que par la force de la vérité elle-même, reconnue loyalement par la conscience. La liberté de l’Eglise, en revanche, n’est pas attachée à la “nature” de la personne, mais elle est un fruit du “salut” accompli par le Christ par son Incarnation, sa Mort et sa Résurrection: “Si le Christ nous a libérés, c’est pour que nous soyons vraiment libres” (Ga 5, 1). Elle n’est pas précisément la revendication d’une communauté qui voudrait au nom de sa confession s’affranchir de l’ordre commun, par un traitement à part. Elle est beaucoup plus profondément la libération réalisée par la grâce de l’Esprit Saint, de l’aliénation infernale du péché et de la mort, qui tyrannise tous les hommes sous son joug depuis les origines.
Or la première dérive, actée déjà depuis longtemps nous ne pouvons que le constater, c’est que le discours officiel dans l’Eglise, a glissé rapidement d’une liberté à l’autre, et n’envisage plus guère la liberté de l’Eglise qu’au “plan naturel” de la liberté religieuse: comme un culte parmi d’autres; et semblent même se faire une gloire de ne rien revendiquer pour soi-même seulement, comme attitude supposément évangélique. Mais il ne s’agit pas du tout de soi-même: il s’agit du Christ Sauveur et de son rapport à tous les hommes qu’il veut encore sauver; il s’agit de la “dimension surnaturelle” de l’existence, offerte et accessible dans l’Eglise, ses institutions, sa prédication, sa mission, et là seulement. Ce que le monde ne connaît pas ou refuse dans son délire d’auto-suffisance sécularisée, le mandat du Christ ressuscité nous fait un devoir de l’annoncer et de le partager à qui veut s’en rendre digne par la foi.
La deuxième dérive est en train d’advenir sous nos yeux, à l’occasion de la crise dite du covid-19. C’est un nouveau glissement opéré subrepticement dans les déclarations et les comportements de la sidération initiale, et codifié depuis dans les lois d’exception de ces jours funestes: la liberté de culte est désormais réduite à la simple liberté de réunion. Dès lors, elle relève essentiellement et sans appel, de sa gestion par les pouvoirs publics. Ces derniers, dans une optique résolument matérialiste qui fait passer insensiblement le régime, de la laïcité à l’athéisme d’état, propose la consultation éventuelle des responsables concernés, en englobant pêle-mêle le large spectre des opinions philosophiques et religieuses, supposément et a priori consensuelles.
On sait quels fruits ont donné les expériences d’athéisme d’Etat pour le malheur de l’humanité. Quoi qu’il en soit, si l’on ne revient pas fermement sur cette dégradation de la liberté de culte en liberté de réunion, elle pourrait bien devenir l’un des verrous les plus efficaces que les chrétiens aient à redouter: piétinant la liberté de culte, bafouant la liberté de l’Eglise.

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3 commentaires

  1. C’est pour cela qu’il faut tout simplement rouvrir les églises et recommencer comme avant le 11 mai. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat le permet. Il faudrait « « juste » avoir des évêques et des prêtres qui croient à quelque chose

  2. Recommencer le 11 mai, comme avant le confinement, pardon

  3. incroyables “coups de gueule” des évêques, que les médias ont refusé de relayer…
    ou je me trompe ?
    lâchez les rênes, si vous ne pouvez plus les tenir, et donnez à vos prêtres et paroissiens, ouvertement, la liberté ! qu’ils assument leurs idées, idéaux, croyances, etc, et qu’ils aillent à la messe si le coeur leurs en dit !

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