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Culture : cinéma

Cynique

De Laurent Dandrieu :

19007981
"De loin, on ne voit que ça. La photo d’une tête suppliciée, dévorée par
la barbe, du front de laquelle perle une goutte de sang, comme d’une
couronne d’épines. Le Christ, à coup sûr. D’autant que la pose, de
profil, et le regard, dirigé vers le bas, évoquent immanquablement le
dernier film en date sur la Passion du Christ, celui de Mel Gibson. Le
Christ donc. Erreur : c’est de Mesrine qu’il s’agit, sous les traits de
Vincent Cassel. Bien que le metteur en scène et l’acteur se soient
répandus, à longueur d’interview, sur leur volonté de ne pas glorifier
le criminel, l’intention de l’affiche n’est pas douteuse de le
présenter en victime expiatoire de la violence étatique et de la
répression policière
. Comme n’est pas douteux le cynisme répété de ces
artistes et publicitaires qui ne perdent pas une occasion de proclamer
le mépris qu’ils éprouvent pour le christianisme (quand ce n’est pas de
la haine), mais que ça n’empêche nullement d’y puiser quand l’imagerie
catholique, détournée de son sens, instrumentalisée et désacralisée,
peut leur permettre de remplir leur tiroir-caisse. Avant de voir cette
affiche, j’avais plutôt de l’indifférence pour ce film mi-chèvre
mi-chou. Bravo aux génies du marketing qui ont réussi à transformer
cette indifférence en franche antipathie."

MJ

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8 commentaires

  1. Le même procédé de déification par l’image n’a-t-il pas été utilisé pour Che Guevara abattu et représenté comme le Christ descendu de la Croix ?
    Alors, si quelqu’un vous dit: ” Voici: le Christ est ici ! ou bien ici ! n’allez pas les croire. Car il se lèvera de faux Christs et de faux prophètes, qui opéreront de grands signes et prodiges, de façon à égarer, si possible, même les élus.

  2. Que ce serait-il passé s’ils avaient utilisé allah, le grand mahomet ou au autre symbole islamique ? Il est vrai qu’ils n’auraient pu nous montrer qu’un homme de plus de 50 ans “jouer” avec une fillette de 6 ans. Alors qu’avec le Christ … !

  3. En matière de Liturgie, le langage symbolique a la première place.
    Pourquoi ? parce qu’il permet d’exprimer en dehors des mots des réalités invisibles.
    Mais la Liturgie ne fait qu’utiliser des réalités humaines.
    Or depuis 40 ans, ce langage symbolique a été éradiqué, tout au moins de la pratique de la forme ordinaire et avec un message d’arrière plan pour faire croire que les symboles ne parlent plus.
    On voit avec cette affiche que les responsables communications sont parfaitement au courant de la force du langage symbolique.
    D’ailleurs, c’est ce que disait Michael Lansdale ce matin sur Radio Notre Dame : les artistes ont vocation à promouvoir le beau et le vrai. Et pour cause : l’art est en soi une expression symbolique.
    Cette affiche nous montre comment le langage symbolique peut être dévoyé.

  4. @ Boris
    Pour être dans la continuité de Michael Lonsdale, tout Homme doit promouvoir le Beau, le Bien et le Vrai.
    Est-ce que l’affiche du film “Mesrine” peut-être considérée comme un plagiat de l’affiche du film de Mel Gibson “La Passion du Christ” ?

  5. @ Boris
    Pour être dans la continuité de Michael Lonsdale, tout Homme doit promouvoir le Beau, le Bien et le Vrai.
    Est-ce que l’affiche du film “Mesrine” peut-être considérée comme un plagiat de l’affiche du film de Mel Gibson “La Passion du Christ” ?

  6. on se souvient encore du tabac lors des maintenant célèbres caricatures de Mahomet… Et maintenant? Qui lève le petit doigt?

  7. @ Gavroche et Yann H
    Bah non, Allah et Mahommet ne sont pas “représentable” donc “copiable” selon le Coran.
    Et comme les initiateurs de l’affiche veulent représenter une victime (innocente?!) de l’acharnement policier, ils n’avaient d’autre choix que d’aller chercher… le Christ, première et principale victime innocente, artisan du Salut, et révélateur de la Charité.
    Si quelqu’un va voir le film, lit un livre ou connaît la vie de Jacques Mesrine, son défi sera d’expliquer le choix de cette affiche.
    “Boris” a raison, il est à souligner que les communicants d’aujourd’hui connaissent toujours la symbolique, même s’ils l’utilisent à tort.

  8. Quelque part je trouve le rapprochement suggéré par l’affiche plus grave que du cynisme. Car il faut voir la phrase symbolique qui accompagne cette mise en scène : “L’ENNEMI PUBLIC N°1 sort au cinéma le 19 Novembre”. Ainsi le Christ, par le jeu des images et des phrases chocs, se retrouve assimilé à l’ennemi public N°1. Il y a vraissemblablement une réelle volonté de passer un message anti-chrétien derrière tout cela.

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