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France : Politique en France

Cyber haine, loi sur les fessées, canicule : l’Etat Big Father

Cyber haine, loi sur les fessées, canicule : l’Etat Big Father

Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec s’interroge sur la multiplication des lois et des directives :

« Touche pas à mon église ! » Laissez un prêtre, un tant soit peu passionné, vous parler de sa messe dominicale et, d’où qu’il vienne, vous trouverez toujours chez lui un peu de la fierté d’un cadet de Gascogne. Affaire de vocation sans doute. Je connais mon cordonnier et je sais combien il aime se retrouver dans son atelier. J’ai pu constater avec quelle application les institutrices aménagent les classes de l’école où j’enseigne le catéchisme. En bénissant les terres d’un paroissien viticulteur, j’ai pu admiré la concentration de son regard lorsqu’il gravite dans ses vignes. Les vérités sont souvent toutes simples : il y a de la grandeur à faire ce pourquoi on est fait. Chaque dimanche les cloches carillonnent et le prêtre ouvre les portes de son église le cœur en fête. Il retrouve ses ouailles comme un père ses enfants. Avec jubilation.

Les idées reçues sont pourtant tenaces : se faire sermonner chaque semaine n’a rien, a priori, d’une partie de plaisir. Pourquoi donc, dimanche après dimanche, à l’heure où d’autres dorment encore, se trouvent-ils encore des fidèles de toute catégorie, de toute origine et de tout âge qui viennent s’asseoir sur les bancs des églises ? Peut-être parce qu’au-delà des prédications qui peuvent être bien évidemment – hélas – parfois soporifiques, le message que délivre l’Eglise depuis de son origine reste inchangé : il veut le bien des hommes. Pour contribuer à cet objectif, les hommes d’Eglise n’ont pas choisi, siècle après siècles, de multiplier les lois mais, bien au contraire, de rester fidèles à l’Evangile. Répéter, envers et contre tout, les mêmes vérités. Quitte à passer pour des naïfs, des idiots ou des incompris.

Qui sème l’esprit libertaire, récolte l’hyper législation

Dans la société postmoderne, le phénomène inverse s’observe. Plus l’idée de transcendance est rejetée, plus les lois se multiplient. Vouloir le bien des hommes se réalise non plus au moyen d’une éducation mue par des principes éprouvés mais sous le mode de la contrainte et de l’injonction. Les inquisiteurs ne sont pas là où l’on pense. Les radars nous flashent, le fisc nous contrôle, les lois nous sanctionnent. L’hyper législation se propose de corriger le tir des hommes, certes. Mais elle tire en rafale, au risque des balles perdues. La correction elle-même est fluctuante, le curseur de la déviance glissant en fonction de l’air du temps.

Elections obligent… Autrefois, règles et cadres servaient de tuteurs aux enfants en vue de leur apprendre non seulement à devenir adultes mais surtout à vivre libre. Le vent libertaire à la suite de 68 a soufflé sur les repères et préféré la liberté tout de suite, le plus tôt possible, dès le départ. Le résultat est sans appel. On a chassé les bonnes manières de nos grands-mères, on récolte deux générations plus tard la cyber haine, l’infantilisation de la société à l’heure de la canicule et des lois interdisant les fessées. Ils voulaient la liberté sans entraves et l’interdiction d’interdire. Nous avons le fichage des réseaux-sociaux et l’impossibilité de l’oubli.

Une intrusion morale du législateur qui interroge

Vouloir le bien des hommes, c’est l’ouvrir au sens de l’effort, des responsabilités et du service de l’autre. Mon rôle de prêtre ne consiste pas à convaincre les hommes qu’ils iront tous au paradis mais à leur en indiquer le chemin à l’aide de l’évangile. Quand dans mon ministère j’invite ceux qui m’écoutent à suivre le Christ, je ne saurais les obliger. L’intrusion morale du législateur soulève un problème de fond : l’Etat doit-il jouer le rôle d’un Big Father ? La fonction première du politique est de garantir la paix civile, sans doute moins de s’ingérer tel un père de famille dans les domaines divers du quotidien des citoyens. Si le respect des lois est évidemment essentiel, la multiplication de ces dernières peut semer la confusion. Les chefs d’établissement le savent bien, les règlements intérieurs les plus courts sont souvent les meilleurs.

Saint François d’Assise, dans une prière célèbre, demandait d’être un instrument de paix et commençait en disant : « Là où est la haine que je mette l’amour. » Le législateur pour travailler à la concorde civile ne passe pas par quatre chemins et lui préfère désormais la formule : « Là où est la haine, que je mette une loi. » Pas certain que le résultat soit probant. Surtout qu’il soit en toute circonstance le plus judicieux.

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1 commentaire

  1. Je ne sais plus quel homme politique, je crois Talleyrand, disait : supprimez un prêtre, vous devrez le remplacer par vingt policiers (ou gendarmes).

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