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Institutions internationales

Critique de la déclaration universelle des droits de l’homme

Jean-Philippe Feldman, professeur agrégé des facultés de droit et avocat à la Cour de Paris souligne les lacunes de la Déclaration universelle adoptée le 10 décembre 1948 :

"Les formulations occidentale et marxiste des droits de l'homme ont été délibérément mêlées jusqu'à l'inconséquence. Le préambule adopte le principe marxiste selon lequel les libertés ne sont pas une donnée à respecter, mais une conquête à organiser. […] Le droit de propriété – perdu au beau milieu du document – est massacré : «Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité (sic), a droit à la propriété» ! L'article 26-3 ne laisse pas d'inquiéter : «Les parents ont, par priorité (sic), le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.» Les silences du texte sont aussi assourdissants : rien sur la liberté d'entreprendre ou sur la liberté du commerce et de l'industrie, pas un mot sur le droit de grève (inacceptable pour la «patrie des travailleurs» !). Quant à la référence aux devoirs de l'individu envers la communauté, elle confond dangereusement droit et morale. Surtout, le texte est à l'origine du principe de l'«indivisibilité» des droits de l'homme selon lequel tous les droits se valent.

Les droits économiques et sociaux y pullulent : droit au travail, au repos et aux loisirs, à un niveau de vie suffisant, etc. Bref, après les droits-libertés de la «première génération» en 1789 (liberté, propriété, sûreté, résistance à l'oppression), ce sont les droits-créances qui sont créés en 1948 et qui forment la «deuxième génération». Un puits sans fond, car elle en appellera beaucoup d'autres ! Or, parler de «droit à» est absurde et dangereux, car seul le prétendu titulaire du droit est connu et jamais celui sur qui pèserait l'obligation corrélative. Les faux droits de l'homme chassent les bons, car ils entrent nécessairement en conflit avec eux. Les affirmations de besoins, de desseins ou d'attente, qui permettent de prendre aux uns pour donner aux autres, ne sont pas pour autant des droits de l'homme. […] L'objectif qui devrait nous guider devrait être de faire respecter les vrais droits de l'homme, et non pas d'inventer de faux droits. Le seul mérite de la Déclaration de 1948 est de mériter l'oubli."

MJ

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2 commentaires

  1. On pourrait parler aussi du droit à travailler sans limite d’âge ou d’estimation par l’Etat des nécessités de chacun…
    Il y aurait beaucoup à dire là-dessus…

  2. A propos de monsieur René Cassin considéré par monsieur Jean Philippe Feldman comme une “personnalité impeccable” il convient, avant toute chose, d’aller page 205 du dictionnaire de la politique française d’Henry Coston pour se faire une idée probablement moins conventionnelle de ce personnage.
    Extraits: ” C’est à lui que l’on doit le postulat selon lequel le gouvernement du maréchal Pétain était illégal; en conséquence la prise de pouvoir du général De Gaulle, proclamée le 16 novembre 1940, à Brazzaville, était devenue légitime et légale, et le gouvernement de Vichy était un gouvernement d’usurpateurs” etc. etc.
    60 ans après les faits il est toujours interdit de revenir sur l’histoire officielle

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