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France : Politique en France

Crise du coronavirus : l’armée, otage de la propagande macronienne

Crise du coronavirus : l’armée, otage de la propagande macronienne

Emmanuel Macron l’a décidé : nous sommes en guerre contre le coronavirus. Donc, les armées doivent être mobilisées.

Mme Florence Parly, ministre des armées, affiche sur son compte Twitter les gestes barrière : certainement le début d’une défense nationale.

Mme Florence Parly, ministre des armées, pour accompagner l’engagement de son patron dans cette guerre, twitte avec entrain sur les brillantes réalisations des armées françaises (dont nous louons la parfaite bonne volonté).

Tout y passe :

  • Les travaux de montage d’un hôpital militaire de campagne à Mulhouse font l’objet d’un tweet admiratif :

  • Le 24 mars, soit 8 jours après l’annonce du projet, prise en charge du premier patient, comme une première victoire:

  • Autre domaine, les transferts de malades.

Le ministre des armées souligne le savoir-faire militaire en désinfection, ça méritait un tweet :

Un autre tweet du 3 avril souligne le travail pour le repositionnement géographique de 30 patients d’île de France chaque jour.

Et d’ailleurs, 30, c’est la capacité nominale quotidienne de transport de malade par l’armée :

  • Même les soignants (cinquante civils) profitent de ces capacités :

  • Et l’armée fournit aussi de l’essence, à la grande satisfaction de l’Etat-Major:

  • Et distribue des masques. Tout d’abord, l’armée a fait le don au système de santé de 5 millions de masques.

  • Et a mené une opération de distribution dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

  • L’armée mène aussi des opérations de transport de colis divers :

La raison de cette communication est connue : il ne s’agit pas d’une guerre, mais d’une crise dont la gestion est depuis le début l’objet d’une suite impressionnantes de mauvaises décisions et de mensonges (rôle possible des frontières dans la limitation de l’épidémie ; disponibilité, utilité et usage des masques ; disponibilité, utilité et usage des tests ; atermoiements et palidonies divers dans la prise de décision du confinement ; manque de coordination entre structures hospitalières publiques et privées ; terminologie guerrière elle-même…).

La stratégie de l’engagement militaire sert donc au pouvoir macronien de camouflage (une grande compétence traditionnelle de l’armée) et transforme la supposée guerre contre le virus en une guerre de communication.

Mais pourquoi toute cette communication laisse-t-elle comme un goût amer ? Parce qu’il en ressort un double  écart gigantesque : tout d’abord entre la satisfaction compulsive de ces présumés chefs de guerre et la réalité des opérations menées par cette armée française ; d’autre part, entre ces capacités dérisoires apparentes de l’armée et les besoins réels.

  • Le don de 5 millions de masques, pour charitable qu’il soit, ne représente en gros que l’équivalent d’une demi-journée de consommation pour les seuls soignants à l’hôpital (en excluant tous les médecins, les infirmières libérales, les personnels des EPHAD et leurs pensionnaires, les forces de l’ordre, les commerçants au contact du public, etc, etc …).
  • Un hôpital militaire de campagne (le seul existant par ailleurs) de trente places, c’est peu par rapport à la capacité de 14 500 lits de réanimation mise en place au niveau national suite à tous les efforts déployés par toutes les structures hospitalières, publiques et privées (Le 3 avril, un hôpital de campagne d’une capacité initiale de 500 lits (pour atteindre 4000 lits ensuite) venait d’être mis en place avec le concours de l’armée, en dix jours, mais c’est à Londres.
  • La logistique des malades paraît anecdotique. Il y a actuellement 7000 malades en réanimation dans les hôpitaux français.
  • De plus, on ne sait toujours pas si, dans les régions dont il faut alléger la charge, les disponibilités dans les structures privées sont bien utilisées, ou bien –comme on le suspecte méchamment- les mouvements militaires sont sollicités à titre symbolique uniquement. Sans doute au même titre que les transferts dans les pays européens, fêtés comme une grande réalisation de l’Union européenne qui ne serait donc pas entièrement morte :

Il y a même eu 6 malades qui devaient être transférés (encore un symbole de l’Union européenne ?) en République tchèque le 6 avril. Les malades étaient déjà sur le tarmac de l’aéroport de Luxembourg au moment où toute l’opération (allez savoir pourquoi) a été annulée :

  • De même, être obligé de faire appel à la société Dassault et à ses Falcon pour transporter en avion 50 personnes civiles depuis la Bretagne en Île-de-France et en tirer une quelconque fierté militaire, c’est peut-être le comble du dérisoire. Et quand on pense qu’après la fermeture des différentes frontières, il y a eu 130 000 touristes français bloqués dont il a fallu organiser le rapatriement !

L’armée française semble avoir à peu près les moyens de scouts, de Petits Frères des pauvres et de gentlemen du déménagement. Cela nous rappelle les conditions de la démission du général de Villiers en 2017. Comme le disait Le Salon beige, les militaires doivent avoir honte de voir ainsi leur manque de moyens mis en avant par des responsables politiques qui ne pensent qu’à leur ego. On espère que l’armée sera capable encore de mener les vraies guerres qui pourraient bien nous attendre. Un peu comme on le pensait naïvement des structures de santé françaises face à un choc sanitaire.

Quant à ceux qui sont censés gouverner, Le Salon beige l’avait déjà souligné : là où l’on a besoin de chefs, on a des épiciers bavards. Et Mme Parly fait dans l’épicerie de très petit détail.

Ce n’est plus de la communication. C’est de la propagande. Avec l’armée comme otage. D’ailleurs, on lui a mis un masque sur la bouche : comme Sibeth nous a dit qu’un masque ne servait à rien, c’est sans doute pour que l’armée reste la Grande muette.

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4 commentaires

  1. Des décennies d’économies sur le dos de la Défense nous amènent à l’Armée de 1939 : il ne manquait pas un bouton de guêtres, mais les Allemands ont attaqué là où les experts avaient déclaré cette attaque impossible…
    Les Ardennes étaient impénétrables, le fort d’Ében-Émael était imprenable, la ligne Maginot était infranchissable.
    La Wehrmacht a attaqué dans le triangle Spa/Namur/Sedan, le fort d’Ében-Émael est tombé en moins de 48 heures grâce aux 460 parachutistes du LIEUTENANT Rudolf Witzig, et la ligne Maginot est soigneusement contournée.
    Dans la situation actuelle, l’Armée n’est plus que l’ombre d’elle-même et ses moyens sanitaires seraient dans l’incapacité totale d’aligner les moyens engagés dans Tempête du désert. Le seul hôpital de campagne avec une capacité de 30 lits est à pleurer. Pour moi qui a servi la France de 1975 à 2001, je suis totalement dégoûté. Je me demande si le Val-de-Grâce va être réactivé : avec 300 lits, qu’attendent nos Excellences pour s’en servir, même si les moyens ne sont pas aussi modernes qu’à Percy. C’EST LA GUERRE, qu’il a dit, le gugusse de l’Élysée. Alors, à la guerre comme à la guerre.
    Ironie de la télévision : TF1 nous repasse demain soir “Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?”.

  2. Je suis sidéré par le temps que passent les hommes (ou femmes) politiques à “twitter” : mais bon Dieu, ils n’ont rien d’autres à faire ?

  3. Ah! Les gentils piou-pious! Qu’ils sont beaux qu’ils sont aima-a-bles…
    Les voilà maintenant transformés en marionnettes.
    Fasse le ciel qu’ils continuent à supporter tout cela en faisant le dos rond et en s’efforçant quand même de faire leur boulot.
    Courage à eux et…mort aux cons de politiques

  4. Il me semble qu’il manque un événement et pas des moindres à cette liste à la Prévert de « L’armée Française et le Coronavirus » : C’est l’immobilisation de l’unique porte-avions, fleuron de la flotte Française, le Charles de Gaulle. Tout un symbole !

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