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Pays : International

Crise : après la Grèce, le Portugal puis la France ?

La pression mise sur la Grèce n'est pas encore retombée qu'un autre pays membre de l'Euro se voit dans le collimateur : le Portugal. Les taux d'intérêts pour sa dette à dix ans viennent en effet de passer de 4,15% à 5,2% en trois semaines ! Au point que le ministre des affaires étrangères essaie de rassurer les marchés en pointant les différences de situation entre le Portugal et la Grèce. Ce sont donc les petits pays, avec une dette moins "liquide", parce que détenue par moins d'investisseurs qui sont d'abord visés. Mais l'on parle aussi de l'Espagne. Pour l'Europe de l'ouest, après l'Espagne viennent la France et l'Italie… 

Cette crise des finances publiques constitue un triple avertissement pour la France :

  • sur l'effet "boule de neige" de la dette publique : à partir d'un certain niveau, la dette s'auto entretient et devient incontrôlable. Surtout quand les Etats n'ont pas profité des périodes de croissance pour réduire la dette et les déficits. Sur la pente actuelle, la dette française sera incontrôlable au moment de la prochaine élection présidentielle
  • sur la sanction des marchés : euro ou pas, un Etat qui ne maîtrise plus sa dette est sanctionné par les marchés, il lui devient difficile d'emprunter, les taux deviennent usuraires et l'Etat doit alors prendre des mesures douloureuses pour s'en sortir.
  • sur la solidarité européenne. La prudence affichée par l'Allemagne montre les limites de la solidarité européenne et surtout la doctrine consensuelle du monde politique et économique allemand, largement soutenu par la population. Il n'est pas question que la première économie d'Europe, vertueuse à force de travail, d'épargne et de sacrifices, se laisse entraîner sur la mauvaise pente par ses partenaires.

Les Français sont donc prévenus : continuer comme avant, comme pendant les 35 dernières annnées est une impasse dont le mur du fond se rapproche à grande vitesse…

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3 commentaires

  1. “Il n’est pas question que la première économie d’Europe, vertueuse à force de travail, d’épargne et de sacrifices, se laisse entraîner sur la mauvaise pente par ses partenaires” je m’en foutistes, feignants, démagogues, dépensiers à outrance, augmentant à l’infini les salaires de leur clientèle électorale (voir l’évolution des salaires des fonctionnaires depuis 30 ans comparés au privé), refusant de contrôler l’usage des dépenses de santé…

  2. @ corsé
    Article intéressant. Paul Bara a une tête de truand (“trader”). Mauvais jeu de mots mis à part, je pense qu’il y a d’autres solutions, et que le but de l’Europe a quand même été partiellement atteint, même si de façon maladroite et incomplète. Beaucoup de pays européens anciennement très pauvres ont vu leur niveau de vie et leur niveau de salaire augmenter considérablement au point que le Portugal commence lui-même à délocaliser.
    Pour la Grèce, un système fiscal efficace résoudrait largement ses problèmes, puisque la fraude y est massive, tout comme dans d’autres pays européens et notamment la France. Mais cette fraude permet également de sortir des grilles salariales traditionnelles en baissantle prix d’un certain nombre de services (les fonctionnaires paient rarement tous leurs travaux de bâtiments de façon déclarée, tout en exigeant des augmentations de salaires). L’immigration qui fait baisser les bas salaires est dans la même logique. Le problème, c’est l’effet pernicieux de tels systèmes à long terme. La Grèce, si j’ai bien compris l’article, au lieu de se focaliser sur la demande, devrait se focaliser sur l’offre en commençant par faire sauter des monopoles ce qui fut un grand apport de la communauté européenne.
    De même la France pourrait très bien avoir rapidement une efficacité économique qui obligerait l’Allemagne à revoir ses schémas. Pour cela, il faudrait un président de la république qui occupe son temps à gérer le pays plutôt que de se faire prendre en photo. Les politiques nationales ne sont pas si étanches que ça, puisqu’il y a les fonds de transferts structuraux. Qui plus est, dans le domaine social, avec la fin de monopole de la sécurité sociale et l’augmentation des mutuelles du fait de quasi-faillite des systèmes sociaux étatiques, une grande part de la dépense sociale va devenir de plus en plus européenne. En réalité, l’Europe a un pouvoir limité. Les clés de la sortie de crise appartiennent aux États. Ceux-ci, à cause de l’Europe et de l’euro ont cru qu’ils pouvaient indéfiniment laisser filer la dépense, ce qui a d’ailleurs été une partie de l’origine de la croissance européenne ces dernières années. La notation de la dette publique est une notation des politiques économiques de chaque État. À nos gouvernements de faire leur travail

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