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Culture de mort : Avortement

Combien seront-ils à voter jeudi 8 octobre l’allongement de la durée légale de l’avortement de 12 à 14 semaines ?

Combien seront-ils à voter jeudi 8 octobre l’allongement de la durée légale de l’avortement de 12 à 14 semaines ?

De François Billot de Lochner :

Il y a quelques jours, au milieu de la nuit, la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1e avril 2021 a été votée par 26 députés seulement sur 577. 26 députés, cela suffit visiblement à prendre des décisions qui engagent la vie de millions de Français, et réduisent considérablement et durablement leur espace de liberté.

Combien seront-ils à voter jeudi 8 octobre l’allongement de la durée légale de l’avortement de 12 à 14 semaines ? Une poignée ? Une demi-douzaine de parlementaires s’arrogeront-ils un droit de vie et de mort sur des centaines, des milliers de petites vies humaines, une fois de plus dans l’indifférence générale ?

Jeudi 8 octobre, la proposition de loi visant à allonger le délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse sera débattue en séance plénière à l’Assemblée nationale alors même que le gouvernement s’est montré défavorable au projet : une fois n’est pas coutume, lui qui est habituellement si prompt à enfourcher le cheval de bataille de la culture de mort !

La proposition a été adoptée en Commission des affaires sociales la semaine passée. De trop rares amendements ont tenté d’empêcher, ou d’altérer les mesures mortifères, notamment portés avec courage par Emmanuelle Ménard : ils ont tous été rejetés.

Que prévoit ladite proposition de loi ? Tout d’abord, l’allongement du délai légal pour pouvoir procéder à un avortement chirurgical, qui passerait de 12 à 14 semaines. Toujours plus ! Un glissement significatif, puisqu’en l’espace décisif de ces deux petites semaines, la structure du bébé se solidifie, le crâne s’ossifie, obligeant le médecin en charge de l’acte à broyer les organes pour faciliter l’extraction. Fermons les yeux, et imaginons l’espace d’un instant ce que représente ce meurtre barbare, en bonne et due forme, et exécuté sous couvert de médecine et de progrès. Cela n’empêche pas le texte de la proposition de loi de nous expliquer, très placidement et sans sourciller, que de nombreux pays européens autorisent déjà l’IVG jusqu’à la quatorzième semaine – c’est le cas de l’Espagne, et l’Autriche – et au‑delà – c’est le cas du Royaume‑Uni (24 semaines), des Pays‑Bas (22 semaines) ou encore de la Suède (18 semaines). Dans ce cas, évidemment, l’exemple étranger est bien commode pour légitimer l’innommable. Il est curieux qu’on ne mette pas autant de zèle à s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, aux Etats-Unis par exemple, quand il s’agit de peine de mort…

Avec une inconscience et une mauvaise foi proprement diabolique, à rebours des témoignages alarmistes du corps médical (il faut se rappeler que lors du précédent allongement du délai de 10 à 12 semaines, 30 % des gynécologues-obstétriciens avaient déjà refusé d’effectuer des avortements), le comité de salut public des députés au service de la mort explique sans vergogne « qu’aucun argument médical ou scientifique ne justifie de s’opposer à l’allongement des délais. » Toujours plus loin ! Cela est assez cohérent avec la décision récente de renforcer la possibilité de  l’Interruption Médicale de Grossesse jusqu’au terme : de très nombreux Français semblent ne pas comprendre ni réaliser ce que cela signifie concrètement : le meurtre d’un bébé viable.

Mais ce n’est pas tout : l’article 2 de la proposition de la loi stipule que la clause de conscience spécifique à l’IVG – qui prenait acte du fait que l’avortement n’est pas un « acte médical » comme un autre – soit supprimée, au nom d’un « droit à l’avortement » que même la loi Veil n’a jamais revendiqué. Enfin, un amendement a été adopté, qui prévoit que les sages-femmes pourront réaliser des avortements chirurgicaux jusqu’à la dixième semaine. Elles n’ont ni la compétence, ni la formation pour ce faire, mais l’obsession d’ôter la vie est telle chez nos parlementaires qu’ils ne s’embarrassent pas de ces détails, ni des risques qu’ils peuvent faire courir à la femme qui subirait un acte chirurgical grave de la part d’une personne qui n’en maîtrise ni le déroulé, ni les conséquences et éventuelles complications.

Sur Radio Notre-Dame, Mgr Aupetit a eu des mots très clairs, et sans ambiguïtés, qu’on ne peut que saluer. Revenant sur la question de l’IMG jusqu’au terme, il affirme : « C’est effrayant. Massacrer cet enfant dans le ventre de sa mère, c’est absolument épouvantable. » Nous saluons ces propos, mais une fois de plus, nous le redisons, ils sonnent comme la déclaration d’un homme et non d’une institution : à quand une déclaration officielle de la Conférence des évêques, pour appeler  solennellement au sursaut de la conscience les députés, à la veille du vote ? Il y a une fenêtre de tir : le gouvernement est réticent, les médecins grondent, c’est le moment pour faire entendre une voix forte et officielle qui peut être écoutée.

Pour l’heure, l’ordre des priorités est malheureusement troublé, comme en témoigne la confusion mentale qui règne dans l’encyclique paru dimanche. La valeur sacrée de la vie se dilue dans des considérations sociales vagues et indéterminées. L’exemple américain nous prouve pourtant qu’il est possible de rétablir la véritable hiérarchie des valeurs au service du plus faible d’entre tous, l’enfant à naître.

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9 commentaires

  1. Ah! François Fillon doit regretter de ne plus être député. Il aurait pu voter pour…

  2. “à quand une déclaration officielle de la Conférence des évêques, pour appeler solennellement au sursaut de la conscience les députés, à la veille du vote ?” : tout est la, comme quand les évêques allaient contester la fermeture des églises durant la messe, souvenez-vous : “nous allons aboyer très fort” – rappelez-vous!!!! du résultat
    et surtout, n’attendez rien de cette confrérie

    • Quand les évêques de France prendront-ils leurs responsabilités en refusant publiquement les sacrements et les obsèques catholiques aux hommes politiques qui votent en faveur de ces lois iniques ? Chirac qui a signé la loi Weil en sa qualité de 1er ministre a eu droit à au moins 5 évêques à son enterrement tandis que, que dans les campagnes, des braves catholiques fidèles meurent sans recevoir les secours de la religion et ne bénéficient que d’une petite cérémonie expédiée à la sauvette par quelque laïc, ceint d’une écharpe mauve en Tergal, en « mission ecclésiale ».
      Mais nos seigneurs les évêques ne sont, qu’à de rares exceptions, des mondains attachés aux valeurs de la République et préféreraient une cravate de commandeur de la légion d’honneur à un chapeau de cardinal.
      Alors ils se font les complices de ces ministres ou parlementaires qui pourraient un jour leur obtenir une breloque républicaine !

      • Et le notre a attendu le Carême pour se faire remettre sa légion d’honneur par le préfet après avoir indiqué que le choix de la personne la lui remettant serait très significatif…

  3. Au sujet de la crise de l’Eglise, il faut lire le livre “Christus Vincit” signé Mgr Athanasius Schneider pour se faire une idée de l’ampleur des dégâts et regagner l’espérance. C’est à nous les laïcs de mettre la pression sur l’institution; condition préalable: se convertir individuellement et en famille, et beaucoup prier. Merci au SB d’être en flèche sur ce projet.

  4. On nous a expliqué qu’il fallait voter pour l’avortement à cause des “faiseuses d’ange”

    et maintenant on transforme les sages femmes en “faiseuses d’ange”

    Quel cynisme ! Aucun mensonge ne les rebute.

  5. Comment peut on tolérer qu’il n’y ai pas une obligation d’un minimum de députés présents ?
    Cela se fait même pour de simples réunions de copropriété !!!

    Comment peut on tolérer qu’il y ait des séances de nuit ?

    Ceux qui croient que nous sommes dans une démocratie devraient aller se faire soigner.
    Tous ces politiciens ne sont que des imposteurs.

  6. Je rabâche (à mon âge, ça devient normal) : en l’absence de tout quorum, la présence de 3 députés suffit. Deux qui votent pour, et un qui votent contre. Le vote sera valide…

  7. Oui ! effectivement un simple V suffit…

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