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C'est arrivé un... / SalonBeige

C’est arrivé un 5 septembre…

"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum

Alors rappelons-nous :

  • le 5 septembre : saints du jour français ou en France.
    • Bx Jean-Joseph Lataste : Prêtre o.p. « Apôtre des Prisons »  Fondateur de la Congrégation des  « Dominicaines de Béthanie » († 1869)

Contrairement à l'usage courant, le jour de la mémoire n'est pas celui de la naissance au ciel (dies natalis : 10 mars) mais celui de sa naissance sur terre, selon la Lettre apostolique du 28 mai 2012 du pape Benoît XVI.

Jean-Joseph (dans le monde : Alcide) Lataste naît à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5 septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet. Très jeune, il se sent appelé au sacerdoce. Après beaucoup d'hésitations, et un combat profond, il entre en 1857 dans l'ordre Dominicain. Il est ordonné prêtre à Marseille le 08 février 1863 et assigné au couvent de Bordeaux.

En septembre 1864 il est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes, condamnées au silence absolu dans la prison de Cadillac qu'il connait bien, car il était né dans cette bourgade. Comme prédicateur, il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension. Les détenues travaillent en silence toute la journée.

Pour suivre la retraite, elles rognent sur leur temps de repos, se lèvent à quatre heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu'à l'ordinaire. Le Père leur propose une nuit d'adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint Sacrement. Elles seront 400 à passer la nuit en adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père Lataste le lieu d'une révélation déterminante pour lui : « j'ai vu cette prison, objet de tristesse et d'effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».

Saisi par la foi de certaines de ses recluses, à la très mauvaise réputation, s'impose à lui le projet de leur offrir une famille religieuse : « Quel que soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières mais comme des âmes vouées à Dieu… ». À leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Jean-Joseph propose à celles qui le désirent de vivre leur idéal de consécration à Dieu, dans un même couvent que des religieuses vierges, sous le même genre d'habit, celui de saint Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu'elles s'accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l'époque.

En 1866, avec la collaboration d'une religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique (1822-1907), il ouvrait la première communauté des « Dominicaines de Béthanie », sous le patronage de sainte Marie-Madeleine.

Le Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c'est ainsi que sa fondation prend racine avant d'étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays Bas, États-Unis dans la prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.

Il tombe malade et meurt le 10 mars 1869. Sur sa tombe il est écrit : « Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des longues vies. »

Jean-Joseph Lataste a été proclamé bienheureux le 03 juin 2012 au Parc des expositions Micropolis de Besançon. La Messe fut présidée par le cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et délégué du Pape, assisté de Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon, de Mgr Luigi Ventura, Nonce apostolique et de nombreux évêques. La prédication fut faite par le fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître de l'Ordre des Prêcheurs. 

  • St Bertin : abbé de Sithiu († 698)

Au pays de Thérouanne en Flandre, vers 698, saint Bertin, abbé de Sithiu, qui fut déposé en terre dans le monastère qu'il avait fondé avec saint Mammelin et qui prit ensuite son nom.

  • Bx Florent Dumontet : prêtre et martyr († 1794)

Sur l'île Madame, au large du port de Rochefort, en 1794, le bienheureux Florent Dumontet de Cardaillac, prêtre de Castres et martyr. Sous la Révolution française, à cause de son sacerdoce, il fut détenu, dans des conditions inhumaines, sur un bateau négrier. Victime de sa charité et de son zèle pour assister ses confrères malades, il mourut, atteint lui-même de maladie.

  • le 5 septembre 1187 : naissance de Louis VIII « le Lion », Roi de France.

Louis VIII de France, dit Louis le Lion, est Roi de France de 1223 à 1226. Il est le fils de Philippe II, dit Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut. Marié à Blanche de Castille, elle lui donne 13 enfants, dont neuf survivent au-delà d'un an. Parmi eux, se trouve le futur Saint Louis. Il est surnommé «le Lion», car en 1214, pendant que son père affronte à Bouvines les coalisés du nord, Louis acquiert une grande renommée en remportant sur Jean sans Terre, le roi d'Angleterre, une importante victoire à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou, voir la chronique du 2 juillet, mais aussi celle du 6 août sur son sacre à Reims. Louis VIII meurt le 8 novembre 1226, à Montpensier, voir la chronique du jour.

  • le 5 septembre  1413 : abolition par les Armagnacs de l'ordonnance «cabochienne»

Voir la chronique du 28 avril sur les exactions des Cabochiens dans Paris.

  • le 5 septembre 1534 : Jacques Cartier rentre de sa première expédition au Canada.

Parti le 20 avril 1534, de Saint Malo Jacques Cartier rentre du Canada après s'être arrêté à Terre-Neuve. Accueilli par des Indiens avec qui il échange des cadeaux, il plante une croix portant l'écusson du Roi de France, le 24 juillet (Voir la chronique du jour). Il n'a pas trouvé le passage nord pour la route des Indes, mais il revient avec deux Indiens que Cartier présente à la cour du Roi François Ier.

  • le 5 septembre 1590 : l'armée du duc de Parme contraint le futur Henri IV à lever le siège devant Paris.

C'est le deuxième échec du futur Roi. Paris se donnera à son Roi de tout cœur, le jour où ce dernier se sera converti. Voir la chronique du 22 mars qui raconte l'entrée triomphale d'Henri IV, après son sacre à Chartre, sa visite à Notre-Dame de Paris et l'apparition de Saint Michel aux côtés du Roi, visible de tous les assistants

  • le 5 septembre 1619: réconciliation entre la reine-mère Marie de Médicis et son fils Louis XIII.

L'entrevue a lieu à Couzières, près de Tours.

  • le 5 septembre 1638 : naissance du Dauphin Louis Dieudonné, futur Louis XIV, à St-Germain-en-Laye, fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

Le Roi Louis XIII fait chanter un Te Deum à St-Germain pour célébrer la naissance de son fils, Louis Dieudonné. Car Louis était désiré depuis longtemps. Le mariage en 1615 de Louis XIII avec Anne d'Autriche n'avait en effet toujours pas donné d'héritier au trône de France, 23 ans plus tard, les prières du Roi et de la Reine ont été entendues (voir les chroniques du 3 novembre, pour l'apparition de Notre Dame de Cotignac, du 10 février, pour la triple neuvaine du frère Fiacre, le vœu de Louis XIII et la Consécration de la France à Notre Dame, du 21 février, pour le pèlerinage de remerciement, du 15 août, pour les processions demandées par le Roi Louis XIII chaque 15 août.

A plusieurs reprises le jeune prince échappe miraculeusement à la mort : à cinq ans, il manque de se noyer dans un des bassins du jardin du Palais-Royal. Il est sauvé in extremis. À 10 ans, le 10 novembre 1647, il est atteint de la variole ; les médecins le déclarent perdus, mais le jeune Louis se remet miraculeusement. Le 30 juin 1658, le Roi est victime d'une grave intoxication alimentaire, lors de la prise de Bergues dans le Nord. Le lundi 8 juillet, on lui donne les derniers sacrements et on commence à préparer la succession, mais encore une fois, le Roi guérit miraculeusement. Et il est le chef d'État qui a gouverné le plus longtemps la France : 72 ans. Il décède le 1er septembre 1715.

Voir les chroniques du 7 juin et du 1 septembre.

  • le 5 septembre 1661 : arrestation de Nicolas Fouquet.

Le surintendant des finances de Louis XIV est arrêté à Nantes par d'Artagnan, capitaine des mousquetaires du Roi avant d'être transféré au château de Vincennes, puis à Angers et à Amboise. Il reste incarcéré dans la forteresse de Pignerol jusqu'à sa mort en 1680.

Nommé par Anne d'Autriche et Mazarin en 1653, il a redressé les finances publiques après les troubles de la fronde, mais s'est aussi enrichi prodigieusement. Fouquet mène une vie fastueuse dans le château de Vaux qu'il a fait reconstruire. Sur les conseils de Colbert, son adversaire politique, le Roi fait surveiller de près les finances publiques. Fouquet, grand mécène et bâtisseur, est au mieux avec les milieux de la Finance, grâce à son mariage avec Madeleine de Castille. Il en profite et protège les officiers royaux qui fraudent sur les billets d'épargne émis pour rembourser les dettes du Royaume.

Après trois ans de procès, Fouquet est condamné à la détention à perpétuité à Pignerol, enclave fortifiée française en Piémont. Sa devise était : «Quo non ascendam ?» Jusqu'où ne monterai-je pas ?

Portrait de Fouquet par Édouard Lacretelle

  • le 5 septembre 1670 : Bossuet est nommé précepteur du Grand Dauphin Louis, le fils de Louis XIV.

Le prélat rédige pour son royal élève des grammaires française et latine, un Traité des causes, une Logique, une Morale, un livre d'initiation à la philosophie, De la connaissance de Dieu et de soi-même, une Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte. Il donne également une Histoire de France, objective, dénonçant la Saint Barthélemy. D'ailleurs, il compte sur l'histoire pour éduquer le Grand Dauphin dans l'art de "conduire les affaires". Il en tire une synthèse très élaborée intitulée Discours sur l'histoire universelle. Dans sa Politique tirée de l'Ecriture sainte.

  • le 5 septembre 1704 : naissance de Quentin de La Tour.

Maurice Quentin de La Tour naît le 5 septembre 1704 à Saint-Quentin. Peintre pastelliste, il exécute de nombreux portraits des personnalités du XVIIIe siècle : Louis XV, Rousseau, Voltaire, Madame de Pompadour. Surnommé « prince des pastellistes », il fait partie des artistes les plus réputés à la cour du Roi Louis XV. D'un caractère assez particulier, il ne transmet pas ses savoirs faire, qui se perdent en partie près sa mort. Ses tableaux, très prisés avant la révolution sont invendables, après, tellement l'artiste a été engagé aux côtés des philosophes.

Autoportrait au jabot de dentelle (vers 1751)
Amiens, Musée de Picardie

  • le 5 septembre 1725 : mariage de Louis XV et de Marie Leszczyńska.

Louis XV n'a que 12 ans lorsqu'il est sacré Roi de France. Son règne personnel débute en 1725. Le jeune Roi, de santé fragile, doit se marier rapidement pour assurer sa descendance. Les fiançailles avec Marie-Anne-Victoire de Bourbon sont annulées, celle-ci étant trop jeune pour enfanter. Le choix se porte sur la fille du roi détrôné de Pologne, Marie Leszczynska. Leur union est fêtée à Fontainebleau.

Née le 23 juin 1703, Marie Leszczynska est l'aînée de sept ans de Louis XV. Fille unique de Stanislas, élu roi de Pologne en 1704, ayant dû abandonner son trône dès 1709, puis exilé en Turquie, il s'installe finalement en 1719 à Wissembourg, où il maintient un semblant de cour grâce aux subsides du duc de Lorraine et du régent Philippe d'Orléans !

Marie, parée d'un manteau de velours violet semé de fleurs de lys et de pierreries, embellie d'une traîne de près de dix mètres, porte une couronne sertie de diamants. Louis, vêtu d'un habit de brocart et d'un riche manteau, arbore un chapeau à plumes blanches agrémenté d'un imposant diamant. La cérémonie est suivie d'un festin agrémenté de la représentation du "Médecin malgré lui et d'éblouissantes illuminations. Louis XV devient père à 17 ans, en 1727, et le devient neuf autres fois au cours des dix années suivantes.

  • le 5 septembre 1755 : début du Grand Dérangement à Grand-Pré.

La déportation des Acadiens a commencé le 11 aout dans la région de Beaubassin, le 5 septembre est touchée la région de à Grand-Pré et à Pisiguit . En 1755, l'Acadie compte 14 000 habitants. Ils jouissent d'une certaine aisance matérielle, avec en particulier un cheptel considérable, dont 48 000 moutons, 43 000 bêtes à corne, 23 000 porcs et 3 000 chevaux. La plupart des membres du Conseil de la Nouvelle-Écosse récemment arrivés de la Nouvelle-Angleterre convoitent les terres des Acadiens. À l'époque, les marchands bostonnais s'étonnent d'ailleurs que des « étrangers » aient le droit d'avoir de si bonnes terres.

Ce jour commence l'emprisonnement des hommes acadiens et, dans l'église de Grand-Pré, la lecture de l'édit de déportation par John Winslow, commandant militaire d'Annapolis. Il compte expulser 5 000 Acadiens de Grand-Pré, d'Annapolis et de la baie de Fundy. En voici un extrait:

« J'ai reçu de Son Excellence le gouverneur Lawrence, les instructions du roi. C'est par ses ordres que vous êtes assemblés pour entendre la résolution finale de Sa Majesté les maisons, votre bétail et vos troupeaux de toutes sortes sont confisqués au profit de la couronne, avec tous vos autres effets, excepté votre argent et vos mobiliers, et que vous-mêmes vous devez être transportés hors de cette province. Les ordres péremptoires de Sa Majesté sont que tous les habitants de ces districts soient déportés ».

(Tiré de Acadie; Esquisse d'un parcours; Sketches of a Journey. p.52)

Voir les chroniques du 28 juillet, 11 août et 10 septembre.

Réunion dans l'église de Grand-Pré

  • le 5 septembre 1781 : bataille de Cheseapeake, aussi connue sous le nom de bataille des caps de Virginie.

La bataille de la baie de Chesapeake est une bataille cruciale de la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, qui oppose les flottes française et britannique le 5 septembre 1781. Sous les ordres du commandant François de Grasse, les forces françaises remportent la bataille grâce à la précision de leurs tirs. Par cette victoire, les Français empêchent les Britanniques du Contre-amiral britannique Thomas Graves de venir renforcer Yorktown. Sans approvisionnement, la ville va tomber aux mains des Américains et leur permettre d'acquérir leur indépendance. Elle est la seule défaite majeure de la Royal Navy aux XVIIIe et XIXe siècles.

Par cette victoire, la France peut récupérer certaines de ses colonies perdues en 1763 dont Sainte-Lucie et Tobago.

  • le 5 septembre 1793 : victoire vendéenne de Chantonnay.

Alors que les insurgées Vendéens demandent de plus en plus à « changer de chemise » et répondent moins rapidement aux appels au combat, les républicains installent deux camps fortifiés en plein cœur de la Vendée : aux Roches entre Saint-Vincent-Sterlanges et Chantonnay, et aux Naudières, à l'embranchement des routes de Montaigu et de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. La veille, les généraux Républicains et les Conventionnels en mission ont décidé d'enserrer la Vendée dans un étau constitué par les 120.000 hommes des deux armées des côtes de la Rochelle et des côtes de Brest. Ce sont pourtant les Vendéen qui reprennent l'initiative, le 5 septembre. 18.000 hommes regroupés aux Herbiers, sous les ordres de Stofflet et D'Elbée, attaquent le camp des Roches, commandé par l'adjudant général Marceau.

Les Républicains sont obligés de fuir laissant 3000 des leurs sur le terrain. Les Vendéens ont, quand à eux, perdu 1500 hommes, c'est la victoire vendéenne de Chantonnay. Le même jour Charette échoue dans son attaque du camp des Naudières et ne réussit pas à en déloger les Bleus.

  • le 5 septembre 1798 : la Loi Jourdan rend le service militaire obligatoire pour tous les Français âgés de 20 à 25 ans.
  • le 5 septembre 1800 : l'île de Malte, occupée par les Français, est conquise par les troupes britanniques.
  • le 5 septembre 1816 : dissolution de la Chambre introuvable.

Alors que cette assemblée cherche à réaliser une vraie Restauration, rompant avec les erreurs révolutionnaires philosophiques et remettant Dieu à la source de tout pouvoir, Louis XVIII, le roi non sacré, selon le souhait de la maçonnerie qui avait déjà tenté d'empêcher le sacre de Louis XVI, dissout la « Chambre introuvable », dominée par les royalistes. Cette chambre est entrée en conflit avec le ministère du duc de Richelieu et de Decazes, ministre de l'intérieur, tous deux maçons.

  • le 5 septembre 1838 : décès de Charles Percier, architecte français.

Charles Percier naît à Paris le 22 août 1764. Il est le précurseur, avec son ami Pierre-François-Léonard Fontaine, du style Empire. Dès 1794, ils travaillent ensemble, et ce jusqu'à la fin de leurs carrières respectives. Il réalise notamment l'Arc de Triomphe du Carrousel et le Château de Malmaison. Il reçoit le prix de Rome en 1786 et est élu à l'Académie des beaux-arts en 1811. Il meurt à Paris le 5 septembre 1838 à 72 ans.

  • le 5 septembre 1905 : naissance de Maurice Challe, général français.

Le général Maurice Challe est un des quatre généraux organisateurs du putsch militaire à Alger en 1961. Il meurt le 18 janvier 1979.

  • le 5 septembre 1914 : Charles Péguy, écrivain français, meurt au combat, à Villeroy.

Né le 7 janvier 1873 à Orléans, Péguy est un écrivain français. Il a aussi écrit sous les noms de Pierre Deloire et Pierre Baudouin. Également essayiste et poète, il est un artiste engagé. D'abord socialiste, anticlérical et dreyfusard, il finit par se convertir et devenir militant catholique, conservateur et royaliste. Lieutenant de réserve, il combat dès le début de la Première Guerre mondiale et meurt au début de la bataille de la Marne, le 5 septembre 1914, alors que sa femme est enceinte. Extrait d'Eve, œuvre écrite en 1913 :

« Vous nous voyez debout parmi les nations.

Nous battrons-nous toujours pour la terre charnelle.

Ne déposerons-nous sur la table éternelle

Que des cœurs pleins de guerre et de séditions.

   

Vous nous voyez marcher parmi les nations.

Nous battrons-nous toujours pour quatre coins de terre.

Ne mettrons-nous jamais sur la table de guerre

Que des cœurs pleins de morgue et de rébellions.

    

Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.

   

Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,

Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.

   

Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.

Car elles sont le corps de la cité de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,

Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.

   

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis murs et les blés moissonnés.

   

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première terre et l'argile plastique.

Heureux ceux qui sont morts dans une guerre antique.

Heureux les vases purs, et les rois couronnés.

   

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans ce premier terreau nourri de leur dépouille,

Dans ce premier caveau, dans la tourbe et la houille.

Heureux les grands vaincus, les rois désabusés.

   

Heureux les grands vainqueurs. Paix aux hommes de guerre.

Qu'ils soient ensevelis dans un dernier silence.

Que Dieu mette avec eux dans la juste balance

Un peu de ce terreau d'ordure et de poussière.

   

Que Dieu mette avec eux dans le juste plateau

Ce qu'ils ont tant aimé, quelques grammes de terre.

Un peu de cette vigne, un peu de ce coteau,

Un peu de ce ravin sauvage et solitaire.

   

Mère voici vos fils qui se sont tant battus.

Qu'ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.

Qu'ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit

Qui rentre en se cachant par des chemins perdus.

   

Mère voici vos fils et leur immense armée.

Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre

Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée. »

   

Charles Péguy, Eve (1913)

  • le 5 septembre 1914 : début de la bataille de la Marne.

La bataille de Marne a lieu du 5 au 12 septembre 1914. À l'été de 1914, les troupes alliées sont en pleine retraite, après leur défaite sur les frontières. Le corps expéditionnaire britannique planifie déjà son repli vers les ports de la Manche, pour un éventuel réembarquement !

Après l'échec du plan Joffre en Lorraine, l'échec de la bataille des frontières, l'invasion et la retraite, l'armée française recule. Les troupes sont en replis ininterrompu. Rien ne semble pouvoir contenir la puissance de l'offensive allemande. Quel facteur pourrait la sauver d'un désastre imminent? Le 2 septembre, on prépare une contre-attaque commune généralisée à hauteur de la Marne. Le 5 septembre, les Alliés engagent le combat.

Les livres d'histoire parlent de « Miracle de la Marne » en décrivant un effort surhumain d'une armée épuisée, une organisation logistique utilisant toutes les ressources disponibles tels que les taxis parisiens, un savoir faire tactique de généraux qui comme Galliéni, Lanrezac, Franchet d'Espèrey, ou Foch ont su discerner une faute de l'ennemi et l'exploiter. C'est incontestable.

Mais cette vision dite « rationnelle » n'a rien d'incompatible avec une intervention divine, qui donne un tout autre sens à l'expression de Barrès de « Miracle de la Marne ». En effet, comme l'a dit Jeanne d'Arc à un autre moment critique de notre histoire : « Les soldats ont combattu et Dieu a donné la victoire ».

Ils sont nombreux, des deux côtés du front, à témoigner de la présence de la Sainte Vierge lors de la bataille de la Marne. Ainsi, madame Tripet-Nizery, infirmière de 1914 à 1916, reçoit un blessé français qui lui aurait avoué :

«Quand nous avons eu l'ordre de repartir en avant, une femme en blanc, devant la tranchée, nous entraînait». Ou encore un officier allemand, fait prisonnier : «Vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n'avons pas pu aller plus loin, une Vierge se tenait devant nous (…) Nous ne savions pas si c'était une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d'Arc. Après, nous avons compris que c'était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place».

Or c'est, en effet, le premier vendredi de ce mois de septembre, que l'armée allemande se détourne soudain et inexplicablement de la capitale pour aller se faire battre sur les bords de la Marne.

Le pape Saint Pie X l'a en quelque sorte prophétisé, le 10 avril 1910 quand il reçoit les pèlerins français, il leur tient ces paroles souvent rappelées dans le Bulletin du Vœu National :

"Ne perdez jamais confiance dans la Providence mais priez le Sacré-Coeur de Jésus qui garde la France du haut de Montmartre. " Voir les chroniques du 6 du 8 et du 12 septembre.

  • le 5 septembre 1932 : décret supprimant la Haute-Volta.

La colonie de Haute-Volta est démembrée, le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Soudan français, futur Mali, et le Niger.

  • le 5 septembre 1944 : les Anglais détruisent le Havre.

Le mardi 5 Septembre 1944, entre 17h45 et 19h30,  pour des raisons encore inconnues aujourd'hui, l'aviation anglaise détruit le centre du Havre par les bombes, sans causer de tort aux Allemands. 5123 civils sont tués. Le cœur historique de la ville est rasé, les bombardements réduisant en miettes les admirables constructions médiévales en colombages, la cathédrale dont la voûte s'effondre sur les nombreuses personnes qui avaient trouvé refuge à l'intérieur est réduite en cendres. Il est évident que les conditions météorologiques et l'importance des moyens déployés excluent une bavure : 300 bombardiers lourds, 500 Lancasters et 80 000 tonnes de bombes explosives et incendiaires ne peuvent pas avoir été envoyés sans raison. Or seule la population et la ville ont été détruites.

Ce qu'il reste du vieux centre ville !

  • le 5 septembre 1978 : le métropolite de Leningrad et de Minsk, Nicodème, meurt d'une attaque cardiaque en 1978, lors d'une entrevue avec le nouveau pape Jean Paul 1er.

Il lui aurait avoué sa foi catholique avant de mourir.

  • le 5 septembre 1997 : Mère Teresa s'éteint à Calcutta.

Mère Teresa meurt dans son couvent de Calcutta, à l'âge de 87 ans. D'origine albanaise, elle découvre l'Inde à l'âge de 18 ans. Fondatrice de l'ordre des Missionnaires de la Charité en 1950, elle voue sa vie aux déshérités de Calcutta et d'autres villes de l'Inde, où elle crée plus de 50 écoles et 200 centres d'accueil, orphelinats, cliniques mobiles. Elle reçoit le prix Nobel de la paix en 1979.

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