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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 11 novembre…

C’est arrivé un 11 novembre…

“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum

Rappelons-nous :

  • le 11 novembre 397 : mise en terre de saint Martin à Cande; 1600 ans de vénération

Saint Martin de Tours est vénéré depuis 16 siècles dans nos régions. Près de 4.000 églises lui sont dédiées en France, soit l’équivalent du nombre des églises dans tous les autres pays ! Et pas loin de 450 en Belgique dont plus de 250, rien qu’en Wallonie, sans compter les multiples chapelles.

Il s’éteint à l’âge de 81 ans en 397, à Cande. Sa dépouille est ramenée au cimetière gallo-romain situé à l’ouest de la cité de Tours, et enterrée le 11 novembre. Il devient très vite le premier saint non martyr vénéré en occident.

Son corps fait l’objet d’une extraordinaire dévotion à tel point que l’évêque Perpetus fait construire un grand sanctuaire. A une première chapelle succède une première basilique que visiteront les Rois mérovingiens.

C’est sous le signe de Saint Martin et Saint Hilaire que Clovis place sa victoire de 507. Saint Martin devient le patron des Francs. Et il l’est toujours.

Les Rois de France Capétiens se déclarent “abbés laïcs de St Martin de Tours”, c’est à dire protecteurs officiels du sanctuaire.

Sa chape est attestée dès 678 dans le trésor royal de France et portée comme talisman dans les batailles (Chape; cape, d’où provient le mot chapelle) sa couleur donnera, selon certains auteurs, le bleu au drapeau de la France.

Un capitulaire de Charlemagne spécifie en 810-813 que St Martin fait partie des fêtes d’obligation et les pèlerinages à son tombeau se succèdent.

Ce qui suit est tiré du blog : sur les pas des saints :

http://surlespasdessaints.over-blog.com/

Lisons le récit de l’Eglise, qui s’étend avec complaisance sur les derniers moments de son illustre fils, vraiment dignes en effet d’être admirés par tous.

«Martin était né à Sabarie en Pannonie. Comme il atteignait sa dixième année, il courut malgré ses parents à l’Eglise et s’y fit inscrire parmi les catéchumènes. Parti à quinze ans pour l’armée, il  servit sous Constance d’abord et ensuite sous Julien. Un jour qu’à Amiens, un pauvre mendiant nu lui demandait l’aumône au nom de Jésus-Christ, n’ayant rien que ses armes et le vêtement dont il était couvert, il partagea sa chlamyde avec le pauvre. Or, la nuit suivante, le Christ lui apparut couvert de cette moitié de manteau, et il disait : Martin catéchumène m’a revêtu de ce vêtement. [La moitié du paquetage des officiers leur appartenait, l’autre était la propriété de l’empereur ; en d’autres termes, le futur St Martin a donné TOUT ce qui était à lui.]

A dix-huit ans, il fut baptisé. Renonçant dès lors à la vie militaire, il se rendit près d’Hilaire, évêque de Poitiers, qui le mit au nombre des acolytes de son église. Fait par la suite évêque de Tours, il mena une vie très sainte avec quatre-vingts moines, dans le monastère qu’il y bâtit. Saisi à Cande, bourg de son diocèse, d’une fièvre très grave, il priait instamment Dieu qu’il le délivrât de cette prison mortelle. Ce qu’entendant, ses disciples le suppliaient : Père, pourquoi nous abandonnez-vous ? A qui nous laissez-vous dans notre malheur? Et Martin, ému de leurs larmes, disait à Dieu : Seigneur, si je suis encore nécessaire à votre peuple, je ne refuse pas le travail.

Et comme, malgré la violence de la fièvre, ses disciples le voyaient prier constamment tourné vers le ciel, ils le supplièrent de se laisser changer de position quelque temps, pour que le mal prît quelque relâche et lui permît de reposer. Mais Martin: Laissez-moi, dit-il, regarder le ciel plutôt que la terre, pour que mon âme sur le départ trouve son chemin vers le Seigneur. Comme la mort approchait, voyant l’ennemi du genre humain, il dit : Que fais-tu là, bête cruelle ! Tu ne trouveras rien en moi pour toi. Ce fut en prononçant ces mots, qu’âgé de quatre-vingt-un ans, il rendit à Dieu son âme. Elle fut reçue par le chœur des Anges, dont plusieurs personnes ouïrent les divines mélodies, spécialement l’évêque de Cologne saint Séverin.

 

Oraison de saint Martin, l’un des saints protecteurs de la France

O vous st Martin, qui fûtes si charitable avec le pauvre, venez au secours de notre pauvre France ! Vous dont le tombeau est glorieux, auprès duquel Clovis s’est définitivement converti et où sont venus se recueillir tant de nos Rois, intercédez encore pour la conversion des français afin que, la Fille aînée de l’Eglise, puisse accomplir sa mission rédemptrice sur le monde. Nous vous en supplions. Ainsi soit-il.

St Martin est le patron : des hôteliers, des cavaliers, des tailleurs, des chapeliers, des faïenciers et des papetiers. La chape de saint Martin servait d’étendard aux rois francs.

Il était jadis invoqué par les femmes soumises aux brutalités des maris ivrognes ; c’est pourquoi il est devenu le principal intercesseur pour les problèmes d’alcoolisme.

Extraits de l’homélie prononcée à l’occasion du rétablissement de l’Ordre de saint Benoît à Ligugé, le 25 novembre 1853 (St MARTIN et les miracles):

« Toutefois, je ne crains pas de le dire, l’apôtre populaire de la Gaule, le convertisseur des campagnes restées en grande partie païennes jusque-là, le fondateur du christianisme national, fut principalement saint Martin. Et d’où vint à Martin, sur tant d’autres grands évêques et serviteurs de Dieu, cette prééminence d’apostolat ? Placerons-nous Martin au-dessus de son maître Hilaire ? S’il s’agit de la doctrine, non pas assurément; s’il s’agit du zèle, du courage, de la sainteté, il ne m’appartient pas de dire qui fut plus grand du maître ou du disciple ; mais ce que je puis dire, c’est qu’Hilaire fut surtout un docteur, et que Martin fut surtout un thaumaturge. Or, pour la conversion des peuples, le thaumaturge a plus de puissance que le docteur; et, par suite, dans le souvenir et dans le culte des peuples, le docteur est éclipsé, il est effacé par le thaumaturge.

« On parle beaucoup aujourd’hui de raisonnement pour persuader les choses divines : c’est oublier l’Ecriture et l’histoire; et, de plus, c’est déroger. Dieu n’a pas jugé qu’il lui convînt déraisonner avec nous. Il a affirmé, il a dit ce qui est et ce qui n’est pas ; et, comme il est Dieu; par des œuvres, non par des raisons : non in sermone, sed in virtute ; non par les arguments d’une philosophie humainement persuasive : non in persuasibilibus humanae sapientiae verbis, mais par le déploiement d’une puissance toute divine : sed in ostensione spiritus et virtutis. Et pourquoi ? En voici la raison profonde : Ut fides non sit in sapientia hominum, sed in virtute Dei : afin que la foi soit fondée non sur la sagesse de l’homme, mais sur la force de Dieu. On ne le veut plus ainsi aujourd’hui ; on nous dit qu’en Jésus-Christ le théurge fait tort au moraliste, que le miracle est une tache dans ce sublime idéal. Mais on n’abolira point cet ordre, on n’abolira ni l’Evangile ni l’histoire. N’en déplaise aux lettrés de notre siècle, n’en déplaise aux pusillanimes qui se font leurs complaisants, non seulement le Christ a fait des miracles, mais il a fondé la foi sur des miracles ; et le même Christ, non pas pour confirmer ses propres miracles qui sont l’appui des autres, mais par pitié pour nous qui sommes prompts à l’oubli, et qui sommes plus impressionnés de ce que nous voyons que de ce que nous entendons, le même Jésus-Christ a mis dans l’Eglise, et pour jusqu’à la fin, la vertu des miracles. Notre siècle en a vu, il en verra encore ; le quatrième siècle eut principalement ceux de Martin.

« Opérer des prodiges semblait un jeu pour lui ; la nature entière pliait à son commandement. Les animaux lui étaient soumis : Ah Hélas! s’écriait un jour le saint, les serpents m’écoutent, et les hommes refusent de m’entendre. » Cependant les hommes l’entendaient souvent. Pour sa part, la Gaule entière l’entendit ; non seulement l’Aquitaine, mais la Gaule Celtique, mais la Gaule Belgique. Comment résister à une parole autorisée par tant de prodiges? Dans toutes ces provinces, il renversa l’une après l’autre toutes les idoles, il réduisit les statues en poudre, brûla et démolit tous les temples, détruisit tous les bois sacrés, tous les repaires de l’idolâtrie. Etait-ce légal, me demandez-vous ? Si j’étudie la législation de Constantin et de Constance, cela l’était peut-être. Mais ce que je puis dire, c’est que Martin, dévoré du zèle de la maison du Seigneur, n’obéissait en cela qu’à l’Esprit de Dieu. Et ce que je dois dire, c’est que Martin, contre la fureur de la population païenne, n’avait d’autres armes que les miracles qu’il opérait, le concours visible des anges qui lui était parfois accordé, et enfin, et surtout, les prières et les larmes qu’il répandait devant Dieu lorsque l’endurcissement de la multitude résistait à la puissance de sa parole et de ses prodiges. Mais, avec ces moyens, Martin changea la face de notre pays. Là où il y avait à peine un chrétien avant son passage, à peine restait-il un infidèle après son départ. Les temples du Dieu vivant succédaient aussitôt aux temples des idoles ; car, dit Sulpice Sévère, aussitôt qu’il avait renversé les asiles de la superstition, il construisait des églises et des monastères. C’est ainsi que l’Europe entière est couverte de temples qui ont pris le nom de Martin. »

La mort ne suspendit pas ses bienfaits ; eux seuls expliquent le concours ininterrompu des peuples à sa tombe bénie. Ses nombreuses fêtes au cours de l’année, Déposition ou Natal, Ordination, Subvention, Réversion, ne parvenaient point à lasser la piété des fidèles. Chômée en tous lieux, favorisée par le retour momentané des beaux jours que nos aïeux nommaient l’été de la Saint-Martin, la solennité du XI novembre rivalisait avec la Saint-Jean pour les réjouissances dont elle était l’occasion dans la chrétienté latine. Martin était la joie et le recours universels. »

Aussi Grégoire de Tours n’hésite pas à voir dans son bienheureux prédécesseur le patron spécial du monde entier ! Cependant moines et clercs, soldats, cavaliers, voyageurs et hôteliers en mémoire de ses longues pérégrinations, associations de charité sous toutes formes en souvenir du manteau d’Amiens, n’ont point cessé de faire valoir leurs titres à une plus particulière bienveillance du grand Pontife. La Hongrie, terre magnanime qui nous le donna sans épuiser ses réserves d’avenir, le range à bon droit parmi ses puissants protecteurs. Mais notre pays l’eut pour père : en la manière que l’unité de la foi fut chez nous son œuvre, il présida à la formation de l’unité nationale ; il veille sur sa durée; comme le pèlerinage de Tours précéda celui de Compostelle en l’Eglise, la chape de saint Martin conduisit avant l’oriflamme de saint Denis nos armées au combat. Or donc, disait Clovis, « où sera l’espérance de la victoire, si l’on offense le bienheureux Martin ? »

 

Les dictons populaires de la SAINT MARTIN

De nombreux dictons se rapportent à la fête de Saint Martin.

Certains se rapportent aux travaux des vignerons; constatant que la fermentation du vin est terminée :

  • “A la St Martin,  tout moût est vin”
  • “A la St Martin, le moût passe le vin.”

D’autres admettant implicitement ce fait rappellent que le moment est venu de goûter le vin :

  • “Pour la St Martin, Enferme ta paille et taste ton vin “
  • “A la St Martin faut gouster le vin, Nostre Dame après (21 nov), pour boire il est prêt”

S’il n’est pas nécessaire d’attendre la fête de Notre-Dame pour le boire, il est sage de ne pas abuser du vin nouveau:

  • “Pour la Saint Martin, âne qui ne boit du vin, âne deux fois, qui trop en boit”

Quelques dictons conseillent de tirer le vin et de bonder les tonneaux en ce jour:

  • “A la St Martin, bonhomme bonde ton vin “
  •  “A la St Martin, tire ton vin”

Si la récolte a été satisfaisante, on peut maintenant boire “le bon vin” celui qui est resté des années précédentes:

  • “A la St Martin, boit-on le bon vin”
  • “St Martin boit le bon vin, et laisse l’eau courre au moulin”

Il était d’usage anciennement, et ce l’est encore dans certaines régions, de manger une oie grasse à la St Martin:

  • “A la St Martin, bonde ta barrique, vigneron fume ta pipe, mets l’oie au toupin et convie ton voisin”

Selon la tradition, l’os du bréchet de cette oie permet de prévoir le temps qu’il fera en hiver; s’il est très rouge, la saison sera froide, s’il est blanc, elle sera douce. Cela nous amène tout naturellement au temps généralement particulièrement clément aux alentours du 11 novembre. Les dernières journées de temps ensoleillé et relativement doux sont habituellement observées en novembre dans cette période appelée “l’été de la Saint Martin”.

  • “En novembre, quand il fait bia timps on dit que c’est l’été de Saint Martin”
  • “A la Toussaint Commence l’été de la Saint Martin”

 

  • le 11 novembre 1215 : le pape Innocent III ouvre le concile Latran IV.

Les issues en sont :

  • la réglementation de la confession (confession auriculaire mais non publique ; confession et communion sont obligatoires au moins une fois l’an, à Pâques ;
  • la mise en place des curés par l’affectation d’un prêtre à une paroisse et ayant en charge les âmes de celle-ci ;
  • une « révolution féminine » : Seuls les mariages où les deux conjoints (hommes et femmes) ont publiquement exprimé leur consentement sont autorisés. Avant l’avis de la femme était impensable. L’Eglise aura beaucoup de mal à changer les mentalités
  • le 11 novembre 1417 : fin du grand schisme d’Occident, élection du pape Martin V.

Le 11 novembre 1417, à Constance, un concile met fin au Grand Schisme d’Occident. Oddone Colonna est élu pape et prend le nom de Martin V. Il doit remplacer les trois papes rivaux Grégoire XII, décédé le 18 octobre précédent, Benoît XIII et Jean XXIII. Il réinstalle définitivement la papauté à Rome.

  • le 11 novembre 1500 : traité de Grenade.

Louis XII, Roi de France, et Ferdinand, roi de Castille, se partagent le royaume de Naples qu’ils ont conquis sur les princes Aragonais.

  • le 11 novembre 1903 : suppression des religieuses infirmières dans les hôpitaux de la Marine.

Puis la république les supprime dans tous les hôpitaux militaires, le 1er janvier 1904.

  • le 11 novembre 1918 : à Rethondes, signature de l’armistice.

L’Allemagne capitule. La Première Guerre mondiale aura fait près de 9 millions de morts.

  • le 11 novembre 1940 : manifestation interdite sur les Champs Elysées.

L’occupant nazi interdit tout rassemblement et manifestation autour de la tombe du soldat inconnu pour l’anniversaire de l’armistice. Interdit perçu comme un outrage pour beaucoup de jeunes élevés dans le culte des morts de la Grande Guerre. La mobilisation est immédiate, spontanée : la rumeur d’un rassemblement le 11 novembre à l’Etoile se propage de bouche à oreille dans les lycées parisiens. Quelques milliers de jeunes de tous horizons politiques et sociaux, accompagnés de moins jeunes osent aller au tombeau du Soldat inconnu crier leur hostilité à l’occupant allemand, et scander « Vive de… , vive de… » Ils le paient de nombreuses arrestations.

  • le 11 novembre 1942 : occupation de la zone « libre »

Le 11 novembre 1942, Hitler déclenche l’opération « Attila ». En réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l’armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la France dite « libre » depuis l’armistice de 1940. À Toulon, sur ordre de l’amiral Jean de Laborde, la flotte française se saborde pour échapper aux Allemands sans pour autant tomber entre les mains de ses alliés les Anglais !

A Vichy, le gouvernement cherche à faire partir le Maréchal pour Alger. Celui-ci refuse en pleine cohérence avec son discours du 13 juin 1944 :

«En ce qui me concerne, hors du gouvernement s’il le faut, je me refuserai à quitter le sol métropolitain. Je resterai parmi le peuple français pour partager ses peines et ses misères. »

Alors que ses détracteurs affirmeront qu’il avait peur de l’avion, le maréchal refusant de partir, dit à son secrétaire général :

« Je brûlerais ma gloire ! »

Il fait le sacrifice absolu ; celui de sa réputation. Et le 24 décembre suivant, dans son message aux Français il rappelle :

« En juin 1940, je vous avais promis de rester parmi vous. J’ai tenu ma promesse […] Mon honneur à moi est de rester à ce poste face au danger […] au milieu d’une population malheureuse. »

le 11 novembre 1946 : premier vol du SO.6000 Triton, le premier avion à réaction français.

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