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Pays : International / Pays : Russie

Ce n’est pas à l’Occident de décider du sort de la Syrie

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, déclare au Figaro sur la Syrie :

"Compte tenu des divisions de l'opposition et des armes qui parviennent
aux rebelles, le risque d'une somalisation de la Syrie existe, si jamais
le régime tombait brutalement demain. Il faut tout faire pour éviter
­cette désagrégation d'un État centralisé, et son éclatement entre
communautés, qui se retrancheraient dans leurs bastions pour se
défendre. C'est pourquoi nous proposons à nos partenaires occidentaux
l'organisation d'une «conférence de Taëf»
entre tous les acteurs du
conflit, du type de celle qui a permis la fin de la guerre civile
libanaise en 1990. Cette conférence devrait réunir des représentants de
l'opposition et du ré­gime, mais aussi des communautés chrétienne,
alaouite, druze. […]

En 18 mois, la crise
a entraîné la destruction de quantité de villes et de villages, et des
pertes humaines importantes. Si les parties continuent à augmenter leur
potentiel militaire, cela les conduira vers une impasse encore plus
dangereuse
. Et le conflit durera encore longtemps. Car nous voyons bien
comment la situation évolue sur le terrain. Les opposants engagent des
offensives, l'armée parvient à les déloger, puis les rebelles reviennent
plus tard dans leurs positions. Nous n'excluons pas que l'opposition
ren­verse le pouvoir à Damas, et que ce pouvoir passe dans l'opposition.
Ce qui n'empêchera pas la guerre civile de continuer. Les parties se
déplaceront simplement géographiquement.

Le
régime est encore solide. Il jouit d'un soutien important de la
population. Ce soutien n'est pas motivé par l'amour des Syriens envers
Bachar el-Assad, mais plutôt par la crainte de ceux qui lui
succéderaient
. Se pose alors la question à laquelle personne en Occident
n'est capable de répondre: quel pouvoir après Assad? Et comment assurer
la stabilité et la sécurité, y compris des minorités? On ne peut pas
prétendre régler le ­drame syrien simplement en donnant plus d'armes aux
rebelles. Quelle Syrie comptez-vous faire émerger, en offrant des armes
aux extrémistes islamistes?

[…] Nous n'avons jamais dit que le maintien
d'el-Assad au pouvoir était un préalable à toute négociation. Mais nous
disons également que ce n'est pas aux Russes, ni aux Français, de
décider du sort du président syrien
."

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6 commentaires

  1. La Bête russo-chinoise ,national-communiste ne connait que la force,car céder en Syrie serait prendre un grand risque de laisser se propager la contagion “démocratique”C’est une grande erreur de penser que la chute du mur de Berlin a été la fin du communisme totalitaire.C’est un phénix qui renait de ses cendres,une pieuvre subtile et insatiable.Vade Retro

  2. Surtout que tout cela ne serait pas arrivé si les pays comme le Qatar la France les états unis, Angleterre, l’état sioniste n’armaient pas des takfiristes (faut pas dire sunnite d’après les vrai musulmans qui n’égorgent personne)

  3. Les Russes sont capables dans leur défense de la souveraineté des Etats nations de la même hyprocrisie que les USA invoquant la démocratie pour intervenir là où leurs intérêts sont en jeu. Les Russes ont eu moins de sollicitude pour le LIBAN voisin dans lequel la Syrie elle-même a provoqué une forme de somalisation et l’éclatement entre communautés, particulièrement avec le Hezbollah, véritable Etat dans l’Etat et armée étrangère financée et armée par l’Iran via la Syrie.
    Beyrouth a été détruite par des bombardements syriens avec des canons fournis par la Russie et avec des conseillers militaires russes : selon la même tactique de destruction urbaine à la soviétique que celle utilisée en Tchétchénie ou en Yougoslavie contre Dubrovnik.
    Les Syriens ont fait assassiner deux Présidents chrétiens et plusieurs ministres et premiers ministres, dont plusieurs membres de la famille Gemayel.
    Certes l’après Assad serait plus qu’hasardeux : mais il existe une solution intermédiaire que la Russie ne soutient pas, qui est qu’Assad parte et soit remplacé par un gouvernement issu du régime mais ouvert à la société syrienne et non entièrement militaire et du parti unique BAAS, afin que la transition garantisse à peu près la paix civile.
    Car les Russes qui soutiennent l’Iran ne veulent pas voir disparaître un régime qui donne à l’Iran une façade méditerranéenne particulièrement par le Hezbollah libanais, dont l’arsenal est d’origine essentiellement russe.
    Dans tout cela il est bien dommage que l’on ait pas écouté Ben GOURION il y a 50 ans et plus : il voulait donner le Sud Liban musulman à la Syrie, afin que le Liban redevienne essentiellement chrétien.
    Cela aurait peut-être satisfait le Baas et l’aurait obligé à accueillir et à s’occuper des Palestiniens qui se sont déversés au Liban et ont submergé les chrétiens : la Syrie baasiste est le seul pays qui n’ait accueilli aucun palestinien, alors qu’elle invoque l’arabité depuis la fondation du Baas.
    Beaucoup d’hypocrisie et de double langage chez les Syriens, les Russes et leurs adversaires de tjrs dans la région, Israéliens et USA.
    Et la France dans tout cela qui joue les utilités, sans avoir de ligne claire reposant sur l’histoire de la région et la tradition de tous les régimes durant des siècles, jusqu’à même la 3 ème république : défendre les chrétiens d’Orient et donc la présence occidentale la plus pérenne au Moyen Orient.
    [Il faut tout de même situer les choses dans leur contexte : le problème libanais date de la Russie soviétique. Les accords de Taëf ont eu lieu au moment de la chute du Mur de Berlin.
    MJ]

  4. @ MJ
    Certes. Mais la Russie poutinienne qui se veut identitairement chrétienne en Russie ignore totalement les intérêts des chrétiens libanais : en ce sens elle est dans la suite de la diplomatie soviétique.
    TAIËF fut imposé aux chrétiens libanais et a consécré en partie leur effacement au profit des musulmans, dont le splus nombreux, les chiites.
    Un moyen terme est possible en Syrie : une Syrie nationale sans le BAAS, ou un Baas modernisé sans les ASSAD. Une Syrie qui cesse d’être à la remorque de l’Iran et de vouloir dominer le Liban et coopère avec lui : les deux pays sont complémentaires.
    Bref des relations régionales apaisées, comme entre européens, comme entre Français et Allemands depuis 50 ans.
    [Je ne suis pas certain qu’elle ignore “totalement” les intérêts des chrétiens du Liban.
    La Syrie sans le BAAS, c’est possible, mais actuellement, c’est laisser la place aux pires islamistes. La Russie a vue ce qu’avait donné la chute du parti BAAS en Irak : l’exode de centaines de milliers de chrétiens. MJ]

  5. Oui, le gouvernement russe défend les intérêts du pays. Ce n’est pas comme le gouvernement français, présent et précédent, qui se met à genoux ou à plat ventre devant n’importe qui, tout en montant ridiculement sur ses ergots quand il n’y a aucun risque.
    La France est le valet de l’Otan, et s’est déshonorée en soutenant les soi-disant printemps arabes en Tunisie, en Egypte, en Syrie. Ne parlons pas de la Libye et du rôle ignoble de BHL, sans parler des propos non moins ignobles de Juppé et de Fabius. A cause du cynisme de ces gens, et de la lâcheté de nos gouvernements, nous avons du sang sur les mains .
    Non nous ne pouvons donner de leçons à personne. Les propos du ministre russe sont lucides. Sans la Russie, tout le Proche Orient serait peut-être déjà à feu et à sang, ce qui pourrait arriver grâce aux efforts conjugués des “démocrassies” occidentales en faveur de la prise du pouvoir par les terroristes islamistes de toutes obédiences…avec la perspective d’un printemps aussi radieux que la révolution culturelle en Chine populaire!

  6. Merci Michèle.

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