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Pays : Angleterre

Casse-tête britannique

A Les conservateurs de David Cameron arrivent en tête des législatives britanniques mais sans majorité absolue, ouvrant une crise institutionnelle dont les travaillistes de Gordon Brown pourraient profiter pour se maintenir au pouvoir.

Les Tories obtiennent 305 sièges à la chambre des Communes, soit moins que la majorité absolue de 326 députés sur 650. Il s'agit de la première victoire électorale des conservateurs depuis 1992. Le Labour du Premier ministre Gordon Brown remporte 255 sièges. Les libéraux-démocrates n'obtiendraient que 61 députés, échouant à transformer la soudaine popularité de leur chef Nick Clegg. Les travaillistes ont fait savoir qu'ils avaient l'intention de tenter de se maintenir au pouvoir grâce à une coalition avec les libéraux-démocrates, de quoi susciter l'ire des conservateurs, dans l'opposition depuis 13 ans.

L'absence de majorité absolue fait naître le premier parlement "suspendu" (hung parliament) depuis 1974 et devrait déboucher sur des tractations avec les libéraux-démocrates. Ces derniers font beaucoup moins bien qu'attendu mais ils n'en demeurent pas moins des "faiseurs de roi". Les conventions veulent que le Premier ministre sortant, Gordon Brown, tente en premier de former un gouvernement, sauf s'il estime ne pas pouvoir y parvenir et démissionne. A eux deux, Labour et libéraux-démocrates disposeraient de plus de sièges que les seuls Tories, sans toutefois décrocher la majorité absolue. M. Clegg avait suggéré pendant la campagne qu'il pourrait accepter de travailler avec le Labour, mais aurait du mal à collaborer avec M. Brown. Plusieurs ministres travaillistes ont immédiatement laissé entendre qu'ils étaient prêts à discuter.

A noter que le scrutin a été marqué par des anomalies : la commission électorale a annoncé qu'elle allait mener une "enquête approfondie" alors que des centaines d'électeurs n'ont pu voter en raison de longues files d'attente.

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9 commentaires

  1. Le Royaume”uni” est en grand péril de dislocation en ses quatre “régions”,comme la Belgique.La Reine n’en a plus pour longtemps et la succession parait bien fragile. “Dispersit superbos…”

  2. Combien pour le BNP ?
    Pour ce qui est du libéral Clegg, ça sentait bon le coup fourré dès le départ, pour freiner l’avance des Tories…
    [O siège pour le BNP.
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/07/97001-20100507FILWWW00307-gb-aucun-siege-pour-l-extreme-droite.php
    MJ]

  3. Trois réflexions:
    1) Les Conservateurs étaient assurés par tous les sondages d’avoir une majorité absolue jusqu’à ce qu’ils annoncent fin octobre dernier renoncer à mener un référendum sur le traité de Lisbonne. Illustrations:
    http://conservativehome.blogs.com/thetorydiary/2009/10/new-poll-has-tories-on-course-for-100-majority.html
    http://conservativehome.blogs.com/thetorydiary/2009/12/camerons-rating-starting-turning-down-after-he-announced-his-new-europe-policy.html
    2) Les travaillistes sont sauvés d’une déroute par l’électorat d’origine immigrée
    (voir ici 6h09: http://www.economist.com/blogs/bagehot/2010/05/election_night_live_blog_0)
    3) Le BNP est un parti fascisant ouvertement racialiste qui ne mérite pas la complaisance des lecteurs du Salon Beige.

  4. Le “New Tory” sous David Cameron, favorable au mariage gay, est devenu multiculturel (ouvert aux propositions des islamistes du pôle musulman du parti, qui côtoie les pôles juif, chrétien, hindou et sikh) et outrageusement politiquement correct. David Cameron s’est même dit favorable à l’ordination de femmes évêques dans l’Église anglicane. Gordon Brown, lui, était au moins un fervent presbytérien qui ne plaisantait pas avec l’éthique personnelle.
    Il existe certes d’autres partis que le couple Labour-Tories, mais ils sont marginalisés par le mode de scrutin, qui a été inventé pour assurer le bipartisme.
    Le British National Party est encore à bien des égards un ramassis de skinheads, même si ses idées progressent dans la classe ouvrière et si son leader Nick Griffin mène une entreprise de dédiabolisation timide. Son échec est dû à la fois au mode de scrutin et à sa base électorale trop faible. Mais avec la radicalisation de l’islam britannique, la dérive de l’UE et la montée des frustrations, il n’est pas impossible à l’avenir que le parti UKIP (aile droite eurosceptique des Tories) prenne de l’importance (http://blogs.telegraph.co.uk/news/edwest/9666257/heres_an_inconvenient_truth_the_islamisation_of_europe/).

  5. HV,
    Xusez pour BNP…
    Heureusement qu’on a encore le droit de se renseigner. Merci à vous et à Montcalm pour ces précisions qui permettent d’aller rapidement à l’essentiel sans perdre son tps sur le Figaro.

  6. @cosaque:
    Les lecteurs du SB ont tout-a-fait raison de ne pas faire confiance aux medias, y compris sur le BNP. Mais de la meme maniere que “meme les paranoiaques ont des ennemis”, parfois un parti designe comme fasciste par les medias l’est vraiment – meme si le BNP a bien entendu raison de mettre en cause l’irresponsabilite des grands partis en matiere d’immigration.
    Une satisfaction dans ces resultats: la defaite du desastreux ancien ministre de l’interieur travailliste Jacqui Smith, qui avait notamment mis les anti-islamistes Geert Wilders et Michael Savage sur une “liste noire” (en compagnie de terroristes) qui leur interdisait de sejourner au Royaume-Uni.

  7. @ HV
    Le BNP […] ne mérite pas la complaisance des lecteurs du Salon Beige.
    si il le mérite !!
    @ Cosaque:
    Vous avez le droit de vous renseigner sur le BNP et vous avez même le droit de l’aimer!
    Le président du BNP Nick Griffin étant un ami de Le Pen et Gollnisch disant régulièrement du bien du BNP, je ne sais pas pourquoi mais j’ai un à priori positif envers ce parti…

  8. Bonsoir,
    Pourrais-je savoir quel a été le score de Nigel Farage, l’anti-européen du parlement européen?
    Je cherche son score sur le web, je ne le trouve pas, je me demande s’il a reussi à avoir un député à Westminster
    Merci

  9. d’accord sur tout avec HV et avec Montcalm : perte de conviction, flou, démagogie, immigration, Islam etc.
    Mais je pense que les conservateurs reviendront aux fondamentaux assez rapidement. Pour eux, c’est quand même une défaite face à un premier ministre assez médiocre. Le succès de la politique d’immigration musulmane dissimulée de Tony Blair.
    Apparemment, ils devraient revoter en automne sauf si un des deux grands partis réussit a créer une alliance stable avec les libéraux démocrates, ce qui serait dans l’intérêt de ce dernier parti qui risque de perdre beaucoup de voix en cas de nouvelles élections. Pour les conservateurs je n’y crois pas. Pour les travaillistes, la possibilité est plus grande. Par contre, les Britanniques ne supporteraient pas que Gordon Brown reste au pouvoir, ce qui peut être dangereux pour les travaillistes et pour les libéraux-démocrates en cas d’alliance. Wait and see

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